La Pézize écarlate

Publié le 14 Mars 2020

La pézize écarlate (Sarcoscypha coccinea) -- Photos : Dominique Perrier

Nom scientifique : Sarcoscypha coccinea (Scopoli) Boudier (1885)
ou Sarcoscypha austriaca (Beck) Boudier (1907)

Date de l’observation: le 1^er mars sur l’ île du Rhin à Kembs

Classification et famille: champignon de la Division des ascomycètes, famille des Sarcoscyphaceae

Risque de confusion : Précisons d’abord que le nom commun pézize écarlate renvoie schématiquement à deux espèces, très souvent confondues : la pézize écarlate ou coccinée (Sarcoscypha coccinea), mais aussi la pézize d’Autriche (Sarcoscypha austriaca) qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau. On peut lever le doute avec une forte loupe en observant les poils situés au dos de la coupe (en langage savant, une apothécie). Chez la Pézize d’Autriche, ces poils sont en forme de tire-bouchons.

On pourra aussi retenir que la Pézize d’Autriche est davantage un champignon d’altitude, à la différence de l’écarlate qu’on trouvera préférentiellement en plaine.

Description :

De prime abord ce champignon interpelle pour deux raisons : tout d’abord sa magnifique couleur rouge écarlate à l’intérieur et plus rosée à surface légèrement veloutée à l’extérieur, couleur qui le fait remarquer de loin et ne laisse pas indifférent. D’ailleurs, un de ses noms est la coupe de l’elfe, traduisant bien l’impression surnaturelle qu’il offre au promeneur le croisant pour la première fois.

De plus, c’est un champignon qui apparaît tôt dans l’année, même si on le trouve parfois en automne, mais le plus souvent à partir de décembre et jusqu’en avril. Pour le cueilleur, c’est en tout cas le premier à apparaître dans l’année, bien avant la saison des morilles. Par opposition, on dit que le pied bleu signe le désespoir du mycologue. La pézize écarlate, au contraire, signe l’espoir.

Pour ces raisons, la confusion avec un autre champignon est peu probable. Et qu’il soit écarlate ou d’Autriche, il est considéré comme comestible mais sans goût.
De taille modeste (4 à 5 cm de diamètre), on ne va pas vraiment le déguster, mais il peut agréablement garnir une assiette de gourmet. Néanmoins, il n’est pas courant, paraissant même se faire de plus en plus rare, et se cantonne dans des zones peu fréquentées pendant sa période de développement. Pour cette raison, on se contentera de le savourer visuellement. Restée dans son environnement, elle n’en sera que plus belle.

Le nom de genre Sarcoscypha, décrit la forme déconcertante de ce champignon : une coupe ronde, semi-enfouie dans les débris organiques. C’est le sporophore, partie fertile visible, prenant la forme d'une petite vasque à l'arrondi presque parfait (l’apothécie) et dans laquelle se trouvent les spores, contenues dans des asques, ces dernières se trouvant entre des cellules de soutien, les paraphyses.

Schéma d’une apothécie (source Wikipédia)

Habitat
Elle apparaît sur le bois pourrissant et les débris ligneux enfouis ou non dans le sol et souvent couverts de mousse, dans les zones humides des bois de feuillus, appréciant particulièrement les branches des noisetiers.

Habituellement court, le pied peut parfois atteindre des proportions inhabituelles, allant chercher son support, le bois en décomposition, enfoui dans le sol. Ce champignon passe bien souvent inaperçu, sous les feuilles mortes ou les friches difficilement accessibles.

Statut et protection :

Photos : Dominique Perrier
Texte et bibliographie : Gilles Weiskircher (Anab)

Sources : https://champyves.pagesperso-orange.fr/champignons/fichier_htm/autres/Sarcoscypha_coccinea.html