Mes premières photos animalières…

Publié le 17 Janvier 2016

Il s'appelle Patrick HOFFMANN, il a 52 ans et habite la région. Voici un court récit de ses premiers émois de naturaliste en herbe, prémices d’une passion qui, depuis lors, ne l’a plus jamais quitté !
En exclusivité, voici ses premières prises de vue d’un animal emblématique pour l’ANAB : Maître Tesson en personne, autrement dit… notre ami le blaireau !
Mes premières photos animalières…
" A l'âge où mes copains rêvaient de la dernière mobylette Peugeot et autres engins pétaradants, je m'endormais quant à moi au milieu des dépliants publicitaires vantant les qualités des boitiers Nikon, Canon, Minolta et autres marques de reflex qui me faisaient rêver.
La passion de la photo m’a effectivement saisi dès l’adolescence : j'habitais en ces temps-là dans un petit village à l'ouest de Strasbourg et, dès l’âge de 16 ans, j'allais régulièrement randonner dans les Vosges, accompagné par un ami, alliant ainsi mes deux toutes nouvelles passions : la Nature et la photo !
Un soir de Mai 1987, muni de mon –déjà !- inséparable appareil photo, je suis allé faire un tour, comme bien souvent, dans la campagne environnante. À moins d’un kilomètre du domicile familial, je retrouvais un lieu où, enfant, je venais jouer régulièrement au milieu de grosses "cavités" dans lesquelles je pouvais à l'époque pénétrer presque intégralement tant elles étaient profondes et vastes… Il est vrai que je n’étais peut-être alors pas particulièrement grand non plus !
En ces temps d’insouciance et de grisante liberté, je n'avais d’autre objectif ni d’intérêt que de m’amuser et de rentrer, au désespoir de ma mère, sale et crotté de la tête au pied ! Candide et naïf, je n’avais aucune idée du monde souterrain et secret qui m’entourait…
Ce soir-là, mû par je ne sais quelle intuition (ou bonne étoile ?), je me suis installé à proximité d'un de ces trous qui étaient en fait des gueules de terriers ! Confortablement adossé à un arbre, je savourais le spectacle apaisant du soleil couchant tandis qu’au loin les cloches de l'église du village sonnaient l’angélus…
C’est là que, quelques instant après, j'ai vu apparaitre, à moins de 3m de l’endroit où je me trouvais, une famille de blaireaux, s’extirpant en file indienne des entrailles de la terre !
Avec l'innocence du débutant, j'ai porté l'appareil à mon œil et fais quelques rapides prises de vue ce qui ne semblait nullement déranger les hôtes des lieux qui se contentaient de m’observer, vaguement intrigués, avant de vaquer à leurs occupations : la toilette, le jeu et, enfin, le départ en quête de nourriture !
Ce fût ma toute première observation naturaliste et, de fait, le début de mon intérêt pour les bêtes et la photographie animalière ! Le préambule d'une longue et passionnante aventure…
Veine du débutant disais-je car, c'est évident le facteur chance s'est montré clément avec moi et, depuis cette soirée magique, je n'ai plus jamais eu le loisir d’observer avec autant de facilité une famille de blaireau. Du reste, j'ai très vite compris que les choses n'étaient pas toujours aussi simples qu’elles ne l’avaient été ce soir-là... Mais, ça, c'est une autre histoire !
Les clichés, religieusement conservés, sont bien évidement d’une qualité que d'aucuns jugeront comme très moyenne : la technique de même que le matériel ont, depuis, considérablement évolués...
Le blaireau étant principalement nocturne, le recours au flash s’avère souvent nécessaire et, pour éviter le phénomène des « yeux brulés » tel que le révèle ces premières images, il faut travailler avec 2 voire 3 flashs ce qui, on peut s’en douter, devient très vite compliqué…
A l'époque, je ne disposais bien évidemment ni de mesure TTL, ni naturellement de flash sans fils… Pour autant, et malgré leurs imperfections, les images de cette première observation, demeurent pour moi tout un symbole : la naissance d’une réelle passion !
Aujourd’hui encore, près de 30 ans après cette soirée fascinante, il m’arrive encore de revivre en rêve ce qui restera à jamais une brève mais non moins merveilleuse rencontre… A suivre. " P.H.
Texte et photos : Patrick Hoffmann
Texte et photos : Patrick Hoffmann
Texte et photos : Patrick Hoffmann
Texte et photos : Patrick Hoffmann
Texte et photos : Patrick Hoffmann
Texte et photos : Patrick Hoffmann

