Le retour des cigognes en Alsace Bossue (2/2)
Publié le 15 Janvier 2017
article paru dans les DNA le 8/1/2017 M.TH.D.
2 portraits intéressants de passionnés
Olivier Kirsch veut Réintroduire la cigogne à Herbitzheim
Olivier Kirsch, qui réside depuis quelques années dans la maison éclusière à Herbitzheim, aimerait réintroduire les cigognes dans le village. « J’ai constaté, lorsque j’étais gosse, qu’on n’en voyait quasiment plus. Or depuis quelques années, on assiste au grand retour de ces échassiers, symboles de l’Alsace. On peut les observer dans les villages alentours et dans les près de Herbitzheim où elles trouvent leur nourriture. Alors pourquoi ne s’installeraient-elles pas chez nous ? » se demande Olivier Kirsch.
Pourtant, les anciens n’ont pas le souvenir d’un nid installé quelque part dans la commune. « Je suis persuadé qu’il y en avait autrefois. Il n’y a pas de raisons géographiques ou biologiques à ce qu’elles ne viennent pas », affirme celui qui a fait appel à Dominique Klein pour le conseiller. « On s’est demandé quel site pourrait convenir. Trop près des habitations, le nid pourrait gêner. Il faut aussi pouvoir nettoyer facilement les déjections ».
Si les ancêtres utilisaient autrefois des roues de charrette pour constituer le nid, de nos jours il existe des supports métalliques, plus résistants dans la durée. Afin de réduire les frais de la commune, Olivier Kirsch a décidé de sponsoriser un nid au bord du canal. Pour Dominique Klein, le transformateur des Voies navigables de France pourrait servir de pôle d’attraction pour un couple. La commune, quant à elle, envisage de déplacer le mât qui se trouve le long de la Sarre et de l’installer sur la butte à côté du cimetière.
Même s’il n’y a aucun gage de réussite, Olivier Kirsch se montre optimiste. « Bien que la natalité soit bonne à Herbitzheim, on peut parier que le retour des cigognes favorisera la venue de nouveaux bébés ! »
Dominique Klein, passionné de cigognes
Logisticien à l’ONF, Dominique Klein, domicilié à Sarreguemines, s’est spécialisé sur la cigogne. « J’ai toujours été un passionné d’oiseaux et d’animaux. Depuis quelques années, je recense toutes les cigognes en Lorraine et dans une partie du Bas-Rhin, de Verdun à Wissembourg. Grâce au baguage, j’identifie leur origine. En Moselle, elles sont françaises, mais également suisses, suédoises, allemandes, belges, espagnoles, hollandaises. Le baguage permet de connaître l’âge, le lieu de naissance et les déplacements successifs, s’ils ont été observés ».
La cigogne étant un oiseau protégé depuis 1902, il est interdit de la capturer, manipuler ou transporter. Le nid est également protégé, on ne peut l’enlever. Pour le baguage, il y a tout un protocole à respecter. « Les cigogneaux sont pesés, mesurés et bagués du plus gros au plus petit. Je prélève quelques plumes pour établir un profil génétique. Chaque bague contient un numéro ».
Bagueur diplômé pour le Museum d’histoire naturelle à Paris, Dominique Klein conseille également les communes et les particuliers qui voudraient avoir un nid chez eux. « J’essaie de trouver l’endroit idéal pour que l’oiseau puisse vivre en toute sécurité », explique celui qui envisage de créer une association, « Cigognes du grand Est ». Celle-ci recenserait également les cigognes des pays frontaliers, Allemagne, Luxembourg et Suisse. Dominique Klein projette par ailleurs de mettre en place un parrainage. La personne qui parraine une cigogne serait informée durant l’année de l’évolution de l’animal.