Etat alarmant de la nappe phréatique d'Alsace

Publié le 24 Juillet 2017

Les DNA ont  préféré indiquer comme titre de leur article sur ce sujet, "Protéger la ressource eau des pesticides " sans doute plus politiquement correct pour ne pas brusquer nos élus  locaux de la région et du Département et continuer à s'attirer leurs bonnes grâces.

Pourtant ce ne sont pas les militants écologistes qui tirent le signal d'alarme mais les institutions et organismes parapublics comme:
l'Agence de l'Eau, L’Agence Régionale de Santé (ARS) , L’Aprona, et même  La Chambre d’Agriculture de la Région .

Faut s'inquiéter les élus!!!
et travailler le sujet sérieusement, nos enfants vont hériter de cette eau polluée!

Roland


 

Etat alarmant de la nappe phréatique d'Alsace

Etude Alsace Nature sur le sujet

La révélation d’une « nouvelle image »  très alarmante  de l’état de la nappe rhénane alsacienne.

De nombreux lanceurs d’alerte soulignent une tendance accélérée de la dégradation de nos eaux souterraines par les pesticides et les métabolites issus  des substances actives. Ce type de pollution se caractérise à la fois par la variété des molécules présentes que par leur niveau excessif de concentration.

 

L’Agence de l’eau dénonce la forte augmentation des concentrations du           S-métolachlore et de ses métabolites ESA et OXA dans les eaux souterraines.

L’Agence Régionale de Santé (ARS) a fortement enrichi son  nouveau programme de suivi des substances actives et métabolites en portant le nombre de molécules à rechercher de 141 en 2013 à 194 en 2017.

L’Aprona, qui prépare le nouvel inventaire de l’état des eaux souterraines, a recherché plus d’une centaine de pesticides et métabolites en 2016 contre seulement 42 en 2009 et annonce une nouvelle image qualitative de la nappe rhénane avec une forte tendance à l’augmentation du nombre de points dépassant la limite de potabilité.

La Chambre d’Agriculture de la Région a également réagit devant les risques de pollution diffuse, par exemple en conseillant aux agriculteurs de ne pas utiliser les désherbants à base de métolachlore dans les zones de captage et sur les sols sensibles à l’infiltration.

En France :

Fin 2016, la Direction Générale de la Santé (DGS) a saisi l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (ANSES) pour évaluer la pertinence des métabolites de pesticides dans les eaux destinées à la consommation humaine.

Pour simplifier, un métabolite est considéré comme pertinent s’il présente un risque sanitaire équivallent aux substances actives, dans quel cas il pourrait être soumis à la même réglementation.

En attendant l’avis de l’ANSES, en cours de 2017, la DGS a décidé de ne pas mettre en œuvre la surveillance des 20 nouveaux métabolites figurant sur la liste ARS 2017 en Alsace.

 

En Allemagne :

Depuis 2007 les allemands quantifient de nombreux métabolites de pesticides dans les eaux souterraines en Bade-Wurtemberg, y compris au-delà du seuil réglementaire de potabilité de 0,1 µg/l. Concernant les métabolites considérés comme non pertinents, ils se sont fixés  des valeurs d’orientation « GOW » (Gesundheitliche Orientierungswerte) entre 1 à 3µg/l selon les composés.

 

Au Luxembourg, suite à un déversement accidentel de métazachlore, une campagne d’analyse renforcée a mis en évidence la présence généralisée des métabolites du métazachlore et du métolachlore dans les eaux souterraines, dont 33% des points avec un dépassement du seuil de 0,1µg/l. (ceci bien au-delà du périmètre de protection accidentel).

 

Analyse de quelques  éléments susceptibles d’accélérer la multiplication des pesticides et des  métabolites dans les eaux souterraines :

1) La mise sur le marché permanente de nouvelles substances actives.

2) Les tonnages de substances actives pesticides, à usage professionnel, vendus en Alsace au cours des  années 2010 à 2015 n’ont que peu évolué :

2010 : 553t, 2011 : 567t, 2012 : 589t, 2013 : 509t, 2014 : 521t, 2015 ; 523t

(Les ventes de 2016 ne sont pas encore connues). Cet indicateur des ventes montre à quel point le plan écophyto est un échec. (v.infos janvier 2015, février 2016, novembre 2016)

Rappelons les objectifs du 2ème plan écophyto annoncé en 2012) : -25% en 2020 et -50 % en 2025.

