Longbec fougerole (mousse)

Publié le 12 Décembre 2020

Longbec fougerole (Kindbergia praelonga) Photos Gilles Weiskircher (Anab)
Longbec fougerole (Kindbergia praelonga) Photos Gilles Weiskircher (Anab)

Longbec fougerole (Kindbergia praelonga) Photos Gilles Weiskircher (Anab)

Nom scientifique :  Kindbergia praelonga (Hedw.) Ochyra

 

Date de l’observation: 23 mars 2019 à Sarreinsming


Classification: mousse de la famille des Brachytheciaceae

Description :

C’est une mousse commune pennée, régulièrement ramifiée, généralement de 1 à 3 cm de long. Les formes boisées robustes ont des ramifications bi-tripinnées et sont plus grandes. Le caractère le plus important est la différence très marquée entre les feuilles de la tige et de la branche. Les feuilles caulinaires mesurent 1–1,5 mm de long, en forme de cœur triangulaire, avec une extrémité fine et allongée qui tourne souvent vers l'extérieur; ils sont  plus larges juste au-dessus de la base, mais rétrécissent abruptement pour serrer et descendre le long de la tige. Les feuilles raméales mesurent environ 1 mm de long, en forme d’œuf, avec une extrémité plus courte et sans une évidente base attachante. Les feuilles sont finement dentées et ont un seul nerf.



Habitat:  sur le gazon, le sol dans les bois, sur des rondins. Il monte également les troncs et les branches des arbres

 


Protection et classement :
Elle figure sur la Liste rouge des Bryophytes menacées en Alsace (2014) en statut LC (Préoccupation mineure), sans protection particulière.


 

Feuilles (grossissement20 et 100) de Longbec fougerole (Kindbergia praelonga) Photos Gilles Weiskircher (Anab)
Feuilles (grossissement20 et 100) de Longbec fougerole (Kindbergia praelonga) Photos Gilles Weiskircher (Anab)

Feuilles (grossissement20 et 100) de Longbec fougerole (Kindbergia praelonga) Photos Gilles Weiskircher (Anab)

Mousses et champignons

 

On sait que les champignons forment des associations avec les plantes dont les plus connues sont les mycorhizes qui se réalisent au niveau des racines. Qu’en est-il chez les mousses ? Il est sensu stricto incorrect d’utiliser le terme de mycorhize chez les mousses puisque ces dernières n’ont pas de racines, on conservera néanmoins ce terme dans la suite de l’exposé.

 

Avant de poursuivre, il faut définir ce qu’on appelle une mycorhize à arbuscules et vésicules (VAM). Il s’agit d’une endomycorhize (le champignon n’enveloppe pas la racine mais se trouve à l’intérieur) présente chez à peu près 70% des espèces de plantes. Apparues il y a près de 460 millions d’années, ce sont les plus répandues dans le sol. Leur nom découle des structures qu’ils forment dans les cellules racinaires des plantes : des arbuscules qui sont des structures finement ramifiées qui se forment dans une cellule et servent de site d'échange métabolique majeur entre la plante et le champignon. Des vésicules se trouvent également dans certaines espèces de champignons à arbuscules. Ce sont des structures en forme de sac, émergeant d'hyphes, qui servent d'organes de stockage de lipides. Ce sont principalement des champignons microscopiques, les Glomus, qui réalisent ce type de mycorhize.

 

Les données sur la mycorhization des mousses sont rares et peu concluantes. Néanmoins ont été observées des hyphes et des vésicules ressemblant à des structures VAM dans une mousse du genre Funaria.

De plus, il a été possible d’établir expérimentalement une symbiose analogue à une VAM établie expérimentalement entre un champignon identifié appartenant aux Glomales et un bryophyte.

L’étude de la colonisation et la diversité des champignons mycorhiziens arbusculaires associés à 24 espèces de mousses appartenant à 16 familles en Chine a montré la présence chez 21 espèces de mousses de mycorhizes à arbuscules, avec des hyphes inter et intracellulaires. Ces résultats suggèrent que les mycorhizes à arbuscules se produisent couramment chez la plupart des mousses et que divers champignons, en particulier les espèces du genre Glomus, sont associés aux mousses.

Ces résultats ne sont pas surprenants si on garde à l’esprit que les champignons ont très certainement favorisé la conquête du milieu terrestre par les plantes. Le cas des mousses est particulier. Ces dernières ne se sont pas complètement affranchies du milieu aquatique ni ancrées au sol par des racines. Toutefois, l’alliance avec les champignons est également présente chez elles et il reste encore un large champ scientifique à investiguer.



Texte, photos, et bibliographie : Gilles Weiskircher (Anab)



 

Sources :

http://www.societequebecoisedebryologie.org/mousses/Kindbergia_praelonga.html

Association of vesicular–arbuscular mycorrhizal fungi with the moss Funaria hygrometrica, Jennifer L. Parke and , R. G. Linderman, Revue canadienne de botanique, 1980, 58(17): 1898-1904
Glomus claroideum forms an arbuscular mycorrhiza-like symbiosis with the hornwort Anthoceros punctatus, A. Schüßler ,Mycorrhiza, June 2000, Volume 10, Issue 1, pp 15–2
Arbuscular mycorrhizal structure and fungi associated with mosses, Ying Zhang, Liang-Dong Guo, Mycorrhiza, June 2007, Volume 17, Issue 4, pp 319–325

Rédigé par ANAB

Publié dans #Mousses-Algues

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M
Un tout grand merci pour cet article particulièrement intéressant sur les mycorhizes des mousses, sujet rarement cité par ailleurs.
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G
Merci Martine. On parle effectivement davantage des mycorhizes des arbres et pourtant, mousses et fougères sont concernés également