Surprenants effets du froid sur les plantes 2 /2
Publié le 8 Février 2017
voici la suite de l'article d'Etienne de hier,
Alors vous avez un peu cherché ??
Observation de fragments de feuilles au microscope (sans coloration). A gauche, épiderme d'orpin (Sedum), plante grasse aux feuilles changeant souvent de couleur à l'approche de l'hiver. L'épiderme est une mosaïque de structures colorées comportant des cellules pigmentées qui entourent les «pores» foliaires que sont les stomates. A droite, fragment de feuille colorée de lierre terrestre. Des cellules pigmentaires entourent la base d'un poil. Les couches cellulaires profondes comportent des cellules chlorophylliennes. Les pigments mauves occupent tout l'espace cellulaire (vacuole), ce sont des anthocyanes.
Essai d'explication de ces modifications
A gauche, extrémité d'ortie (Urtica dioica). Des tiges d'ortie vivantes subsistent parfois en plein hiver dans des endroits abrités. Mais le froid a eu raison de celle-ci. Les parties noires et mortes sont dues à l'effet du gel auquel l'espèce est sensible. A droite, foliole de ronce. Espèce résistante au froid, la surface foliaire est couverte de taches blanches (trous) résultant d'une attaque de champignon (rouille cf feuille d'érable). Le pourtour de ces trous est auréolé de pourpre. Des composés anthocyaniques (polyphénols) ont contenu l'attaque.
Chatons d'aulne (Alnus glutinosa). En O, chatons photographiés sur leur face à l'ombre une bonne partie de la journée: coloration verdâtre mêlée de mauve (c'est également le cas des portions de chatons se recouvrant). En L, chatons photographiés côté pleine lumière: coloration mauve des écailles (bractées) très affirmée.
Interprétation de ces modifications visuelles et adaptation
Les organes végétaux soumis à un stress (maladie, froid...) réagissent par une production accrue de composés phénoliques du type anthocyanes. Ces pigments aux propriétés anti-oxydantes voire anti-microbiennes exercent un effet protecteur. Majoritairement présents dans les couches cellulaires superficielles, ils limitent les effets du rayonnement solaire sur l'appareil photosynthétique.
Ce dernier est lui-même affecté par le froid et produit des composés oxydants. Loin d'être décoratifs, ces pigments nés d'une réorientation des voies de synthèse par le froid se révèlent être une adaptation pour les plantes qui en sont pourvues. Ce processus peut être régulé très finement selon l'exposition à la lumière (aulne).
Texte, photos et bibliographie, Etienne Feuchter
Bibliographie sur le web
Des articles récents sur ce thème qui fait encore l'objet de recherches, à partir des mots-clés: plantes, défense, froid, gel, maladie, polyphénols, flavonoïdes...
JP Jost (2016). Stratégie de défense des plantes contre les maladies et les parasites
A Mouradov (2014). Flavonoids: a metabolic network mediating plants adaptation to their real ...
Collectif (2015). Carbon Fluxes between Primary Metabolism and Phenolic Pathway in Plant Tissues under Stress.
Métabolites secondaires : les grandes familles chimiques. A Gravot.
Photo protection of plants via optical screening. A Solovchenko.
Images microscopiques
Photo protection of plants via optical screening. A Solovchenko
Un Koicédon un peu "sioux" ...Publié le 29 Avril 2014 par Catherine Lenne
http://www.desfleursanotreporte.com/archive/2014-04/