3) L’accumulation de substances actives (autorisées ou interdites) et de leurs métabolites, souvent grâce à leur forte persistance (stabilité chimique).

4) L’identification d’un nombre croissant de métabolites (le métolachlore engendre à lui seul une famille de 7 métabolites) et la mise au point de plus en plus fine des méthodes d’analyse pour la  quantification des métabolites.

5) La forte mobilité de certaines molécules.

Exemple : les modèles de transfert comme « I-Phy (INDIGO) » montrent que le risque de transfert du S-métolachlore ou de son métabolite vers les nappes souterraines, est très important par rapport aux autres herbicides.

6) L’épandage de pesticides à proximité de certains points d’eau comme les fossés de drainage et des zones reconnues pour le risque d’infiltration.

7)  L’effet d’adsorption-désorption des pesticides par les sols (stockage déstockage) (v. infos mars 2016)

La nappe phréatique qui peut affleurer dans les champs après de fortes précipitations, est aussi polluée par les pesticides par infiltration directe ou ruissellement des sols dans les fossés et ruisseaux.Photo / L’Alsace

La nappe phréatique qui peut affleurer dans les champs après de fortes précipitations, est aussi polluée par les pesticides par infiltration directe ou ruissellement des sols dans les fossés et ruisseaux.Photo / L’Alsace


Protéger la ressource eau des pesticides
article des DNA (05/07/2017)

Deux enquêtes publiques sont en cours, dans le Bas-Rhin et dans le Haut-Rhin, pour arrêter la liste des milieux aquatiques qui entrent dans la liste des zones de non-traitement (ZNT), dans un rayon de 5 m.

Or les organisations de défense de l’environnement et de protection de la ressource eau d’un côté et la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles) de l’autre, ne sont pas d’accord sur la définition des cours et points d’eau. Les premiers voudraient que tous les milieux aquatiques recensés sur les cartes IGN au 25 000e , y compris les fossés de drainage, soient pris en compte dans la liste des ZNT ; la seconde voudrait rester dans le statu quo des cours d’eau cartographiés dans le cadre de la loi sur l’eau.

Pour Alsace Nature, rester dans le statu quo n’est pas possible. « La nappe phréatique alsacienne continue à se dégrader avec l’apparition de nouveaux produits », relève Daniel Reininger, président d’Alsace Nature. Dont notamment les produits de dégradation (ESA et OXA) du S-Métolachlore, un herbicide. « Ces produits sont très persistants. »

Entre 2009 et 2016, il y a dépassement de la limite de potabilité de +43 % sur 137 produits phytosanitaires et métabolites. Et on est passé de 10 % des points sur la nappe d’Alsace et 31 % dans les aquifères du Sundgau qui dépassaient la limite de potabilité à respectivement 53 % et 45 % des points qui dépassent cette limite. Plus inquiétant encore, sur huit métabolites émergents, 47,2 % des points dépassent la limite de potabilité.

« Le premier plan Écophyto a été un échec, reprend Daniel Reininger. Le deuxième fixe des objectifs qui ne pourront pas être atteints vu le tonnage de pesticides vendus en Alsace. Il faut arrêter avec les demi-mesures et aller vers des mesures a maxima. »

Il (était) possible de participer à la consultation publique Haut-Rhin jusqu’au 11 juillet sur le site de la préfecture 68, onglet Actualités et jusqu’au 17 juillet dans le Bas-Rhin, sur le site de la préfecture 67, onglet Publications puis Consultation du public.

Rédigé par ANAB

Publié dans #Pollution-pesticides, #préserver les ressources

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R
Oui Guy, ailleurs c'est souvent pire comme en Bretagne. D'où aussi les bonnes affaires que sont les eaux embouteillées alors que l'eau du robinet est gratuite et aussi bonne quand elle est sans pesticides et autres polluants
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G
et ailleurs c'est forcément pareil ou pire..<br /> voilà ce qu'il faudrait présenter au journal 20 heures plutôt que de bavasser pendant des heures sur la dernière tenue vestimentaire de la femme du président <br /> terrifiant...
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D
merci Roland
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