Le Méloé violet (Meloe violaceus)

Publié le 17 Août 2015

Le Méloé violet  (Meloe violaceus)

Le Méloé violet (Meloe violaceus)

Nom scientifique : Meloe violaceus Marsham, 1802
Observation : 15/05/2015 à Weyer.
Présence chez nous : commune
Famille : des Meloidae dans l'Ordre des Coléoptères (celui  du hanneton et de la coccinelle)
Dimensions :10 à 30 mm
Description : allure de coléoptère type, noir avec des éclats métalliques sur un abdomen énorme par rapport au corps.
L'adulte possède un corps noirâtre à reflets violacés
Habitat : prairies
Nourriture : le méloé adulte se nourrit de feuilles
Reproduction : Noter le dimorphisme de taille entre le mâle et la femelle sur la photo de l’accouplement.
La femelle a l'abdomen gonflé car sur-rempli d'œufs. On peut observer qu’elle laisse une marque dans le sable quand elle se déplace ce qui n’est pas courant pour un insecte.
Elle pond en avril/mai 4000 œufs dans la terre. Après éclosion (1mois) les larves grimpent dans certaines fleurs de type pissenlit. La larve guette alors l'arrivée d'une abeille solitaire. En fait, dès qu’une butineuse, domestique ou solitaire ou un autre insecte butineur comme la strangélie arrive sur la fleur, il s'y accroche.

Cette petite larve a des pattes rudimentaires à 3 griffes d'où leur nom «triongulin». Elle est cependant assez rapide pour s’agripper à la fourrure de l’insecte.
Meloe "in copula"  et traces dans le sable de Méloé violet   (Meloe violaceus)
Meloe "in copula"  et traces dans le sable de Méloé violet   (Meloe violaceus)
Meloe "in copula"  et traces dans le sable de Méloé violet   (Meloe violaceus)

Meloe "in copula" et traces dans le sable de Méloé violet (Meloe violaceus)

Cycle biologique/activité : la larve, triongulin, se fait transporter à l'endroit où l'insecte a pondu. La larve, est donc un parasite qui se nourrira tout d’abord des œufs ou des larves de l’insecte parasité ensuite de ses réserves ou du miel (quand il s’agit d’abeilles) au fur et à mesure de sa croissance !

Souvent le triongulin meurt dans l’attente car il possède peu d’autonomie ou bien encore, se trompe d’insecte butineur. S’il n’arrive pas dans le nid d’une abeille solitaire, il ne peut pas parasiter cet autre insecte et il meurt... Seul un faible pourcentage de larves arrivera donc à maturité ce qui explique l’énorme quantité d’œufs produite au départ.

En résumé : le triglonchin est migrant lorsqu’il cherche son hôte puis sédentaire et mellivore quand il a trouvé une alvéole à parasiter. Il est alors de type carabe. Dans un 3ème stade il se transforme en une larve mellivore proche du hanneton (larve mélolonthoïde). Il devient ensuite migrant et carnivore (4ème stade) et, enfin, au 5ème stade il s’enfouit et se contracte (stade hypnothèque) en nymphe immobile qui est la 6ème stade et dernière étape avant le stade parfait de l’imago.
Ces différents changements de vie sont appelés hypermétamorphose, on est bien loin de notre « humanité » à 2 stades (tiré de Stéphane Vitzthum - Insectes remarquables de Lorraine et d’Alsace Ed. Serpenoise – excellent livre que nous vous recommandons pour les photos et les biologies des insectes)
Prédateurs : Se défend contre les prédateurs en émettant une huile rougeâtre contenant de la cantharidine aussi toxique que la strychnine. La cantharidine est utilisée parfois pour traiter les verrues et les lésions de la peau dues au virus : le Molluscum.


Texte,  photos, bibliographie  Roland Gissinger (Anab)


Sources bibliographiques voir index biodiversité
Stéphane Vitzthum - Insectes remarquables de Lorraine et d’Alsace Ed. Serpenoise

 
Le Méloé violet  (Meloe violaceus) Photos : Roland Gissinger (ANAB)

Le Méloé violet (Meloe violaceus) Photos : Roland Gissinger (ANAB)

Rédigé par ANAB

Publié dans #Insectes de chez nous

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