Le Pemphredon lethifer, une petite guêpe noire foreuse de moelle

Publié le 18 Janvier 2016

Pemphredon lugubris

Pemphredon lugubris

Nom scientifique : Pemphredon lethifer (Shuckard, 1837)

Morphologie : Adulte : taille moyenne à petite (6-8 mm), corps entièrement noir, nettement pétiolé, tête "carrée" derrière les yeux, aile à deux cellules submarginales.
Biologie / Comportement : Fécondées au printemps, les femelles prospectent les tiges à moelle sèche dont l’accès à la partie médullaire est rendu possible par une cassure ou un accident naturel. La moelle des tiges vivantes n’est jamais utilisée. Une première galerie d’une vingtaine de cm maximum est creusée. La première cellule permettant le stockage des proies sera créée au fond de cette galerie, les suivantes seront établies par la suite en remontant.
Une fois la première cellule achevée, la femelle va prélever des pucerons sur leur plante hôte qu’elle capture vivement entre ses mandibules. La proie est paralysée en vol durant son transport et aussitôt introduit dans la cellule du nid préalablement élaboré. Les pucerons sont ainsi prélevés successivement jusqu’au remplissage de celle–ci (environ 60 pucerons). Un seul œuf est pondu par cellule, fixé sur une des premières proies récoltées. Chacune des cellules est ensuite clôturée à l’aide d’un bouchon de sciure produite par le creusement de la cellule suivante : travail qui s’effectue la nuit, permettant l’activité de chasse le jour. Une dizaine de cellules peuvent être construites dans un nid. Au cours de sa vie, une femelle prélève un bon millier de pucerons.
C’est la larve âgée, qui, ayant achevé de consommer sa ration de pucerons, hivernera et attendra le printemps pour se nymphoser. Deux ou trois générations par an sont possibles. Invariablement, les cellules du fond du nid (premiers œufs pondus) produiront des femelles, alors que celles du haut, (derniers œufs pondus) formeront des mâles.
Habitat : Ce pemphredon est caulicole : il fait son nid dans des tiges de plantes à moelle molle, tendre et sèche comme les ronces, le sureau, le rosier, le roseau voir aussi dans les galles de Lipara lucens (sur Phragmites) et les galles de Cynipidae.
Proies : D'après Janvier (1961) et Danks (1968), plusieurs espèces de pucerons sont victimes de ce prédateur.
Pemphredon lethifer

Pemphredon lethifer

Rédigé par ANAB

Publié dans #Insectes de chez nous

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L
bonjour j'en ai pleins dans mon pecher est ce que c'est nuisible pour lui ? elles ne me derangent pas mais je ne voudrais pas qu'elles tuent mon pecher cordialement
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B
bonjour ! merci pour ce site, maintenant je connais le responsable du petit tas de cadavres de pucerons gisant dans des débris des sciure sur une poutre de la maison que je rénove ...<br /> C'est du vieil épicéa assez tendre en surface. J'imagine que c'est un ménage de printemps ou une heureuse naissance qui l'a fait apparaitre ici ... <br /> Certes cette petite guêpe est bien sympathique, mais je la préfèrerais dans une tige de sureau que dans ma charpente.<br /> Est-ce que quelqu'un sait quelle profondeur les galeries peuvent atteindre, et si elles risques de faire des vrai dégâts dans le bois? <br /> Merci !
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A
Bonjour Ben, <br /> merci pour ton commentaire.<br /> En ce qui concerne ta charpente, le souci ne sera pas ce Pemphredon. Il ne s'attaque qu'aux arbres à moelle molle comme le sureau et les roseaux. Aucun risque de creuser du bois il n'a pas les dents pour.<br /> <br /> <br /> Il existe des bestioles féroces qui s'attaquent au bois mais c'est un vaste sujet. Là, il faut consulter les sites spécialisés dans le traitement des bois. <br /> <br /> <br /> Roland
G
En ce mois de novembre, j'en vois plein immobiles sur mon tas de compost couvert. Elles passent l'hiver au chaud ?
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A
Merci Gaëlle de cette observation. Ces pemphredons ne passent pas l'hiver sous forme adulte dans nos régions mais sous forme de larve.<br /> Les larves sont les petits vers issus des œufs. Ils subissent 2 à 3 métamorphoses.<br /> Elles attendent le stade de la dernière pour passer l'hiver puis après se transformer en nymphe.<br /> A ce stade l'insecte est en forme de petite momie rigide à l'intérieur delaquelle la larve va subir une transformation complète pour apparaitre en petite abeille au printemps.<br /> <br /> <br /> Roland
K
Oh, aucun commentaire à propos de cette petite guêpe noire qui nous débarrasse de pucerons,et bien moi je l'aime bien.<br /> karin
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J
Oui, en effet : voilà une petite bête éminemment discrète et tellement utile au jardin qui passe presque totalement inaperçue !<br /> Pas de doute, elle méritera encore bien des coups de projecteur afin de la faire sortir de l’ombre et apprécier par un public plus large… JL