Aconit napel, Casque de Jupiter

Publié le 23 Août 2020

Aconit napel, Casque de Jupiter 	(Aconitum napellus)
Aconit napel, Casque de Jupiter 	(Aconitum napellus)
Aconit napel, Casque de Jupiter 	(Aconitum napellus)
Aconit napel, Casque de Jupiter 	(Aconitum napellus)

Aconit napel, Casque de Jupiter (Aconitum napellus)

Beaucoup d’entre vous sont encore en vacances en ce moment. Si vous êtes en montagne, Alpes, Vosges, Jura, Massif Central, Pyrénées ,  vous pourrez rencontrer cette belle plante colorée en bleu-violet.
Méfiez-vous de cette belle inconnue. Elle est très toxique.
Roland


Nom scientifique : Aconitum napellus subs vulgare L., 1753

Origine du nom : vient du mot grec "akon" c'est à dire "le rocher ", car cette plante vit souvent entourée de rocaille et de "napellus", navet  en raison de la forme de sa racine.
Autres noms communs :  
herbe aux loups,

 

Nom allemand et dialecte: Blauer Eisenhut

Noms anglais : monk’s-hood (=capuche de nonne) , aconite, wolfsbane (=fléau du loup)

 

Date et lieu de l’observation : le 3 août à Gérardmer
 

Famille de plantes : celle de l’anémone et du bouton d’or (Renonculacées). Il existe 56 genres et plus de 2100 espèces dont plus de 400 pour ce genre « Ranunculus » , la petite grenouille. La plupart des plantes de cette famille sont toxiques car contenant des alcaloïdes  et en particulier une cardiotoxine,la proto-anémonine. Certaines sont mortelles comme l’Aconit tue Loup.
Ce sont des plantes herbacées  avec seulement quelques arbres et plutôt réparties dans l’hémisphère Nord.
Les généticiens-botanistes les ont identifiées comme plantes primitives en raison du grand nombre d’étamines disposées en hélice et de leurs carpelles libres.

Beaucoup de renonculacées ont des fleurs à 5 pétales et 5 sépales libres mais leurs formes peuvent être très variées :
rien de commun entre l’aconit et les anémones, entre les hellébores et les clématites.

 

Catégorie : plante vivace

Hauteur : 50 à 200 cm
Tige : tige forte, issue d’une racine renflée en gros tubercules


Feuilles:  de 5 à 10 cm, à la face supérieure  vert foncé  (plus clair au revers) et à segments droits, linéaires, lancéolés. Les segments découpent en  5 à 7 parties la feuille  jusqu’à la nervure principale. Cette forme de  feuille est dite palmée (palmatiséquée).

feuilles d'Aconit napel, Casque de Jupiter 	(Aconitum napellus)- Photo: Bernard Weinzaepflen

feuilles d'Aconit napel, Casque de Jupiter (Aconitum napellus)- Photo: Bernard Weinzaepflen

Aconit napel, Casque de Jupiter 	(Aconitum napellus)
Aconit napel, Casque de Jupiter 	(Aconitum napellus)
Aconit napel, Casque de Jupiter 	(Aconitum napellus)
Aconit napel, Casque de Jupiter 	(Aconitum napellus)
Aconit napel, Casque de Jupiter 	(Aconitum napellus)

Aconit napel, Casque de Jupiter (Aconitum napellus)

Fruits- follicules d'Aconit napel, Casque de Jupiter 	(Aconitum napellus)

Fruits- follicules d'Aconit napel, Casque de Jupiter (Aconitum napellus)

Floraison : juillet  à  octobre
Couleur  des fleurs: couleur violet sombre, quelquefois blanches,  et de forme singulière en casque romain type gladiateur
de 1à 2 cm
en longs panicules multiples. Le pédoncule des fleurs est couvert de poils non glanduleux.
La fleur est complexe : ce sont les 5  sépales colorés qui forment cette fleur vivement colorée, le sépale postérieur formant le casque. Les 8 pétales sont réduits sauf deux en forme de petite trompe à l’intérieur du casque, transformés en nectaires.


Confusion : cet aconit est facile à identifier. Il  présente des variations selon les localisations et altitudes et se subdivise en plusieurs sous- espèces. Ces distinctions sont à réserver aux botanistes.

