Vers la reconquête de la biodiversité

Publié le 24 Mars 2016

Syrphe

Syrphe

« Victoire » ou du moins « avancée » pour ses défenseurs, l’inscription du préjudice écologique dans le code civil a été votée mardi soir à l’Assemblée nationale, lors du deuxième passage du projet de loi sur la biodiversité, porteur de plusieurs autres mesures controversées. Porté par la secrétaire d’Etat écologiste Barbara Pompili, le texte de quelque 160 articles « pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages », adopté au Sénat avec plusieurs modifications, a été largement rétabli dans la version de l’Assemblée, la semaine passée en commission.
Toute la gauche unie
Mais 842 amendements sont à discuter jusqu’à la fin de la semaine, et plusieurs mesures font figure de pomme de discorde, entre droite et gauche, voire jusqu’au sein de la majorité. Si tous les groupes de gauche soutiennent le projet de loi, les groupes LR et UDI entendent voter contre, alors que ce dernier s’était abstenu en première lecture. L’opposition critique entre autres de trop nombreux « flous », de nouvelles taxes ou des mesures néfastes, selon elle, aux secteurs agricoles et agroalimentaires.
Le texte, étape attendue par les défenseurs de l’environnement près de 40 ans après la loi sur la protection de la nature de 1976, prévoit la création d’une Agence française de la biodiversité, renforce les sanctions pour le commerce illicite d’espèces protégées, ou traduit dans la loi le protocole international de Nagoya encadrant l’exploitation de ressources génétiques naturelles.
« Ce projet de loi est à la fois réaliste et ambitieux », a déclaré Mme Pompili, évoquant des réponses concrètes aux cinq principaux facteurs de perte de biodiversité : « artificialisation des terres, surexploitation des ressources, pollutions, apparition d’espèces invasives et dérèglement climatique ». Mais ce sont des ajouts faits à l’Assemblée ou au Sénat qui font le plus débat, comme l’inscription du préjudice écologique dans le code civil, dans le sillage de la jurisprudence née de la catastrophe due au naufrage du pétrolier Erika de Total en 1999.
Alors que le Sénat avait prévu que « toute personne qui cause un dommage grave et durable à l’environnement est tenue de le réparer », le gouvernement avait suscité une levée de boucliers en commission à l’Assemblée avec une version réécrite. Il l’avait finalement retiré pour le retravailler, face à l’ire de défenseurs de l’environnement y voyant une remise en cause du principe « pollueur-payeur » sous la pression de « très grandes firmes ».
DNA-17/03/2016

Rédigé par ANAB

Publié dans #Biodiversité hors région

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G
La montagne va encore accoucher d'une souris, vous allez voir...Mais les souris se multiplient très vite..il faut garder espoir mais ne pas compter sur le marécage que représente la classe politique.
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J
Une fois de plus : ce n'est pas gagné !<br /> Les lobbies n'ont pas dit leur dernier mot...
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