Alsace: L'Etat renonce à extraire les déchets dangereux enterrés à Stocamine

Publié le 22 Janvier 2019

 Le centre de stockage de déchets dangereux de Stocamine dans le Haut-Rhin.

Le centre de stockage de déchets dangereux de Stocamine dans le Haut-Rhin.

Paru sur 20 minutes  le 21/1/2019

POLLUTION
Un rapport parlementaire écrit par deux députés avait pourtant conseillé une extraction totale des 40.000 tonnes de déchets…

C’est « la pire des décisions » pour les opposants au projet. D’après un document du ministère de la Transition écologique, le gouvernement a choisi de ne pas extraire les déchets industriels dangereux enterrés dans le centre de stockage de Stocamine à Wittelsheim (Haut-Rhin). Ce rapport, consulté par l’AFP, prend le contrepied du rapport parlementaire consacré au dossier​.

Les déchets resteront confinés. « Compte tenu des enjeux, de la balance des risques » et du « surcoût » lié au déstockage, le gouvernement a choisi de poursuivre le chantier de confinement des déchets restants, « sans déstockage supplémentaire », indique le document adressé aux députés auteurs du rapport parlementaire sur le sujet. Eux préconisaient l’évacuation de plus de 40.000 tonnes de déchets dangereux non radioactifs.

Un incendie en 2002

L’un des coauteurs, le député La République en Marche (LREM) du Haut-Rhin, Bruno Fuchs, a condamné « sans réserve » cette décision prise sans aucune concertation, qui « va à l’encontre de l’esprit du Grand Débat national ». « Je désapprouve vivement cette décision brutale », a renchéri l’autre rédacteur du rapport, le député Les Républicains (LR) du Haut-Rhin Raphaël Schellenberger.

Ouvert en 1999 sur le site d’une ancienne mine de potasse, Stocamine devait contenir 320.000 tonnes de déchets industriels dangereux non radioactifs (de classe 1 et 0). Mais un incendie en 2002 a stoppé de fait son activité. Depuis, la polémique était incessante sur le devenir des 44.000 tonnes de déchets qui avaient déjà été enfouies à 500 mètres sous terre, du fait de la présence potentielle de déchets non autorisés et des risques potentiels de pollution de la nappe phréatique d’Alsace.

La « poubelle toxique » de l’Alsace

Le déstockage des déchets était réclamé par les élus locaux et les associations environnementales, mais en mars 2017, l’Etat avait opté pour la solution opposée du confinement définitif d’environ 42.000 tonnes de déchets. Les 2.200 tonnes restantes contenant notamment du mercure devaient être extraites. Un an plus tard, en avril 2018, le ministre de la Transition écologique de l’époque, Nicolas Hulot, avait néanmoins demandé une « étude sur la faisabilité d’un déstockage intégral des déchets », à l’exception du bloc où avait eu lieu en 2002 un incendie qui avait de fait stoppé l’activité du site.

L’Etat a pris « la pire des décisions », a tempêté dans un communiqué Loïc Minery, porte-parole d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) Alsace, qualifiant le site Wittelsheim, près de Mulhouse, de « poubelle toxique de l’Alsace ».

Rédigé par ANAB

Publié dans #Pollution-pesticides

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