Grand-duc, grand prédateur vulnérable

Publié le 16 Avril 2015

Lâcher d’un grand-duc par Suzel Hurstel, responsable du centre de soin de Rosenwiller. Document Remis

Lâcher d’un grand-duc par Suzel Hurstel, responsable du centre de soin de Rosenwiller. Document Remis

Jérôme Isembert assure pour la LPO le suivi des oiseaux rupestres de la vallée de la Bruche, comme le faucon pèlerin, le grand corbeau et le hibou grand-duc d’Europe.
Il repère où nichent les oiseaux, suit la reproduction et veille à ce qu’ils ne soient pas dérangés. « S’ils s’installent dans une carrière, on passe une convention avec l’exploitant pour qu’il évite de travailler à cet endroit pendant la période de reproduction. Sur les sites d’escalade, nous demandons la fermeture des voies. En forêt, la Ligue pour la protection des oiseaux demande de suspendre les travaux. »
Le dernier hibou grand-duc d’Europe a été abattu en 1938 en Alsace, victime de croyances occultes et de la méconnaissance de son utilité. Quand il niche au sol, il est facilement attrapable. Au même moment et pour les mêmes raisons, les populations de chouettes effraies et hulottes ont diminué.
Deux couples de retour
De 1960 à 1986, en Allemagne, 1 400 oiseaux ont été réintroduits. Même opération dans le Jura suisse en 1970. Entre 1985 et 1986, deux couples de hibou Grand-Duc sont arrivés en Alsace naturellement. En 2012, il y avait 20 à 30 couples dans la région, dont deux recensés dans la vallée de la Bruche qui, depuis, se sont reproduits. Une enquête nationale est en cours pour recenser les rapaces nocturnes. Elle s’étale jusqu’en 2017.
Bubo Bubo (son nom latin) reste fragile. Sensible aux dérangements occasionnés par les randonneurs et les escaladeurs, sa mortalité due aux lignes électrique et à la circulation routière n’est pas rare. Le hibou, prédateur en bout de chaîne alimentaire, concentre tous les toxiques portés par ses proies. Cet animal est classé espèce vulnérable. En Alsace, il est sur la liste rouge des oiseaux nicheurs menacés. Il bénéficie d’une protection totale.
« Si des promeneurs découvrent un jeune seul ne présentant aucune blessure, il ne faut pas le toucher, met en garde Jérôme Isembert. C’est qu’il est en plein apprentissage. Ses parents ne sont pas loin. Si un oiseau semble blessé, il faut lui couvrir délicatement la tête pour le tranquilliser, le mettre dans un carton fermé avec des trous d’aération et prévenir le centre de soin LPO de Rosenwiller, près de Rosheim ». Une fois remis sur pied, les oiseaux sont relâchés à l’endroit où ils ont été trouvés.
Centre LPO Rosenwiller ✆ 03 88 04 42 12

Rédigé par ANAB

Publié dans #Protection animale

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