Les bons gestes

Publié le 24 Avril 2015

Chaque année à l’arrivée du printemps, le GORNA (centre de sauvegarde de la faune sauvage) s’inquiète du devenir des jeunes animaux ramassés parfois à tort par des personnes qui veulent pourtant bien faire. Et pour éviter ces erreurs, le centre dispense de précieux conseils et des explications détaillées sur l’attitude à adopter.

Aussi mignons soient-ils, il est préférable de laisser les jeunes animaux dans la nature et de prévenir le GORNA en cas de danger, et non de les recueillir à son domicile. Document remis

Aussi mignons soient-ils, il est préférable de laisser les jeunes animaux dans la nature et de prévenir le GORNA en cas de danger, et non de les recueillir à son domicile. Document remis

« Il ne faut pas récupérer de manière systématique les jeunes animaux retrouvés seuls ou isolés. L’intervention humaine doit être justifiée par un danger imminent pour l’animal trouvé, sachant que les jeunes sont très rarement abandonnés par leurs parents », martèle sans relâche et depuis des années Guy Marchive, le directeur du Gorna. Avec sa collègue, Graziella Tenin, soigneur animalier, ils ont mis au point un « mode d’emploi » qu’ils diffusent notamment par les réseaux sociaux avec succès.

Les replacer dans leurs nids ou sur une branche

Le Gorna accueille surtout des oiseaux et des petits mammifères. Pour les premiers, il s’agit d’essayer de les replacer dans leurs nids ou sur une branche, la plus haute possible à proximité du nid ou dans l’arbre le plus proche de son lieu de découverte. Pour les seconds, il faut éviter de les toucher pour ne pas laisser son empreinte olfactive. Et quand l’animal est vraiment en danger, le bon réflexe est de le rapporter au centre de soins le plus proche. Pas question d’en faire un animal domestique.
« Nous avons décidé cette année d’expliquer davantage aux personnes les dangers de récupérer chez elles un jeune animal sauvage, tout en rappelant qu’il existe une réglementation concernant la détention d’espèces protégées », précise le directeur. Première raison : le nourrissage d’un jeune animal sauvage, oiseau ou mammifère, par un humain entraîne généralement un trouble irréversible du schéma parental. Il a alors tendance à s’identifier à l’homme et développera un comportement social incompatible à sa réinsertion dans le milieu naturel. Ce handicap psychologique, appelé facteur d’imprégnation, se caractérise par l’impossibilité de se reproduire, et même dans certains cas par une agressivité vis-à-vis de l’humain lorsqu’il défend son territoire.
Ensuite, chaque espèce a un régime alimentaire différent avec des particularités pour les jeunes. Seule une connaissance nutritionnelle approfondie de chaque espèce permet de déterminer le type de nourriture et la quantité nécessaire pour alimenter correctement un animal sauvage. Enfin, autre étape primordiale à une parfaite réinsertion des juvéniles dans le milieu naturel, l’apprentissage de la recherche de proies, instinctive mais transmise par les parents ou les soigneurs animaliers. « Trop souvent, les animaux nous sont confiés tardivement et présentent de sérieuses carences alimentaires ou troubles psychologiques dus à de mauvaises informations glanées sur internet. Ces facteurs compliquent considérablement la tâche des soigneurs animaliers et compromettent sérieusement leur chance de survie et de retour à la nature », ajoute Guy Marchive. Alors, dans le doute, un simple coup de fil permet d’avoir le cœur net sur la meilleure attitude à avoir.

67 % d’animaux réinsérés en 2014

L’année 2014 a été « malheureusement » faste pour le Gorna en nombre d’animaux accueillis. Heureusement, le pourcentage de bêtes relâchées est lui aussi en augmentation.

Le taux de relâcher des animaux en 2014 est le meilleur jamais atteint par le Gorna. Ici, celui d’une chouette chevêche. Document remis

Le taux de relâcher des animaux en 2014 est le meilleur jamais atteint par le Gorna. Ici, celui d’une chouette chevêche. Document remis

En 2014, le centre de soins pour la faune sauvage a recueilli 1061 animaux (772 oiseaux protégés, 157 mammifères, 87 oiseaux non protégés ainsi que 43 animaux exotiques), soit une hausse de 21 % par rapport à 2013. « Cette augmentation du nombre d’animaux accueillis est une sorte de contre-performance puisqu’il signifie qu’il y a encore trop de bêtes victimes de l’activité humaine », souligne le directeur du Gorna, Guy Marchive. « Mais cela veut aussi dire que davantage de personnes connaissent notre existence et nous signalent ou nous ramènent des pensionnaires à soigner. »

67 % des « malades » relâchés en bonne santé

Par contre, le directeur et Graziella Tenin se réjouissent d’avoir relâché en bonne santé 67 % de leurs « malades », preuve que le travail de soins mené par le Gorna et son réseau de vétérinaires porte ses fruits. Parmi eux, pas moins de 71 espèces d’oiseaux et 16 de mammifères pour ce bilan de l’année écoulée qui reflète également une importante diversité des accueils, dont certaines classées « vulnérables » comme le balbuzard pêcheur, le râle d’eau, le milan royal ou la sérotine bicolore. Et de conclure en précisant que la seule permanence téléphonique a permis l’an dernier de réinsérer 191 animaux directement dans le milieu naturel sans passer par le centre de soins grâce aux conseils prodigués par les soigneurs.

DNA-S.G. 19/04/2015

Rédigé par ANAB

Publié dans #Protection animale

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