Psathyrelle de De Candolle

Psathyrelle de De Candolle (Psathyrella candolleana) Photos Gilles Weiskircher

Nom scientifique : Psathyrella candolleana (Fr.) Maire 1913

Date de l’observation:  11 juin à Sarreinsming
Division des Basidiomycota, Famille des psathyrellaceae

La psathyrelle de De Candolle est un champignon très commun qui apparaît de mai à septembre-octobre, rarement isolée mais souvent en troupe de nombreux individus, parfois cespiteux (qui pousse en touffe, chacun des individus soudés aux autres par la base).

Les psathyrelles (du grec ancien ψαθυρός, psathuros (« friable »)) sont des champignons à lames adhérentes, non déliquescentes, au pied sans anneau ou avec cortine, et aux spores foncées (brun violet à noir). Ils font partie de l’ordre des agaricales, un ordre qu’on a déjà vu avec les Coprinellus. Cet ordre se caractérise principalement par des champignons à lames libres, sans volve, avec souvent un voile partiel (anneau, écailles, mèches sur le chapeau, etc.) et des spores blanches ou noires. Les coprins, les agarics dont le célèbre champignon de Paris, appartiennent à cet ordre.

Chapeau: revêtement hygrophane, c'est-à-dire, qui change  de couleur en fonction de l'humidité, jaune miel à corne pâle jusqu'à blanchâtre.
Ceci le rend difficile à identifier.

Lames : serrées, irrégulières, pâles puis très vite brun pourpre

Chair :  blanche, très fine et fragile, bonne odeur et saveur fongique

Sporée : brune foncée.

Habitat: le long des chemins, dans les jardins, pelouses, pâturages, secteurs cultivés, mais aussi dans les bois, sur reste de bois morts de feuillus, ou à terre sur bois enterrés.

Consommation: sans intérêt mais à éviter, vu le risque de confusion

Détails de Psathyrelle de De Candolle (Psathyrella candolleana) Photos Gilles Weiskircher

Consommation: sans intérêt mais à éviter, vu le risque de confusion

Son nom vient du botaniste suisse Augustin Pyrame de Candolle (1778-1841) qui fut l'un des fondateurs de la géographie botanique en tant que discipline scientifique. Il fut également un descripteur et classificateur du monde végétal. Avant que la mycologie soit considérée comme une discipline naturaliste à part, on classait les champignons comme des membres du règne végétal. C’était donc les botanistes qui les étudiaient. Ce n’est que depuis  la deuxième moitié du siècle dernier que les champignons font partie d’un règne distinct des végétaux, le règne fongique.
 

Des documents archéologiques attestent que les Anciens s'intéressaient déjà aux champignons pour leurs effets thérapeutiques, gastronomiques et toxiques mais l'étude des champignons remonte vraisemblablement au XVIe siècle et l'étude scientifique débute en 1753 quand le Suédois Carl von Linné publie son ouvrage Species Plantarum. Les champignons n’étaient pas vraiment séparés des plantes. Le premier ouvrage traitant exclusivement des champignons a été publié en 1801 par le Sud-africain Christiaan Hendrik Persoon. Enfin, c'est à un autre Suédois, Elias Magnus Fries, que l'on doit le premier classement des champignons entre 1821 et 1832. De cette œuvre est née la mycologie moderne. La mycologie, science qui étudie les champignons, est donc relativement jeune, vaste et très complexe.

 

Même si les champignons constituent aujourd'hui un règne du vivant séparé de celui des plantes, on continue de leur appliquer la nomenclature botanique. Dans l’histoire des sciences naturalistes, plantes et champignons ont souvent été associés. La science nous a appris que les champignons jouent un rôle fondamental dans la biologie des plantes et qu’ils forment une association dont les subtilités sont loin encore d’être comprises. Plantes et champignons ont donc décidément une histoire commune et il est fort probable que c’est grâce à ces derniers que les plantes ont pu partir à la conquête du milieu terrestre, on le voit avec les lichens. Ce que la classification a séparé, la nature et les connaissances scientifiques l’ont au contraire unifiés. Membres délaissés autrefois par les botanistes, victimes de superstitions au Moyen Age, organismes de mystères et de craintes, les champignons ont fait un retour en force dans les sciences naturelles. Si on ne les craint plus, si on ne les associe plus à la sorcellerie, les champignons n’ont néanmoins pas encore révélé tous leurs secrets et leur place essentielle dans le vivant.

Source: http://champyves.pagesperso-orange.fr/champignons/fichier_htm/lames/Psathyrella_Candolleana.htm


Texte, photos, et bibliographie : Gilles Weiskircher