Le Gui, une plante parasite au cycle de vie original

Publié le 15 Décembre 2015

Le gui est une plante familière, traditionnellement utilisée pour décorer les habitations autour du Nouvel An. C’est pourtant une plante fort intrigante dont la biologie très particulière est souvent méconnue, et qui possède en outre un intérêt mellifère certain.
gui des feuillus (Viscum album)
gui des feuillus (Viscum album)

gui des feuillus (Viscum album)

Noms communs : gui, gui blanc, gui des feuillus, bois de Sainte-Croix, glu, verquet, blondeau, vert de pommier, bouchon, gui de chêne...
Classification botanique : famille des Santalacae
Nom scientifique : Viscum album L., 1753 est originaire des régions tempérées d'Europe. D'autres espèces existent, y compris en Australie, dont certaines parasitent les racines d'arbres.

 

Habitat: sur de nombreux arbres fruitiers et peupliers, le chêne est peu parasité par le gui.
Le gui a la particularité de ne pas toucher terre. Il vous faudra donc lever la tête pour l’apercevoir dans certains fruitiers, mais aussi au faîte des peupliers, aubépines, sapins,  hêtre.

La propagation de cette plante considérée par les forestiers comme un véritable fléau est due le plus souvent aux grives et aux fauvettes qui en sont friandes et qui, après digestion, répandent les graines d’arbres en arbres.
Le gui est donc un parasite ou plus exactement un hémiparasite car il produit sa chlorophylle et ses propres sucres.
Mais tout de même, ça vous fatigue un arbre ! Dès que la température extérieure atteint 10°, la graine germe et se colle à l’arbre. La plante peut alors se développer grâce à son suçoir qui traverse l’écorce et atteint la sève dont elle se nourrit.
Ses fruits sont ronds, blancs et visqueux, d’où son nom latin Viscum album.
Floraison : Les fleurs très discrètes du gui s’épanouissent précocement de la fin de l’hiver au début du printemps, en général de fin février à avril.
Fruits : Après pollinisation des fleurs femelles, l’ovaire évolue en deux ans en une baie globuleuse charnue, d’un blanc opalescent, montrant à son extrémité 5 petites cicatrices brunes, traces des 4 lobes du périanthe et du stigmate. Le fruit contient une unique graine, très particulière car d’emblée chlorophyllienne et contenant souvent 2 embryons. Elle est entourée d’une substance visqueuse et collante : la viscine. C’est elle qui forme de longs filaments gluants lorsqu’on écrase une baie de gui entre les doigts. Cette viscine joue un rôle essentiel dans le cycle de vie du gui.
 gui des feuillus (Viscum album)

gui des feuillus (Viscum album)

Le gui est considéré comme une plante nuisible pour les arbres mais il convient de mesurer la nuisance car il reste un formidable vivier de nourriture pour les oiseaux pendant l’hiver.
En fait, le gui puise ses besoins en eau et en matière organique directement dans l’arbre car il ne peut se les procurer par ses racines. L’arbre a alors tendance à s’épuiser plus rapidement et c’est la raison pour laquelle il est parfois recommandé de se débarrasser du gui.
Pour éviter toute propagation ou affaiblissement la meilleure chose reste de supprimer le gui de l’arbre au fur et à mesure.
Traditions:
C’est en Europe une plante traditionnelle qui, avec le houx, sert d'ornementation pour les fêtes de Noël et de fin d'année.  Il est de tradition de s’embrasser sous une branche de gui pour profiter d’une vie longue et prospère au moment des fêtes de Noël et à minuit du jour de l’an.
C’est d’ailleurs à cette époque que le gui est le plus facile à trouver et abondant. Mais c’est chez les Druides que le gui fut considéré très tôt comme une plante sacrée. Ils l’utilisèrent longtemps pour guérir certaines maladies, apporter fertilité et protection contre la sorcellerie. La tradition dit qu'ils le récoltaient avec une serpe en or.
Nourrissage :
Ses fruits, appréciés de certains oiseaux (Grives notamment, mais aussi Mésanges bleues ou Sittelles participent à la dissémination des populations de gui en consommant de nombreuses graines) apparaissent en hiver quand la nourriture se fait rare.

Médecine:
utilisé en prévention contre l’arthérosclérose et l’hypertension. Des recherches sont menées pour prouver d’autres effets (contre le cancer).
Attention : Le gui est une plante très toxique dont il faut se garder d’ingérer tant les feuilles que les baies blanches. L’ingestion de gui peut provoquer de graves troubles digestifs et cardiaques !
Lors de la manipulation du gui, utilisez des gants pour vous protéger les mains.
Fleur mâle et baie de gui des feuillus (Viscum album)
Fleur mâle et baie de gui des feuillus (Viscum album)

Fleur mâle et baie de gui des feuillus (Viscum album)

Rédigé par ANAB

Publié dans #Biodiversité de notre région, #Fleurs jaunes

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Commenter cet article
F
J'ai toujours trouvé le gui fascinant <br /> Effectivement son côté "nuisible" est à relativiser...<br /> Je ne savais pas que les bates etaient si dangereuses! Tout au plus qu'elles étaient toxiques..:
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