La population des cigognes noires évolue
Publié le 14 Septembre 2015
En 1973, un couple de cigognes noires, une espèce menacée en France, est repéré en Côte-d’Or. En 2015, on en localise 28, mais il est probable qu’il y en ait une soixantaine. « Il y a une lente progression positive du nombre de cigognes noires en France depuis les années 1990, mais c’est très difficile à quantifier. Peut-être tout simplement qu’on les cherche davantage qu’avant ! »
Pour Sébastien Morelle, la qualité de l’habitat des cigognes noires s’est probablement améliorée, grâce à la gestion forestière à grande échelle et aux programmes d’assainissement des cours d’eau.
En effet, cette cigogne niche en forêt et chasse dans les prairies humides et les ruisseaux. Un indice : le chabot, petit poisson dont se nourrissent les cigognes, est revenu dans les cours d’eau.
La mortalité pendant les mois passés en Afrique de l’Ouest au Sud du Sahara a peut-être aussi baissé, mais il suffit qu’un couple change de nid à son retour pour que les naturalistes le perdent de vue, sans forcément qu’il soit mort. Normalement, si la reproduction est arrivée à terme, il revient dans le même nid : neuf fois est le maximum observé en France.
S’ils n’ont qu’une vision partielle du parcours de la cigogne, les naturalistes connaissent les conditions locales. En Alsace Bossue, un des derniers secteurs préservés d’Alsace, ce n’est pas un hasard si les cigognes sont revenues. « Nous avons une mosaïque de milieux, forêt où elles nidifient, prairies et ruisseaux où elles chassent. Mais la tendance au retournement des prairies nous inquiète. »
Les éoliennes de Dehlingen et Woelfling sont en revanche un problème marginal pour Sébastien Morelle. « Comme pour le milan royal, elles tuent ou pourraient tuer des individus, c’est vrai, mais pas tant que ça. Le problème est que ce sont des individus d’espèces rares. Je reste résolument pour les éoliennes. »
DNA (5 septembre 2015)