"Encore une voiture ! " s’étonne Florian Gissinger, guide de l’association nature Alsace Bossue, en voyant le parking déjà bien plein. La sortie à la découverte des batraciens de la forêt a attiré une trentaine de personnes dont beaucoup d’enfants, hier après-midi, tout près du parcours de santé de Sarre-Union.
"Aujourd’hui nous allons voir des amphibiens et plein d’autres petites bêtes, annonce le guide avant de partir. Comme tous les âges sont représentés, n’hésitez surtout pas à poser toutes les questions que vous voulez !" Et de poursuivre : "Ici, il y a un énorme réseau de mares forestières. Quels amphibiens pensez-vous quel l’on puisse y observer ?" "Des grenouilles ?" propose un enfant. "Oui, mais laquelle ? demande Florian Gissinger. Une couleur au moins ?" "La verte !" "Oui, bonne réponse. Quoi d’autre ? » insiste le guide. Les réponses fusent : "Crapauds", "tritons", "salamandres".
Une fois les bases posées, le groupe s’enfonce dans la forêt fraîchement arrosée du matin. Rapidement, un premier arrêt : Florian Gissinger a attrapé une guêpe dans son filet à insectes. Tous les enfants se précipitent pour la voir. Placé dans un tube en verre et avec une loupe, c’est facilement observable. "En France, il y a 1 000 espèces différentes de guêpes et d’abeilles", précise-t-il.
"Les grenouilles ont la peau très fragile"
Dans son filet, le guide a aussi attrapé – déjà – une petite grenouille qui passait par là. "Elles ont une peau très fragile, donc il faudra toujours les toucher avec les mains mouillées", indique-t-il.
"Oh, regarde !" s’exclame une fille en montrant à Florian Gissinger un gros insecte posé à ses pieds sur une feuille morte. "Là, c’est un beau scarabée ! note-t-il. Vous voulez aussi le voir ?" Pendant cinq bonnes minutes, chacun se passe les loupes et les boites contentant la guêpe, la grenouille et le scarabée. Puis le groupe grimpe un peu plus haut, vers une des mares forestières.
"Là, on a une mare à triton, car il y a de l’herbe dedans, détaille Florian Gissinger. On va tenter une première capture." Le filet est plongé délicatement dans l’eau, ressorti, observé. Verdict : "Pas de triton, mais beaucoup de têtards". On essaye un peu plus loin. Toujours rien. Encore plus loin. Toujours des têtards. Soudain, l’un des participants s’étonne : "Là on a trouvé un lézard noir !" "Mais ça n’existe pas, remarque Florian Gissinger en s’approchant. Et bien oui, c’est bien un triton ça !" Encore une fois, chacun se passe le bocal pour observer le triton. Pendant ce temps, les enfants se préparent psychologiquement à l’idée de se le faire passer sur les doigts.
DNA-E.W. 27 avril 2015