Jour du Dépassement Mondial d'Empreinte Ecologique
Publié le 15 Août 2017
Source : site overshootday.org
Le Jour du Dépassement Mondial est la date à laquelle la demande annuelle de l’humanité sur la nature dépasse la capacité de la Terre à régénérer des ressources naturelles sur l’année entière. En 2017, le Jour du Dépassement Mondial intervient le 2 août.
Les coûts de ce déficit écologique mondial sont de plus en plus évidents dans le monde comme en atteste l’endommagement du capital naturel sous forme de déforestation, d’érosion des sols, d’appauvrissement de la biodiversité, ou encore d’accumulation de carbone dans l’atmosphère.
Le nouveau calculateur d’Empreinte permet aux utilisateurs de mesurer leur propre demande sur la nature (Empreinte Ecologique). Il leur permet également d’évaluer la date de leur Jour du Dépassement Mondial personnalisé, qui serait la date du Jour du Dépassement Mondial si tous les habitants de la Terre menaient le même style de vie que cet utilisateur. Un Jour du Dépassement Mondial antérieur au 2 août signifie que sa demande sur la nature est supérieure à la moyenne mondiale ; antérieur au 24 avril, et sa demande est supérieure à celle d’un Allemand moyen; au 14 mars, et elle est supérieure à celle d’un Américain moyen. Les dates pour tous les pays sont disponibles ici.
Pour le Jour du Dépassement Mondial 2017, Global Footprint Network, avec plus de 30 partenaires, met l’accent sur des solutions et des promesses individuelles qui permettent de faire reculer la date (#movethedate). En effet, si nous retardons le Jour du Dépassement Mondial de 4,5 jours chaque année, nous vivrons d’ici 2050 en harmonie avec les ressources écologiques que nous accorde notre unique planète Terre; or nous en utilisons actuellement l’équivalent de 1,7.
Par exemple, la réduction de la moitié des déchets alimentaires dans le monde pourrait faire reculer la date du Jour du Dépassement Mondial de 11 jours. Ou encore, la réduction de 50% de la composante carbone de l’Empreinte Ecologique mondiale déplacerait le Jour du Dépassement de 89 jours. Une liste des solutions existantes qui, collectivement, nous permettront de sortir du déficit écologique est disponible ici.
« Notre planète est limitée, mais les possibilités humaines ne le sont pas. Vivre selon les moyens que nous accordent notre planète est technologiquement possible, financièrement bénéfique et notre seule chance pour un avenir prospère, » a déclaré Mathis Wackernagel, PDG de Global Footprint Network et co-créateur de l’Empreinte Ecologique. « Nous espérons que notre nouveau calculateur d’Empreinte permettra à des millions de personnes à travers le monde d’explorer des solutions de durabilité, et de trouver une inspiration dans le champ des possibles qui s’offre à notre société contemporaine.»
Plus de 2 millions de personnes dans le monde ont utilisé le calculateur d’Empreinte de Global Footprint Network l’an dernier, étudiants et éducateurs formant le groupe le plus important de ces utilisateurs.
L’Empreinte Ecologique d’une personne mesure la quantité de surface productive requise pour fournir tout ce que cette personne utilise, y compris nourriture, fibres et bois, infrastructures urbaines et absorption de leurs émissions de dioxyde de carbone liées à sa consommation d’énergies fossiles.
Ludique et mobile, le nouveau calculateur d’Empreinte ne se contente pas d’évaluer l’impact des utilisateurs sur la planète et sur les émissions de carbone. Il les invite à contribuer à faire reculer la date (#movethedate) du Jour du Dépassement Mondial, par exemple en témoignant de leurs solutions de durabilité préférées sur une carte interactive et sur les médias sociaux.
Le nouveau calculateur, encore en version bêta, n’est disponible qu’en anglais. Les versions futures deviendront plus spécifiques pays par pays, multilingues et plus ludiques encore. Dans cette première phase, financée par la Fondation MAVA, le calculateur a été développé par Global Footprint Network en partenariat avec Free Range Studios, une agence créative américaine reconnue notamment pour sa série d’animations sur la durabilité Story of Stuff.