Texte et photos : Patrick Hoffmann

Le Blaireau européen
Le Blaireau européen (en réalité plutôt eurasien) porte le nom scientifique "Meles meles". C'est la plus grosse espèce de mustélidés d'Europe.
Trapu et court sur patte, il peut atteindre 70 cm de long (90 cm avec la queue), pour 25 à 30 cm au garrot et jusqu'à une vingtaine de kilogrammes (12 kg en moyenne).
Il est aisément reconnaissable aux bandes longitudinales noires qu'il porte sur son museau blanc. Le blaireau vit potentiellement dans presque toute l'Europe et une grande partie du nord de l'Asie centrale et du nord, au sud du cercle polaire (jusqu'à 2 000 m d'altitude en France).
C'est un animal fouisseur, capable de construire de vastes galeries «familiales» ( source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Blaireau_europ%C3%A9en ).
Sa discrétion légendaire fait du blaireau un animal largement méconnu dont la présence passerait souvent inaperçue s’il n’y avait les impressionnants terriers qu’il creuse inlassablement ou encore les dépouilles au bord des routes de ceux qui sont régulièrement victimes de la circulation automobile…
Ses habitudes d’infatigable terrassier et ses incursions dans certaines cultures provoquent bien, ça et là, quelques dégâts qu’il convient néanmoins de relativiser et de mettre en parallèle avec les destructions bien plus considérables perpétrées quotidiennement par l’homme.
Les populations de blaireaux ont d'ailleurs payé un lourd tribut lors de la lutte aveugle et impitoyable qui a été menée contre la rage jusque dans les années 1980 : les gazages des terriers et ce quel que soient leurs occupants -au moyens en particulier de la terrible chloropicrine (gaz létal)- ont littéralement fait s’effondrer les effectifs…
Les traces de cette « guerre » sans merci menée contre l'ensemble des vecteurs potentiels de la rage, sont souvent encore visibles aux abords des terriers (photos ci-dessous) !
Actuellement, les effectifs remontent et la population semble -momentanément en tous cas- relativement épargnée : en coordination avec le GEPMA, plusieurs membres de l'ANAB effectuent un suivi régulier de terriers en Alsace Bossue !
Mais, nous en reparlerons... JLS
Cartouches de chloropicrine aux abords d'un terrier.

Cartouches de chloropicrine aux abords d'un terrier.

Grenade fumigène sur le même site... Photos : Jean-Louis Schmitt (ANAB)

Grenade fumigène sur le même site... Photos : Jean-Louis Schmitt (ANAB)

Rédigé par ANAB

Publié dans #Biodiversité de notre région

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B
très belle aventure pleine d'émotions<br /> merci pour ce partage
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P
Des négatifs poussiéreux....pour une rencontre magique sur ce blog!
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P
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M
Comme l'écrit Jean-Louis, quel beau cadeau que vous nous faites avec votre incroyable et belle histoire et vos merveilleuses photos qui sont tout, sauf moyennes... <br /> Nous sommes vraiment gâtés en ce moment et j'attends avec impatience votre prochain récit accompagné de photos, comme j'ai hâte de découvrir les prochaines peintures de JPL.<br /> Et merci à toi Jean-Louis qui nous déposera demain matin de très bonne heure une nouvelle surprise dans nos boîtes..
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J
Merci pour ces très belles photos. Ce que je trouve superbe est le côté naturel des poses avec cette impression formidable que les animaux n'avaient pas repéré le photographe!<br /> J'espère à bientôt pour d'autres images!
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A
merci pour cette belle histoire et pour ces photos... Et bonne continuation !
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P
Merci pour vos commentaires et à Jean-Louis d'avoir mis mes vieux négatifs poussiéreux sous les feux des projecteurs du blog.<br /> A bientôt, pour le suite des mes petites histoires personnelles.<br /> Patrick
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M
J'adore cette histoire ! J'ai une peur rétrospective pour le petit garçon qui s'enfonçait dans les entrailles de la terre. <br /> Moments magiques pour un dimanche matin avec mon petit dej et mon appareil photo, prête pour une sortie, moins aventureuse !<br /> Merci pour le partage
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M
Bravo Patrick pour ces images qui restent belles malgré leur âge et pour cette histoire.<br /> <br /> La mortalité routière des blaireaux est importante.<br /> A travers les visites que nous faisons sur les terriers de blaireaux via le GEPMA nous constatons aussi que les populations varient selon le locataire de la chasse. <br /> Dans certaines chasses le nombre de blaireaux s'est effondré.<br /> Pourquoi ?
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D
Magnifique histoire <br /> merci Patrick et merci Jean-Louis
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M
Superbes photos d’un animal discret et néanmoins bougrement attachant : les seuls que j’ai pu approcher et voir de près gisaient, morts, sur les bas-côtés de routes qui s’avèrent très meurtrières pour l’espèce et pour beaucoup d’autres bien sûr aussi… <br /> <br /> J’espère que votre contribution –comme celle d’un talentueux JPL d’ailleurs- n’en restera pas là et que vous nous ferez bientôt découvrir d’autres aspects des nombreuses beautés que recèle Dame Nature pour qui sait observer ! <br /> <br /> Grâce à vous et à cette histoire si joliment contée, mon petit déjeuner a été un moment rare et magique à peine entaché par le rappel (tellement nécessaire aussi) de ces cruelles destructions perpétrées au nom de la lutte contre le virus rabique ! <br /> <br /> Petit déjeuner en paix, en somme, et ça fait un bien fou !<br /> <br /> P.H. et ANAB soyez-en remerciés ! Michèle, une fidèle lectrice…
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J
« Photos d’une qualité très moyenne » dites-vous ! <br /> Moi, j’aime beaucoup vos instantanés qui « parlent vrai » et sont dépourvus de tout artifice que la technologie rend possible et dont beaucoup abusent ! <br /> Croyez-bien que nous sommes quelques-uns à l’ANAB (mais pas que…) à rêver de cette rencontre avec Meles pour qui, vous l’aurez compris, nous avons une tendresse particulière ! <br /> C’est donc un véritable « cadeau » que vous nous faites avec ces photos que, personnellement, je trouve tout simplement belles et, encore une fois : vraies !<br /> <br /> Bienvenu et… MERCI, vraiment ! JL
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