Quand la nature reprend ses droits

Publié le 9 Septembre 2016

Article paru dans les DNA le 1er septembre 2016 C’était auparavant un champ de maïs, aménagé par RTE en compensation de l’extension du poste électrique haute tension de Scheer. Des espèces protégées de faune et de flore y font leur réapparition.

Moins d’un an après le décapage des sols, la végétation et les empierrements abritent une faune et une flore très diverses. Photo DNA - J.-P. Kaiser

Moins d’un an après le décapage des sols, la végétation et les empierrements abritent une faune et une flore très diverses. Photo DNA - J.-P. Kaiser

Ce printemps, des centaines de petits crapauds sonneurs à ventre jaune ont éclos dans le fossé creusé par RTE en périphérie de son poste haute tension. Une bonne nouvelle pour l’espèce rendue vulnérable par la disparition des zones humides.

Leur retour en ces lieux en bordure du ried de l’Ehn habituellement planté de maïs est paradoxalement dû au bétonnage du site voisin par l’aménagement à partir de 2008 du poste électrique de Scheer : le fossé d’évacuation des eaux de pluie du site a servi le gîte et le couvert aux batraciens tandis que les aménagements paysagers autour du poste et tout particulièrement les toiles de paillage ont attiré les lézards des murailles.

Où se niche la biodiversité

La sécurisation de l’alimentation électrique de la zone allant de Sélestat à Colmar en passant par Ribeauvillé nécessitant l’extension du poste, il a fallu intégrer la présence de ces deux espèces dans les études d’impact puis dans la définition des mesures compensatoires au remblaiement du fossé. Avec l’appui d’un écologue, RTE a ainsi décapé les sols du terrain voisin, creusé un fossé, en plus de celui entourant le poste redimensionné. Çà et là, des surcreusements ont créé les conditions pour redonner au terrain son caractère humide qu’il avait autrefois avant la maïsiculture, tandis que de nombreux petits pierriers artificiellement empilés abritent les lézards des souches et des murailles. « La recolonisation par la petite faune a été assez rapide », confirme Thibault Durr, écologue au cabinet Ecolor qui a conseillé RTE dans ses travaux environnementaux.

Mieux, deux espèces floristiques protégées, la queue de souris et la très rare élatine ont été découvertes cet été sur le site. « Il en sera tenu compte dans les travaux d’entretien dont on décidera au fur et à mesure des trouvailles. On pensait laisser les arbres refermer le milieu mais au vu de nos dernières observations sur les plantes pionnières et les insectes, on va peut-être plutôt privilégier un panachage ».

DNA-Simone Wehrung

 

Rédigé par ANAB

Publié dans #Biodiversité hors région

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article