Schopperten - Ferme du Vieux Poirier : 10 000 € pour innover
Publié le 18 Septembre 2015
« Nous avons appris début mai sur Facebook qu’il y avait un concours à l’échelle nationale. Les inscriptions s’achevaient fin du mois, alors on a passé trois semaines à travailler toutes les nuits pour rendre un dossier », se souvient Lauriane Durant. Avec son époux Charles, ils sont les gérants de la ferme bio du Vieux Poirier, à l’entrée de Schopperten.
Le concours « La France cherche ses 13 fermes d’avenir » a été initié par l’association Ferme d’avenir et le réseau La ruche qui dit oui. Pour concourir, il fallait être agriculteur installé depuis au moins deux ans, et avoir un projet innovant, responsable et réaliste. Le dossier des concurrents devait présenter un business plan pour 10 000 euros, mais également pour 30 000 euros.
Les deux organisateurs ont déjà réuni une cagnotte de 130 000 euros : 10 000 euros pour chaque lauréat, un lauréat dans chacune des 13 grandes régions françaises. Une campagne de financement participatif sera aussi lancée le 17 septembre sur Blue Bees. Ainsi, les organisateurs espèrent pouvoir offrir jusqu’à 30 000 euros à chaque lauréat.
Déjà producteurs de porcs et de volailles, Lauriane et Charles Durant ne veulent pas s’agrandir, mais se diversifier. « L’idée est d’exploiter au maximum notre petit lopin de terre de 2,30 hectares. On peut co-créer avec la nature tout ce dont une famille a besoin, avec la terre qu’on a et ses spécificités, tout en respectant l’écosystème, les animaux et l’humain. »
Bio, agroécologie, permaculture
Dans les faits, il s’agirait de creuser des étangs, puisque leur terrain regorge d’eau. Des arbres fruitiers partout créeraient de l’ombre pour les animaux et les couperaient du vent. Les déjections des cochons serviraient à faire du compost pour alimenter des buttes maraîchères. Avec quelques ruches, les abeilles polliniseraient. Et pourquoi pas un jour une centrale de biogaz ?
Le projet parle de bio, d’agroécologie, de permaculture, d’accès à l’énergie, mais aussi de production rentable de viande, poissons, écrevisses, fruits, légumes, miel. Le jury est séduit, et les agriculteurs apprennent le 1er juillet qu’ils ont remporté le concours pour la grande région Alca. « Je n’y croyais pas. Les alternatives à l’élevage traditionnel sont peu médiatiques et encore taboues. »
Les 13 prix seront remis aux gagnants les 4 et 5 décembre à l’Unesco en présence de Nicolas Hulot à l’occasion de la 21e conférence des Nations Unies sur les changements climatiques. « Cette reconnaissance nous met du baume au cœur. On a tellement souvent l’impression de se battre contre des moulins à vent… »
Une web-série suivra l’évolution des 13 lauréats, et tous organiseront des portes ouvertes en juin 2016 et 2017. Mais Lauriane et Charles n’ont pas attendu. Ils ont déjà programmé une série de conférences, notamment à Waldolwisheim le 4 octobre, le 18 octobre et le 1er novembre au parc de Sainte-Croix… Leur expérience devrait aussi figurer dans deux films documentaires.
Pour l’heure, la ferme du Vieux Poirier attend les curieux dimanche, lors d’une journée portes ouvertes. Plusieurs groupes de visites seront constitués, à 10 h, 13 h, 15 h et 17 h. À midi, les amateurs pourront déguster un menu bio à base de lard paysan grillé sur son lit de choucroute au raifort ou wasabi et dessert à 15 euros.
Réservations pour le repas du 20 septembre au ✆ 03 88 00 80 16. Renseignements: www.ferme-vieux-poirier.fr