Electricité nucléaire, la rentabilité questionnée ; L’analyse des antinucléaires
Publié le 23 Janvier 2017
Article paru dans les DNA-S.W. (17/01/2017)
En réponse aux trois expertises présentées au CCE d’EDF la semaine dernière et exposées publiquement jeudi à Fessenheim par les représentants des salariés de la centrale, les antinucléaires répètent leurs arguments sur la non-rentabilité de la centrale.
Dans une tribune envoyée à la presse et cosignée par Aline Baumann, présidente de Stop Fessenheim, Lucien Jenny, du collectif Les citoyens vigilants des environs de Fessenheim et Jean-Jacques Rettig, du CSFR, les antinucléaires expriment leur agacement à voir encore et toujours des arguments économiques plaider pour le maintien en activité de la centrale nucléaire de Fessenheim au détriment de la sécurité des populations. D’autant que ces calculs économiques seraient totalement erronés et que la rentabilité de Fessenheim ne serait ni plus ni moins qu’une « légende. »
À l’appui de leur propos, ils reprennent les points avancés par les trois cabinets d’expertises mandatés par les syndicats opposés à la fermeture et les confrontent « à la réalité des faits ».
Le prix de gros de l’électricité et la moyenne de production à Fessenheim ces quinze dernières années ont par exemple « été délibérément gonflés » pour chiffrer le manque à gagner pour EDF en cas de fermeture de Fessenheim.
D’ailleurs la centrale qui ne fonctionne actuellement qu’à la moitié de sa capacité voire moins « n’est pas rentable ». Et les antinucléaires de se livrer à une extrapolation des bénéficies d’EDF à partir de ceux annoncés à Fessenheim.
Si on appliquait en proportion le résultat comptable réalisé à Fessenheim aux autres centrales françaises, EDF enregistrerait un bénéfice de quelque 23 milliards d’euros. Or, EDF n’a inscrit à son bilan 2015 qu’un peu plus de 1 milliard de bénéfices net. Et même si on parlait de chiffre d’affaires et non pas de bénéfice,
« par quel miracle une production d’électricité de 2 % peut-elle générer 25 à 50 % du bénéfice d’EDF ? »
NDR ANAB
En fait ce calcul du bénéfice sur Fessenheim est un moyen (un de plus) de pression pour obtenir des subventions de l'Etat ou une révision du prix de l'électricité si celui-ci oblige EDF à arrêter la Centrale.
Inquiets de la tenue de la promesse de François Hollande à quelques semaines de son départ de la présidence, les opposants à la centrale de Fessenheim rappellent par ailleurs le poids d’un bulletin de vote dans une perspective de sortie du nucléaire.