Le retour des cigognes en Alsace Bossue (1/2)
Publié le 10 Janvier 2017
Article paru dans les DNA le 8/1/2017 rédigé par M.TH.D.
Quasiment disparue dans les années 70, la cigogne a fait l’objet d’une stratégie de repeuplement efficace, notamment grâce à la création de centres de réintroduction. Six couples de cigognes blanches ont été recensés en Alsace Bossue.
Les cigognes sont désormais présentes sur de nombreux toits d’église et autres édifices publics d’Alsace, et parfois sur le toit des maisons de particuliers. Keskastel, reconnu comme village cigogne, attire l’échassier. Actuellement, quatre couples ont été repérés sur le territoire de la commune.
L’un d’entre eux est situé dans un épicéa, un autre sur un lampadaire et deux sur des mâts disposés spécialement pour eux. « Depuis une dizaine d’années, un couple franco-allemand niche sur une cheminée de l’ancien tribunal de Sarre-Union », indique Dominique Klein, spécialiste des cigognes. Et de poursuivre : « Il y a du nouveau cette année : un couple s’est installé à Altwiller sur un lampadaire et a construit un deuxième nid sur un autre lampadaire ».
Quant à la cigogne noire, seul un couple a été aperçu en Alsace Bossue. Le lieu est tenu secret. « Si elle est dérangée, elle abandonne son nid et ses petits qu’elle laisse mourir de faim. La France n’en compte pas plus de 70 couples, mais leur population est en train de remonter. L’ONF a d’ailleurs mis en place un programme de suivi et de protection de la cigogne noire ».
À Sarralbe, commune limitrophe de l’Alsace Bossue, 24 couples ont été recensés, dont 23 autour de la collégiale. « Dans les années 90, les propriétaires du moulin ont installé un nid artificiel sur l’une des cheminées. Le premier couple s’est installé. Le biotope étant très favorable avec la confluence de la Sarre et de l’Albe, les cigognes ont été attirées par les prairies humides, car elles y trouvent toujours à manger ».
La cigogne est un carnivore, allié de l’agriculteur, qui se nourrit essentiellement de rongeurs...
a cigogne est un carnivore, allié de l’agriculteur, qui se nourrit essentiellement de rongeurs, de vers de terre et d’insectes. Elle supporte le froid et la neige, mais elle part en hiver dans le sud de la France, en Espagne ou en Afrique, car elle n’a plus assez de nourriture. On constate deux vagues de départ. Les jeunes partent seuls fin juillet. Quant aux adultes, ils s’en vont fin août, début septembre et reviennent en février, mars.
« En ce moment, 40 % de cigognes se sédentarisent. Jeudi, j’en ai aperçu 150 au centre d’enfouissement des déchets de Teting-sur-Nied, indique Dominique Klein. Elles viennent manger et repartent. Elles bougent le moins possible en hiver, car dès qu’elles se dépensent, il leur faut des calories. Si elles ne mangent que tous les deux ou trois jours, elles arrivent à survivre ».
800
C’est le nombre de couples de cigognes en Alsace en 2016 : 350 dans le Bas-Rhin et 450 dans le Haut-Rhin. Ils sont 250 en Moselle, 350 en Lorraine. Les premières traces de cigognes en Alsace datent du XIIIe siècle. En 1935, il restait 21 couples en Moselle. Dans les années 70, ils n’étaient plus que onze en France, dont neuf en Alsace. En 1990, on a observé 138 couples en France. En 2015, ils étaient 3 000, dont 800 en Alsace.