Le retour du lynx, parlons-en !

Publié le 31 Mars 2016

Le « Parlement du lynx » débute aujourd’hui au château de La Petite-Pierre. Le parc naturel régional des Vosges du Nord veut faire dialoguer naturalistes, chasseurs et éleveurs, afin de préparer au mieux la réintroduction imminente du félin dans les forêts du secteur.

 Le lynx pourrait bientôt sillonner les forêts d’Alsace Bossue. Document remis - Anders

Le lynx pourrait bientôt sillonner les forêts d’Alsace Bossue. Document remis - Anders

Le lynx boréal, ou lynx d’Eurasie, se fait désirer. Depuis sa disparition des forêts d’Europe occidentale au milieu du XXe siècle, les hommes peinent à le faire revenir. Entre 1983 et 1993, des lâchers de lynx ont été effectués dans les Vosges. Mais la population s’est peu développée, en surface comme en nombre. Aujourd’hui, elle décline à nouveau et la survie du lynx est menacée.
Le projet « Life Lynx Pfälzerwald » est à l’étude depuis plusieurs années. Porté par la fondation pour la nature et l’environnement de Rhénanie-Palatinat, il a été financé à 50 % par l’Union européenne. Il prévoit la réintroduction de 20 lynx sur cinq ans, de 2016 à 2020, dans le Pfälzerwald, la forêt du Palatinat. Ce massif allemand est la prolongation des Vosges du Nord, formant une forêt continue de près de 2 500 km².
Des Carpates slovaques et du Jura suisse
Ainsi, le lynx pourrait très bien à terme se promener dans les forêts d’Alsace Bossue, sur les bans de Butten, Diemeringen, Weislingen, Ottwiller… Si les animaux parviennent à se disperser au-delà du col de Saverne, le projet permettra également de renforcer la population actuelle des Vosges et de lui apporter la diversité génétique, car les animaux seront capturés dans les Carpates slovaques et dans le Jura suisse.
« Cette semaine, les cages sont posées en Slovaquie. Le but est de prendre 2 à 4 animaux, des mâles et des femelles », explique Christelle Scheid, chargée de l’information côté français. Ils seront mis en quarantaine quatre semaines pour vérifier qu’ils ne sont pas porteurs de maladie, et relâchés au nord du Pfälzerwald fin avril ou en mai, à 40 km de la frontière.
« Il y a 30 ans, la réintroduction a été moins bien préparée. Cette fois, elle a de bonnes chances de fonctionner. Les lynx seront tous équipés de colliers GPS, pour comprendre leurs déplacements et suivre leur démographie. Des études seront effectuées sur les interactions entre le lynx et leur proie, le chevreuil. Le projet a reçu le soutien de nombreux partenaires, notamment les chasseurs et les éleveurs allemands. »
Cohabitation
Côté français, la médiation avec la population est assurée par le parc naturel régional des Vosges du Nord. Il a notamment fait appel à l’association de Lohr les Piverts, qui propose l’animation « Œil de lynx » depuis le début des années 2000 dans les écoles primaires des Vosges du Nord. Cette année, l’animatrice Aurélie Jacquet intervient dans 4 classes mosellanes et 6 bas-rhinoises, dont le CM2 de Herbitzheim.
Un « Parlement du lynx » a aussi été confié à une équipe de modérateurs indépendants, pour réfléchir sur la cohabitation entre l’homme et le lynx dans les Vosges du Nord. « Il s’agit de réunir les acteurs les plus concernés - chasseurs, éleveurs ovins, agents de tourisme, forestiers et administrations comme la DDT et la Dreal - pour parler ouvertement et améliorer l’acceptation. »
DNA-Marie Gerhardy 22/03/2016

Rédigé par ANAB

Publié dans #Protection animale

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G
Et certains chasseurs vont faire des cartons......
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