Les batraciens des forêts se dévoilent

Publié le 2 Mai 2014

L’invitation par voie de presse le spécifiait bien : prévoir une tenue adaptée. La plupart des courageux qui ont répondu à l’appel de Florian Gissinger hier après-midi avaient suivi le conseil. Ils étaient une dizaine à suivre le passionné sous une pluie battante, à la découverte des batraciens de la forêt de Sarre-Union. S’ils étaient au rendez-vous malgré la météo, c’est probablement grâce à l’idée reçue selon laquelle les grenouilles ne sortent que lorsqu’il pleut. Pourtant, Florian l’assure : « Qu’il fasse beau ou non, les batraciens sont visibles. La seule différence, c’est que pour toutes les autres sorties, les gens ne se déplacent pas quand il mouille ! » S’enfonçant entre les arbres, les mollets à moitié enfoncés dans la boue et armés de parapluies, les amateurs ont bu les paroles du jeune homme. Il faut dire que les batraciens restent relativement méconnus, et que chaque information était une surprise. Contre toute attente, la forêt de Sarre-Union est une mine de biodiversité.

La forêt de Sarre-Union offre des plans d’eau insoupçonnés.

La forêt de Sarre-Union offre des plans d’eau insoupçonnés.

À la pêche aux têtards.

Les mardelles sont les petites mares qu’on trouve en forêt lorsqu’on se hisse un peu sur les hauteurs. Lorsqu’elles sont plusieurs les unes à côté des autres, les espèces qui y habitent sont plus résistantes : sur le principe des vases communicants, les populations se compensent les unes les autres lorsqu’elles viennent à faiblir. Florian a proposé à Thibaut, le plus jeune des visiteurs, de partir à la pêche aux têtards à l’aide d’épuisettes. À les observer, le guide a pu définir qu’il s’agissait probablement de futures grenouilles rousses. Les têtards se nourrissent de tiques ou de larves de libellules. Un peu plus loin, la découverte de deux beaux tritons a poussé Florian à modifier un peu son programme pour s’attarder sur ces spécimens. « Leur présence signifie que la mare n’est pas toute récente. En effet, lorsqu’une mardelle se crée, ce sont d’abord les sonneurs à ventre jaune qui la colonisent car ils n’aiment pas la concurrence. Ensuite, ce sont les grenouilles rousses, puis enfin les tritons. Un batracien a une espérance de vie de cinq ou six ans maximum. »

Les batraciens des forêts se dévoilent

Les tritons n’ont que très peu de prédateurs.

Les tritons n’ont que très peu de prédateurs, mais ils sont très fragiles. La mare ne doit pas abriter de poissons, et ne pas être trop froide. « Leur peau est particulièrement fine, ils respirent à travers elle. Le contact les abîme facilement. » Les visiteurs ont pu les manipuler, mais avec les mains mouillées, et se les rincer consciencieusement avant de poursuivre la balade, car les tritons sont toxiques.

DNA par Marie Gerhardy, publié le 02/05/2014

Les batraciens des forêts se dévoilent
Les batraciens des forêts se dévoilent

Rédigé par ANAB

Publié dans #On parle de nous

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