Un nouveau myxomycète pour les Vosges
Publié le 17 Mars 2020
Notre collègue Bernard Woerly nous fait part de sa belle découverte.
Cet article est copié de son site que je ne peux que vous recommander tant il est riche et pédagogique.
Pas facile de parler de ces bestioles qui ne sont ni plantes, ni champignons ni animaux. Le jargon utilisé n'est pas un vocabulaire de terrasse de café...
Il faut comme pour toute science l'apprendre avec patience.
Bernard vous explique tout sur ce lien. (cliquer)
"Myxomycètes des Vosges du Nord" http://myxosdesvosges.org
Une chercheuse, Audrey Dussutour, vous présente les myxomycètes sous un aspect ludique dans une vidéo.
Roland
Diacheopsis sp.
BW3339 – 14.01.2020
Sporocarpes : sessiles, hémisphériques 1,2 x 0,8 mm, brillants, gris métalliques ; également des plasmodiocarpes pulvinés ; en petits groupes de 4 à 5 individus, parfois isolés.
Péridium : simple, constitué d’une membrane épaisse et résistante ; hyalin en lumière transmise, sans ornementation particulière.
Capillitium : abondant, élastique, brun avec les extrémités hyalines, les spores y sont très adhérentes, même dans les sporocarpes bien secs.
Les filaments sont rugueux, anastomosés, sans membrane (ou très rarement) aux intersections ; il comporte des nodules bruns en plus ou moins grande abondance, de manière très irrégulière. Sur l’une de nos récoltes, les filaments sont enveloppés d’une membrane comportant de nombreux nodules.
Ci-dessus, chaque filament du capillitium comporte des nodules bruns plus foncés, comme une chaine, l’ensemble paraît entouré d’une enveloppe formant une extension membraneuse.
Spores : brun très foncé à presque noires en masse, encore assez foncées en lumière transmise, avec un côté plus clair sur une zone mal délimitée ; 18 à 19 µm avec des spinules prononcées.
Habitat, récoltes associées : sur Picea abies, aux endroits blessés par arrachage de l’écorce ; ces blessures sont envahies d’abord par la résine, puis quand elle a séché par un hyphomycète brun que nous n’avons pas pu déterminer. Le Diacheopsis s’établit à proximité immédiate ou directement sur le tomentum de l’hyphomycete, souvent en compagnie de divers ascomycètes dont Lachnellula resinaria.
Observations : cette espèce ne nous paraît décrite nulle part ailleurs que sur le site danish myxomycetes de Henrik F. Gøtzsche.
Ce dernier nous a fait part de son écologie très particulière (com. pers.), à savoir son habitat sur les blessures de résineux (essentiellement des épicéas écorcés par les cervidés) avec la présence d’un hyphomycète brun et une apparition hivernale, hors période de grand gel, mais avec de l’humidité et des brouillards.
Nous avons alors commencé à prospecter le 14 janvier, et trouvé la première récolte que nous décrivons ici dés le deuxième arbre inspecté. A ce jour, 28.02.2020, nous en avons recensé 5 stations, situées dans trois massifs forestiers des Vosges du Nord.
Nous n'avons pas pu déterminer ce myxomycète avec la littérature en notre possession. Des récoltes complémentaires et des recherches plus approfondies vont être entreprises.