Agrocybe dur
Publié le 24 Juin 2017
Nom scientifique : Agrocybe molesta (Lasch) Singer, 1978 MB 308297
synonyme :Agrocybe dura (Bolt.) Singer Beih. bot. Zbl. 56: 165, 1936.
Date de l’observation: 20 mai à Sarreinsming
Division des Basidiomycota, Famille des bolbitiacées
Ce champignon se caractérise par son chapeau blanchâtre au début et son anneau vite fugace. Le chapeau se craquelle rapidement.
Chair : ferme, blanche
Lames : adnées et légèrement échancrées, beige puis gris-brun
Sporée : brune pâle
Habitat: saprotrophe, sur milieux herbeux, ouverts, perturbés ou cultivés.
Consommation: non comestible
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Nous avons déjà vu dans un précédent article un autre membre de la famille des cortinariales, le panéole à bord denté (Panaeolus papilionaceus). Je rappelle que les cortinariales se caractérisent par une chair fibreuse, des lames non libres et non décurrentes et une sporée dont la couleur va du brun au noir.
Le genre Agrocybe contient environ 100 espèces dont une vingtaine européennes. Les espèces ne sont pas faciles à identifier. L’étymologie du mot provient du grec « agros », le champ et « kubé » la tête.
Il n’est pas rare de rencontrer un autre membre du genre, Agrocybe putaminum, en pleine ville, poussant sans difficultés dans le mulch.
Nous avons vu au long de nos articles que les champignons peuvent être saprotrophes, symbiotiques et parasitaires. Mais il existe un autre type d’association qui est l’endosymbiose. Le champignon vit dans la plante et colonise l’espace intra et extra cellulaire. Il reste invisible, sauf en cas de fructification (émission du sporophore). Cette association ne porte pas de préjudice à la plante.
Ce type d’association est une découverte assez récente (1940). Plusieurs centaines d’espèces de champignons peuvent ainsi être isolées à partir d’une seule plante. Les plantes supérieures constituent ainsi une véritable niche écologique, un réservoir d’une formidable diversité microbiologique. Ce constat entraîne deux conséquences : le nombre de champignons sur terre est probablement sous-estimé et certains auteurs parlent désormais de microbiote végétal, faisant ainsi un parallèle avec le microbiote de l’être humain.
On sait que ces champignons endophytes améliorent la santé des plantes par la synthèse de divers métabolites secondaires, renforcent la tolérance des plantes au stress environnemental, à l’attaque d’un herbivore, etc. Ils sont d'ailleurs qualifiés de mutualiste, exerçant un pouvoir protecteur pour les plantes. Un mutualisme à bénéfice réciproque, le champignon produisant des molécules bénéfiques à la plante avec des propriétés antibiotiques contre les agents phytopathogènes, insecticides ou anti-appétantes contre les insectes, neurotoxiques contre les herbivores, ou encore hormonales pour stimuler la croissance de la plante.
Ces constats apportent un éclairage nouveau sur la notion de plantes médicinales. Beaucoup de principes actifs des plantes médicinales sont des métabolites secondaires. Rien n’empêche de penser que certaines plantes seraient médicinales via les métabolites synthétisés par les champignons qu’elles hébergent. Et c’est davantage qu’une vue de l’esprit puisqu’on a un exemple avec l’if.
http://gillesw.over-blog.com/2016/03/l-if-un-champignon-medicinal.html
Texte, photos, et bibliographie : Gilles Weiskircher