Un « Jeûne pour le climat »… vraiment ?

Publié le 15 Septembre 2015

Les Philippines après le passage du super-typhon Haiyan.

Les Philippines après le passage du super-typhon Haiyan.

Le jeûne pour le climat est une initiative internationale qui a vu le jour lors de la conférence climat de l’ONU à Varsovie (la COP19) en novembre dernier, à l’occasion du jeûne de treize jours du délégué de la République des Philippines Yeb Saño, dont le pays venait d’être durement frappé par le typhon Haiyan, un des plus puissants jamais enregistrés.
À Varsovie, en plus de grandes organisations laïques, c’est l’ensemble des délégués de différentes organisations religieuses présentes qui se sont joints à ce jeûne.
Depuis, le jeûne se poursuit au niveau international. Le 1er de chaque mois, il regroupe aujourd’hui, dans une même action, des individus, des réseaux, des associations, des ONG et des institutions issus des mouvements de jeunes, d’écologistes et de croyants.
Nous vous invitons à consulter le site www.jeunepourleclimat.org .

Mais pourquoi un jeûne ?

À l’origine, Yeb Saño a jeûné parce qu’au moment même de l’ouverture de la conférence de l’ONU sur le climat, son propre frère venait de passer trois jours à rassembler des corps dans les débris de sa ville, sans rien avoir à manger. C’était un acte de solidarité avec lui et avec son peuple.
Aujourd’hui, il continue à jeûner et nous jeûnons :
1. par solidarité avec les personnes pauvres et vulnérables qui souffrent et souffriront le plus du changement climatique sur l’ensemble de la planète, au Nord comme au Sud ;
2. pour pousser les négociations onusiennes sur le climat à l’adoption d’un traité global, contraignant, ambitieux et juste lors de « Paris Climat 2015 ».

Comment jeûner ?

La forme de ce jeûne est ouverte : 24 heures, un repas, un repas maigre, un jeûne carbone (par exemple, en allant au vélo au travail, un repas sans viande, etc.).

En quoi le jeûne fait-il sens ?

Le jeûne est parlant. Symboliquement et concrètement, le jeûne est un acte de résistance contre l’hyperconsommation et l’avidité croissante. Il nous montre la voie de la sobriété.

Le jeûne transforme.

Le jeûne est un engagement et un vécu intime intense. Il est partagé par l’ensemble des traditions spirituelles qui y voient un précieux outil de transformation personnelle. Il permet un temps d’intériorisation, de prière, de partage, de don et de fraternité.
À travers la sensation concrète de faim, nous sommes effectivement en solidarité avec les victimes du changement climatique.

Le jeûne interpelle.

Il est une action non-violente, gratuite, d’une simplicité désarmante.
Le 1er du mois pose un rythme clair pour des actions jusqu’à la COP21.
Le patriarche œcuménique Bartholomée Ier, connu pour son engagement pour la protection de l’environnement, a ces mots : "Dans l’Église primitive, jeûner signifiait ne pas permettre aux valeurs de ce monde ou à l’égocentrisme de nous détourner de ce qui est le plus essentiel dans notre relation avec Dieu, avec les autres, avec le monde. […] Jeûner c’est apprendre à donner, et pas seulement à renoncer. C’est apprendre à rentrer en contact et non à se séparer. C’est faire tomber les barrières de l’ignorance et de l’indifférence à l’égard de son prochain et de son monde. […] En effet, le jeûne corrige efficacement notre culture basée sur le désir égoïste et le gaspillage insouciant".

Qu’est-ce que je peux faire, moi ?

Tenter l’aventure, bien sûr ! Rejoindre les jeûneurs chaque premier du mois !
Vous pouvez faire les choses par étapes : d’abord prendre un repas léger sans viande et sans poisson, puis tenter de jeûner durant le repas de midi, et enfin essayer de jeûner 24 heures !
Retrouvez les groupes français : www.rassemblementsjeunepourleclimat.wordpress.com
L’équipe de l’ELCA World Hunger jeûne aux États-Unis

L’équipe de l’ELCA World Hunger jeûne aux États-Unis

Rédigé par ANAB

Publié dans #Changement climatique, #Consommation

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