Les plantes médicinales de Lorraine vues par un expert…
Publié le 19 Août 2015
Article consacré à Gilles, membre et guide de l'ANAB, sur Mylorraine.fr ( http://www.mylorraine.fr/article/les-plantes-medicinales-de-lorraine-vues-par-un-expert/34446 ) le site participatif du Conseil Régional de Lorraine.
Nous avions pris contact avec Gilles Weiskircher, l'apothicaire médiéval spécialiste en plantes médicinales, lorsque nous sommes allés à Bitche pour tourner notre émission consacrée aux Médiévales. Malheureusement, et même si l'émission ne le montre pas, les conditions climatiques le jour de tournage étaient tellement proches d'une apocalypse annonçant la fin du monde que Gilles avait finalement rebroussé chemin.
Evidemment cet épisode n'entachait en rien notre volonté de vous présenter ce personnage passionné et passionnant. C'eut été mal connaître notre détermination à vous faire découvrir les personnalités qui rendent la Lorraine captivante. Gilles Weiskircher était certes, l'espace d'un événement, apothicaire médiéval, mais il reste surtout un botaniste amateur mais éclairé particulièrement sur les plantes médicinales.
Si vous souhaitez une recette pour la rentrée afin d'avoir plus de tonus, ne lui demandez pas de miracle ou une quelconque potion ! Il n'est ni druide, ni médecin (ni vraiment apothicaire mais ça vous l'aviez compris).
Gilles vous orientera, logiquement et sagement, vers un professionnel de la santé (médecin phytothérapeute) car s'il y a une chose que Gilles veut que l'on retienne c'est que les plantes ne font pas de miracle. Hors de question de guérir une maladie grave avec deux tisanes ou trois cataplasmes !
Il est loin le temps où l'homme croyait en la théorie des humeurs d'Hippocrate. Les plantes peuvent apporter de l'énergie, avoir un rôle préventif, curatif parfois, mais il faut inclure la phytothérapie dans un tout, l'associer à une bonne hygiène de vie et surtout à un suivi médical pour connaître les posologies. Gilles rappelle que « les plantes ne sont pas là pour notre service. » D'ailleurs il exècre le terme de mauvaises herbes qu'il qualifie de « trop anthropocentriste ».
Les raisons qui poussent les gens à revenir aux remèdes de grand-mère, au bon sens paysan et à un savoir ancestral sont nombreuses pour lui. Il y a sans doute un effet « retour à la nature » et un effet boomerang des scandales alimentaires ou pharmaceutiques. En effet rappelons que l'utilisation des plantes pour traiter des maladies est très ancienne. On retrouve des traces de l'emploi de la camomille ou de l'absinthe dans l'Égypte antique.
La Phytothérapie est une science, et il n'apprécie guère les termes de médecine parallèle ou alternative. Non, Gilles parle volontiers de médecine complémentaire ! Les plantes soulagent seules les petits bobos comme rhumes, piqûres ... Mais que cela n'empêche pas d'aller voir un médecin pour le venin par exemple !
Biochimiste de formation, et lorrain d'origine, Gilles nous dévoile que sa passion germe une décénie plus tôt, mais qu'elle prend racine bien plus tôt. Tout jeune déjà, il est bercé par les randonnées en famille, et la recherche de champignons avec sa mère. Comme on dit : Le fruit ne tombe jamais bien loin de l'arbre.
Gilles, l'éphémère apothicaire des médiévales de Bitche, œuvre au quotidien pour vulgariser son savoir au plus grand nombre, et surtout sensibiliser les gens sur les herbes magiques exceptionnelles qui composent notre Région. Certes, il y a des plantes comestibles et/ou médicinales mais elles peuvent aussi s'avérer dangereuses.
L'adepte de l'atlas Floraine est intarissable sur ces plantes médicinales lorraines (mais que l'on trouve également partout en France). Ainsi, il rappelle que le plantain (Plantago major) est connu pour atténuer la piqure d'insecte, que la reine des prés (Filipendula ulmaria) contient le précurseur naturel de l'aspirine, que la grande ortie piquante (Urtica dioica) synthétise a elle seule alimentation et vertus médicinales : ses feuilles (alimentaires et médicinales) et ses racines (médicinales).
Et encore que le millepertuis perforé (Hypericum perforatum) possède des vertus contre les dépressions légères mais que c'est à manipuler avec précaution et surtout avec les conseils avisés d'un spécialiste.
Intarissable nous vous avions prévenu ! Et encore la liste des plantes médicinales de Lorraine est bien plus longue. Bien que tout bon botaniste qui se respecte s'exprime en latin pour nommer les fleurs, Gilles a eu la courtoisie de nous expliquer les choses en français, simplement, avec beaucoup de pédagogie, comme il doit certainement le faire lors de ses visites guidées avec l'ANAB. Nous ne saurions trop vous conseiller de partir à la découverte de notre beau patrimoine botanique et des nombreux conseils que Gilles dissémine lors de ses conversations !