Les oiseaux, victimes du réchauffement climatique
Publié le 14 Janvier 2016
Depuis quelques années, les questions abondent sur les forums de discussion naturalistes concernant l'observation précoce d'hirondelles ou de martinets noirs. Il est établi que certaines espèces reviennent plus tôt de migration qu'il y a vingt ans, repartent plus tard, voire modifient leurs habitudes en hivernant sur le littoral atlantique ou le bassin méditerranéen plutôt que de gagner des zones transsahariennes.
Ainsi des populations de fauvettes à tête noire d'Europe de l'Est se dirigent à l'automne vers l'Europe de l'Ouest plutôt que de migrer en Europe du Sud et sont observées en hivernation en Grande-Bretagne. Des cigognes blanches et des grues cendrées hivernent désormais dans le Sud de la France, modifiant quelque peu leur image séculaire de migrateur au long cours !
Le gobe-mouche noir en revanche semble être affecté des modifications climatiques : sa migration de retour des tropiques africains est déclenchée par une horloge interne très précise et il arrive désormais que son arrivée ne coïncide plus avec le pic d'émergence des insectes, lequel est plus précoce du fait des températures plus douces en fin d'hiver.
Les conséquences de ce décalage peuvent être dramatiques car les ressources alimentaires ne sont plus suffisantes pour le nourrissage des jeunes, ce qui induit une mortalité accrue de ces derniers et une plus grande fragilité physiologique des adultes.
En raison d’hivers plus cléments, l’Oie cendrée hiverne aujourd’hui en Europe tempérée et notamment en France (plus de 15 700 individus en 2006) alors qu’elle était cantonnée auparavant en Europe du Sud. Mais, si elle hiverne de plus en plus dans le sud de la péninsule Scandinave, elle pourrait, elle aussi, quitter notre pays.
De même, la Cigogne blanche s’installe à présent, pour l’hiver, régulièrement sur notre territoire et sa population nicheuse croit de façon exponentielle (entre 1999 et 2006, la population hivernante a été multipliée par 4,5, passant de 130 à 600) mais jusqu’à quand ?
Les périodes anormalement sèches et chaudes à répétition ont-elles une influence sur l'aire de répartition des espèces animales et végétales ? Une question qui n'a pas encore de réponse formelle dans l'Indre, par manque de données. Mais de nombreux indices le laissent penser. « Le héron garde bœuf était présent en Camargue dans les années 1950 ; il est remonté en Brenne depuis une vingtaine d'années, explique ainsi Jean Eldin, directeur d'Indre nature . Il est sensible au froid mais très favorisé par une montée des températures. Il y a quelques espèces de papillons qui prospèrent aussi. Mais ce n'est que du ressenti, pas du protocole scientifique. »
Webographie :
Croisière des oiseaux : dernières places pour
le dimanche 31 janvier au départ de Kembs
Comme chaque année à pareille époque, les guides d’Alsace Nature et de la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) proposent une sortie d’une journée sur le Rhin à la découverte des oiseaux hivernants qui viennent passer la mauvaise saison sur le cours du fleuve franco-allemand.
Chaque hiver, le Rhin accueille un grand nombre d’oiseaux venus de Scandinavie ou d’Europe de l’Est qui trouvent refuge sous nos latitudes. Le fleuve devient ainsi la deuxième zone d’hivernage de France après la Camargue.
La croisière des oiseaux à bord d’un bateau chauffé est toujours une superbe occasion de se familiariser avec ces oiseaux migrateurs. Jumelles et longues-vues installées sur le pont, guides passionnés, ambiance conviviale, oiseaux d’ici et d’ailleurs, autant de bonnes raisons de s’y joindre, le dimanche 31 janvier au départ de l’embarcadère de Kembs. Attention, il ne reste plus que 50 places disponibles, indiquait hier soir Alsace Nature.
Tarifs : 39 € (29 € pour les enfants) ; 32 € (22 €) pour les membres d’Alsace Nature et de la LPO ; gratuit pour les moins de 6 ans. Inscription obligatoire avant le 22 janvier au ✆ 03 88 37 07 58