A propos de l’utilisation d’herbicides et notamment du « RoundUp »…
Publié le 8 Janvier 2016
Nous vous livrons ici une petite réflexion sur ce sujet suite à la constatation d’un vaste épandage d’herbicide dans notre secteur...
On se rappelle tous avoir lu ou entendu les annonces faites à grands coups de sorties médiatiques de notre Royal ministre en juin dernier (voir ici par exemple ici l’article du Parisien daté du 16/06/2015).
La ministre de l’écologie justifiait officiellement l’interdiction à la vente en libre-service de certains herbicides -tel que le fameux RoundUp- par son classement en produit «cancérogène probable» par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Décision certes louable : il reste désormais à juger sur pièce quelles suites seront effectivement données à cette affaire…
S’il est évident que l’utilisation par les particuliers de ce type de produits n’est pas anodine ni dénuée de danger pour l’environnement, on reste néanmoins dubitatif face à la manière dont est traité ce véritable problème de santé publique : en effet, s’il ne fait aucun doute qu’il faille légiférer afin de réduire et, à terme, de juguler cette source de pollution avérée –à commencer par les jardiniers amateurs il est vrai pas toujours très vertueux en la matière- il n’en est pas moins surprenant que lesdits produits restent parfaitement autorisés et utilisés en masse dans l’agriculture conventionnelle !
Or, si nous reconnaissons bien volontiers qu’il y a des agriculteurs raisonnables et réellement responsables en matière de traitements phytosanitaires, il en est d’autres qui, de toute évidence, sont soit totalement hermétiques à la problématique soit définitivement dangereux pour la société…
Jugez-en par vous-mêmes ! Un de nos correspondants nous a récemment signalé plusieurs parcelles traitées ces jours-ci le long de l’Eichel entre Voellerdingen et Oermingen. Au total ce sont près de 10 hectares qui ont été copieusement aspergés de désherbant (voir les photos) ! L’agriculteur a de toute évidence respecté les « conditions légales de traitement » en prenant soin de laisser une bande non traitée de 5 mètres le long de la rivière toute proche et est, de fait, juridiquement irréprochable.
Le constat n’en est pas moins amer pour autant ! Il ne faut en effet pas être une sommité ou un expert pour se douter que l’herbicide incriminé se retrouvera –en dépit de cette précaution dérisoire- dans le sol et très logiquement dans l’eau et constituera un danger potentiel pour l’environnement et la santé !
Aussi est-il particulièrement exaspérant de voir la mise en scène faite par les politiques -ici Dame Royal- qui, avec quelques mesurettes, veulent nous faire croire qu’ils s’occupent activement de notre santé et que le sujet est ainsi réglé !
C’est évidemment tout le contraire puisque légalement rien ne change pour les gros utilisateurs et autres pollueurs impénitents ! En clair, le RoundUp serait dangereux pour nous et nos jardins mais parfaitement inoffensif pour les rivières, les nappes phréatiques de même que pour les agriculteurs qui l’utilisent. Cherchez l’erreur !
Roland Gissinger et Jean-Louis Schmitt (ANAB)
Afin d’en savoir un peu plus sur cette problématique, nous vous invitons à consulter la fiche technique rédigée par « Les Amis de la Terre » (ici) : accessible et compréhensible par tous, ce document est indiscutablement à mettre entre toutes les mains !