C’est par où les Vosges ?

Publié le 29 Août 2016

En complément de l'article "Trois lynx aux portes de l’Alsace"
Exterminé au XVII e siècle dans les Vosges, réintroduit en vain à la fin du XX e, le lynx reviendra-t-il par l’Allemagne ? PHOTO DNA - Marc ROLLMANN

Exterminé au XVII e siècle dans les Vosges, réintroduit en vain à la fin du XX e, le lynx reviendra-t-il par l’Allemagne ? PHOTO DNA - Marc ROLLMANN

Trente-trois ans après les premiers lâchers de lynx dans les Vosges et trois ans après le dernier signe de vie de l’ultime rescapé, l’espoir de revoir l’animal dans le massif alsacien reprend du poil de la bête.
Par une nuit de tempête de neige en mars 2013 dans le massif du Donon, un piège photographique du CROC [*], qui participe avec l’ONCFS (office national de la chasse et de la faune sauvage) au suivi des populations des grands carnivores dans les Vosges, capte l’image de Van Gogh, un lynx boréal mâle ainsi surnommé à cause de son oreille droite arrachée. C’est la dernière trace connue de présence du lynx dans le massif vosgien. Van Gogh est sans doute l’ultime rescapé de l’opération de réintroduction de lynx commencée en 1983 dans le massif du Taennchel mais qui a malheureusement tourné court, sans doute faute d’acceptation sociale suffisante.
En dix ans, de 1983 à 1993, 21 lynx boréaux capturés dans les Carpates slovaques avaient été relâchés dans le massif vosgien. En 2007, avec une population estimée à 30 individus, les naturalistes avaient le sourire mais c’était sans compter avec le braconnage, principale cause de mortalité des lynx réintroduits et de leur descendance, avec plusieurs cas avérés de tir et d’empoisonnement. Selon toute vraisemblance, l’espèce a de nouveau disparu du massif vosgien. Aujourd’hui, les seules populations de lynx boréal que compte la France se trouvent dans le Jura et un peu dans les Alpes, zones colonisées à partir de la Suisse.
Les trois individus lâchés récemment ont été équipés d’un dispositif de traçage qui permettra de les localiser et de savoir s’ils franchissent la frontière pour s’installer dans les toutes proches Vosges du Nord. À terme, les défenseurs français du lynx espèrent que ces animaux passeront l’obstacle de l’autoroute A 4 et coloniseront aussi les Vosges du Sud avant d’opérer une jonction avec les lynx jurassiens. Si tant est que les éleveurs et les chasseurs français se montrent aussi réceptifs à la biodiversité que leurs homologues allemands.
[*] Centre de recherche et d’observation sur les carnivores
DNA-S.W. 31/07/2016

Rédigé par ANAB

Publié dans #Protection animale

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