Label et la bête : apprenez à décrypter les étiquettes alimentaires

Publié le 28 Octobre 2019

Label et la bête : apprenez à décrypter les étiquettes alimentaires

Article paru sur FNE France Nature Environnement

La #MissionAlimentation de France Nature Environnement, c'est 10 semaines de défis pour réduire l'impact environnemental de notre assiette

Le manifeste : votre mission, si vous l'acceptez, consiste à manger durable

#MissionAlimentation : la bande annonce

1 - Moi, moche et succulent : réduisez en purée le gaspillage alimentaire


Label et la bête : histoire d’amour ou conte pipeauté ?

Il était une semaine, dans votre boîte mail, un merveilleux challenge envoyé par France Nature Environnement. Après avoir réduit en purée le gaspillage alimentaire, la #MissionAlimentation ouvre une nouvelle histoire : celle de Label et la bête. Un conte qui mêle de l’amour, des engagements, des faux-semblants et... d’utiles découvertes. Une plongée dans le fabuleux monde des labels, des étiquettes et des allégations. Certains fleurent bon le pipeau, d’autres témoignent d’une sincère démarche environnementale. Votre défi cette semaine ? Devenir un as des étiquettes environnementales et des conditions d’élevages. À vos loupes… c’est parti !

Si seulement les étiquettes pouvaient parler...

« 100 % naturel », « filière durable », « produit du terroir »… Si dans les contes, méchants et gentils se distinguent en un clin d’œil, dans les rayons, c’est une autre affaire. Le discours vert a beau fleurir sur les emballages, plus de 3 français.es sur 4 regrettent ne pas avoir assez d’informations1 sur l’impact environnemental des produits.

Alors rêvons un peu. Tasses, théières et chandeliers parlent dans les contes ? Imaginons la même chose avec les étiquettes dans les rayons. Monsieur « poulet rôti et pommes grenailles garanti sans conservateurs » nous confierait ainsi que son poulet a vécu sa vie enfermé dans une cage sans lumière sur une surface équivalente à la moitié d’une feuille A4. Vous perdrez peut-être l’appétit avec ses confessions, mais ce sont les conditions de vie « normales » des poulets en cage.

Madame « compote de pomme nature sans sucres ajoutés » a aussi un aveu à faire : ses fruits ont été 36 fois arrosés de pesticides, la moyenne hexagonale. Quant au jeune « Maïs extra tendre cultivé en France » pourrait aussi avoir quelques révélations sur son abyssale consommation d’eau durant les alertes... sècheresse.

Des étiquettes claires sur l’impact environnemental des produits, c’est une demande forte des équipes de France Nature Environnement. Car derrière chaque aliment, un modèle de production agricole est en place et se déniche bien trop difficilement pour le consommateur. En attendant d’obtenir ensemble cette superbe (et bien pratique) étiquette, nous allons devoir… fouiller.

Level 1 : les mentions qui se font mousser

Commençons en douceur : traquons les faux amis. Saisissez 4 ou 5 emballages pour dénicher les effets d’optique. Ici, l’usage du vert, d’une belle image champêtre, une imitation de l’ancien. Là, le terme « naturel » pour lequel le législateur s’arrache les cheveux, celui de « tradition », « maison », « produit de la ferme » ... Que disent-ils de l’impact sur l’environnement du produit ? En vrai, absolument rien, mais ça donne faim.

Autre confusion à repérer, celle du Label Rouge, de l’AOC, l’AOP ou l’indication géographique protégée (IGP). Certifiés par un organisme public, ils témoignent avant tout du respect de critères locaux ou de fabrication plus qualitative. Mais leur cahier des charges n’inclut pas ou très peu de critères environnementaux. Dommage.

Quant aux labels privés, financés par les entreprises et sans contrôle fiable d’une tierce partie voire d’une partie indépendante, le scanner est de mise. Parmi eux, France Nature Environnement fulmine notamment contre la mention « Zéro résidu de pesticides » pour trois raisons. 1) les tests ne portent pas sur l’ensemble des résidus, donc impossible de garantir le « zéro ». 2) les résultats de tels tests peuvent varier jusqu’à 50 % en fonction du laboratoire et des méthodes de recherche. 3) la mention ne témoigne pas d’une absence de traitement aux pesticides, ceux-là même qui polluent l’air, l’eau, les sols ou sont aspergés à côté des citoyens habitant près de ces champs. Soit un joli logo qui fait un peu trop le beau.

Level 2 : trinquons aux vrais amis de l’écologie

À ce stade, vous trouvez peut-être le conte de fée pas très merveilleux. Qui croire ? Où sont passés les labels charmants ? Soufflez un bon coup, reprenez vos emballages et admirez cette (merveilleuse) infographie permettant de se poser les bonnes questions et de connaître les principaux labels environnementaux.

Les voici enfin les bons repères ! Un peu plus clair n’est-ce pas ? Si vous êtes joueur, vous pouvez l’apprendre par cœur. Sinon, elle se télécharge aussi par ici (et fait une magnifique décoration de frigo à mettre juste à côté de la liste de courses).

Level 3 : soyez une bête de l’alimentation durable

À ce stade, vous êtes donc prêt.e. Prêt.e à mettre dans votre panier ces labels amis mais aussi à débusquer d’un coup d’œil les fausses promesses. Trop cher ? Là, tout dépend du lieu de vos courses. Les supermarchés gonflent malheureusement leurs marges sur les produits étiquetés bio. Commencez par quelques produits avec les économies réalisées grâce à la chasse au gaspillage. Et aussi… testez la proximité ! Circuit court, AMAP… les prix sont plus raisonnables.

Il faut aussi savoir que les agriculteurs et agricultrices doivent généralement payer pour permettre d’afficher un label. Résultat : certain·es engagent de vraies démarches environnementales innovantes mais ne payent pas et n’ont donc pas le beau logo. Moins facile pour vous, mais une technique ancestrale permet tout de même d’en savoir plus. Posez des questions.

Mieux qu’une étiquette parlante, une personne qui répond. Vente directe, marchés, magasin de fruits et légumes locaux, fromager… Osez demander. D’où viennent-ils ces produits ? Comment sont les champs ? Grandes monocultures ou système diversifié ? Des pesticides ? Les animaux voient-ils le jour ? La vache mange-t-elle à l’herbe ou au soja OGM importé d’Amazonie ? Parler a ce formidable pouvoir : il permet de diffuser les idées, d’avoir réponse à vos questions et aussi faire de sympathiques rencontres mais pour poursuivre sur le local, c’est dans une prochaine semaine ;).

Les infos bonus de l'article de la semaine

France Nature Environnement pourrait vous parler des labels des heures et des heures. Nous avons préféré vous mijoter un article « 7 choses à savoir sur les labels » pour devenir un vrai as du décryptage.

Cette chouette #MissionAlimentation est soutenue financièrement par l’ADEME et bénéficie d'un partenariat d'image de 750g.com : merci pour cet appui chers partenaires ! Bravo également à la talentueuse Marion Jouffroy pour les dessins. Une personne super sympa vous a transmis ce mail et vous aimeriez vous aussi participer à la #MissionAlimentation ? Une seule méthode : signer le manifeste par ici.

Rédigé par ANAB

Publié dans #Consommation

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