Alluvions de la Sarre (3/3) : Histoire de la formation de la vallée de la Sarre
Publié le 20 Octobre 2018
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Alluvions de la vallée de la Sarre article1 sur 3: son lit mineur, son lit majeur et ses bras-morts |
Alluvions de la Sarre (3/3) : Histoire de la formation de la vallée de la Sarre |
Vue 3D (source Google maps) de la vallée de la Sarre à l'aval de Sarre-Union. Après avoir suivi un tracé sud-nord, la rivière bifurque vers l'ouest et décrit une large boucle pour retrouver son cours «normal» après Herbitzheim.
Sur cette carte simplifiée montrant les grandes catégories de roches, le secteur de la Honau (en jaune) présente une double particularité : par la nature des dépôts essentiellemnt hérités du socle gréseux Buntsandstein, par l'indentation vers l'ouest que subit le trajet de la rivière à sa hauteur.
Les grands cours d'eau de l'est du Bassin parisien suivent un tracé méridien en désaccord avec le relèvement général des assises sédimentaires du bord oriental. Cette direction est considérée comme l'héritage d'un drainage très ancien orienté vers la Mer du nord que ces fleuves ont conservée en restant prisonniers de leur vallée.
Les contraintes ultérieures (en particulier, celles liées au plissement alpin), ont provoqué le soulèvement du massif vosgien et la formation du rift rhénan ainsi que des déformations à grand rayon de courbure orientées SW-NE comme le synclinal de Sarreguemines. Elles sont accompagnées d'un système de fractures qui sont autant de zones de faiblesse vis à vis des agents d'érosion.
Si la tendance à migrer vers le centre de la gouttière synclinale se manifeste dans certains secteurs (Herbitzheim- Sarreguemines), elle est freinée la plupart du temps par la résistance des assises calcaires. (Secteur de Sarrebourg à Sarre-Union).
Mais à l'aval de Sarre-Union, la pente moyenne (profil en long) recoupe les marnes keupériennes plus tendres au cœur du synclinal. Au lieu de conserver son tracé rectiligne attesté par les terrasses anciennes, la Sarre a migré latéralement dans ces terrains sur près de 3 km. Ce méandre surdimensionné à lobe convexe faiblement pentu est accompagné d'un fond de vallée large.
Texte, photos (sauf mention) et bibliographie Etienne Feuchter (Anab)
Vue de profil du synclinal régional expliquant la migration du lit de la Sarre dans la vallée de la Sarre
Sources et compléments bibliographiques:
Dominique Harmand, « Révision du système des terrasses alluviales de la Sarre entre Sarrebourg (France, Lorraine) et la confluence avec la Moselle à Konz (Allemagne, Rhénanie-Palatinat) », Revue Géographique de l'Est [En ligne], vol. 47 / 4 | 2007, mis en ligne le 25 janvier 2012, URL : http://journals.openedition.org/rge/1536
Stéphane Cordier. Les niveaux alluviaux quaternaires de la Meurthe et de la Moselle entre Baccarat et Coblence : étude morphosédimentaire et chronostratigraphique, incidences climatiques et tectoniques. Thèse de doctorat en Géographie. (2004)
Pierre Antoine. Modifications des systèmes fluviatiles à la transition Pléniglaciaire-Tardiglaciaire et à l’Holocène : l’exemple du bassin de la Somme (Nord de la France) Géographie physique et Quaternaire Volume 51, Numéro 1, 1997, p. 93–106
Terrasse alluviale de la Sarre sur Géologie de la Lorraine
https://www4.ac-nancy-metz.fr/base-geol/fiche.php?dossier=139
Paléo-Sarre sur Géologie de la Lorraine
https://www4.ac-nancy-metz.fr/base-geol/fiche.php?dossier=108&p=3descrip