Habitat : milieux humides, prairies, pâturages, reposoirs à bestiaux, bords des ruisseaux,  riches en matières organiques au-dessus de 700m

Fruits : formé de 3 follicules sans poils, dressés et appliqués contre la tige à maturité. Ils s’ouvriront par une fente pour libérer les graines.
Médecine :

Toute la plante est très toxique. Un véritable champion en la matière !
La toxicité provient de la présence d’alcaloïdes diterpéniques toxiques comme l’aconitine en quantités de l’ordre de 2  à 20 grammes par kilo de matière et d’autres tous aussi toxiques
Quelques grammes sont suffisants pour entrainer la mort par  paralysie respiratoire et circulatoire et d’autres symptômes pas marrants du tout. Il n’existe pas d’antidote.
Une personne est décédée encore récemment dans les Pyrénées et deux autres intoxiquées gravement par suite d’une confusion avec une autre plante elle comestible (le Molopospermum peloponnesiacum.)  
A noter qu’il se produit encore de nombreuses confusions de plantes, soit 1872 cas en 6 ans.
les confusions les plus fréquentes se font  entre « plantes à bulbe toxiques et oignons », et entre « marron d’Inde et châtaigne ».
Notre  Aconit n’ arrive pas dans le top 10.
Au contact si la plante est blessée ou broyée à l’état frais. Elle provoque des réactions violentes cutanées : cloques  et brûlures.

Usages médicaux
Cette plante très diluée et dans des  conditions particulières est utilisée comme médicament :
-analgésique, sédatif, vasoconstricteur. Par ailleurs elle  augmenterait les sécrétions salivaires, bile, intestinales.
Elle diminuerait les gingivites, les toux, laryngites, névralgies.
Attention cette plante est très toxique. Toute utilisation doit être supervisée par un médecin ou pharmacien qualifié et pas par un charlatan ou alors c’est du suicide assumé.




Légendes :
dès l’antiquité cette plante était connue pour ses qualités toxiques. Une légende de la mythologie grecque relatait que l’aconit provenait de la bave du  fameux Cerbère, un chien à trois têtes qui gardait la porte des enfers…brrr

Les Gaulois l’auraient utilisé pour enduire leurs flèches de poison et tuer les loups qui leur faisaient concurrence pour la chasse au gibier de forêt. Ceci explique l’un de ses noms communs « Herbe aux loups ».
Dans certaines guerres anciennes ce poison était aussi utilisé pour tuer les ennemis comme les Perses Plus récemment les fameux Borgia  utilisaient  pour empoisonner leurs ennemis en affaires de l’arsenic mais aussi de l’aconit, du plomb …

 

Photos : Bernard Weinzaepflen sauf mention
Texte: Roland Gissinger (ANAB), relecture Bernard Weinzaepflen


Bibliographie
Voir fin d’article index plantes


Autres renoncules déjà présentées sur ce blog
Aconit napel, Casque de Jupiter Aconitum napellus 
Anémone  des Alpes Anemone alpina subsp. Alpina
Anémone hépatique, Hépatique à trois lobes Anemone hepatica
Anémone pulsatille, Pulsatille commune  Anemone pulsatilla
Anémone Sylvie/sylvestre /des bois Anemone nemorosa 
Bouton d'or, Pied-de-coq Ranunculus acris 
Clématite des haies, Herbe aux gueux,  Clématite vigne blanche Clematis vitalba
Éranthe d'hiver-Hellébore d'hiver Eranthis hyemalis
Ficaire à bulbilles, Ficaire fausse renoncule Ficaria verna
Hellébore fétide, Pied-de-griffon Helleborus foetidus
Populage des marais, Sarbouillotte Caltha palustris
Queue de souris naine, Ratoncule  Myosurus minimus
Renoncule à tête d'or, Renoncule Tête-d'or Ranunculus auricomus 
Renoncule âcre de Fries Ranunculus acris subsp. Friesianus
Renoncule bulbeuse Ranunculus bulbosus
Renoncule des champs, Chausse-trappe des blés  Ranunculus arvensis
Renoncule rampante Ranunculus repens
Renoncule scélérate, Renoncule à feuilles de Cèleri, Mort aux Vaches Ranunculus sceleratus

Rédigé par ANAB

Publié dans #Biodiversité hors région, #Fleurs violettes

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C
Bonjour,<br /> je voudrais faire une petite remarque par rapport au nom vernaculaire de cette plante.<br /> L'aconit " tue loup" correspond à l'aconit lycoctorum. Cette aconit arbore de belles fleurs jaunes bien que parfois aussi bleues..<br /> Le site de l'Université de Lyon (botanique.univ-lyon1.fr (Cours de Joel Reynaud)<br /> Les aconits comportent beaucoup de sous espèces et la confusion de nom est aisée.<br /> Quoi qu'il en soit, jaune ou violette, l'aconit est à manipuler avec beaucoup de prudence.j'ajoute comme avec toutes les renonculacées..<br /> Sur un plan médical, malgré la dangerosité de la plante ,celle-ci était utilisée fréquemment(voir Dr Henri Leclerc, et " Ressources Médicinales de la Flore Française ( Edit Vigot)
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A
Bonjour Christian,<br /> <br /> merci beaucoup de ce commentaire de complément et de ces avertissements . Merci aussi des références pour ces plantes "tue-loup".<br /> <br /> Roland