Le calculateur est basé sur les dernières données et méthodologie de Global Footprint Network, qui tient la comptabilité précise de l’utilisation et de la capacité de régénération de ressources écologiques de plus de 200 pays et régions de 1961 à nos jours. Ces comptes de ressources s’appuient principalement sur les données des Nations Unies. Ils sont disponibles en ligne sur la plate-forme ouverte de données Ecological Footprint Explorer http://data.footprintentwork.org.
Signes encourageants: #movethedate est possible
Les dernières données de Global Footprint Network offrent des signes encourageants dans le bon sens. Par exemple, l’Empreinte Ecologique par habitant des États-Unis a diminué de près de 20% entre 2005 (son point le plus haut) et 2013 (soit l’année la plus récente pour laquelle les données sont disponibles). Ce changement significatif, qui inclut un mouvement de reprise économique après la Récession, est principalement associé à la diminution des émissions de carbone. Le PIB par habitant des États-Unis a augmenté d’environ 20% au cours de la même période, ce qui fait des États-Unis un cas convaincant de découplage (où croissance économique et consommation de ressources naturelles suivent des tendances opposées).
« Malgré le retour en arrière marqué par la Maison Blanche sur la protection du climat, de nombreuses villes, États et grandes entreprises américaines ont redoublé leurs engagements, » souligne Mathis Wackernagel. « En outre, la Chine, qui affiche la plus grosse Empreinte Ecologique nationale dans le monde, demeure fermement engagée à construire une « civilisation écologique » dans son dernier plan quinquennal, avec de nombreuses initiatives pour inverser sa consommation de carbone. L’Écosse, le Costa Rica et le Nicaragua sont d’autres exemples de pays qui décarbonent rapidement leur système énergétique. »
Léna Corot COP21 mis à jour le 02/08/2017 Usine Nouvelle
La planète vit à crédit selon l'ONG Global footprint network. Chaque année, cette organisation fait une étude pour déterminer la date à partir de laquelle l'humanité a consommé plus de ressources que ne peut en fournir la planète. Le "jour du dépassement" est fixé au 2 août cette année. Mais comment l'ONG fixe-t-elle cette date ?
L’ONG Global footprint network, un institut international de recherche, calcule chaque année "le jour du dépassement". Selon son étude, au 2 août 2017 l’humanité a déjà consommé autant de ressources naturelles renouvelables que ce que la Terre peut produire sur l’année entière. L’empreinte écologique de l’Homme dépasse ainsi la capacité de la planète à régénérer ses ressources et à absorber les déchets, dont les émissions de carbone. A partir de cette date, et jusqu’à la fin de l’année, l’Homme vit à crédit jusqu'au 31 décembre.
Comment l’ONG calcule-t-elle cette date ? L’étude de Global footprint network compare la bio-capacité et l’empreinte écologique qui sont ensuite multipliés par le nombre de jours dans l’année pour arriver à ce fameux "jour du dépassement".
Des faits différents additionnés pour calculer la bio-capacité
La bio-capacité de notre planète est "la capacité des écosystèmes à produire de la matière biologique utile et à absorber les déchets générés par les sociétés humaines, compte-tenu des systèmes de gestion et des techniques d’extraction actuels".
La bio-capacité est calculée en multipliant chaque surface exploitable par différents facteurs : un facteur de rendement spécifique à chaque pays et un facteur de conversion. Ces facteurs ont nécessairement une part d’aléatoire. Par exemple les chercheurs décident d’appliquer tel facteur en France pour un type d’agriculture précis. Mais le rendement n’est pas le même d’un champ de maïs à l’autre, or le facteur appliqué sera toujours le même.
De plus, ces facteurs permettent d’avoir des chiffres en hectares globaux. Pour calculer la bio-capacité tous ces chiffres en hectares globaux sont additionnés que ce soit la rentabilité d’un champ de blé ou le bilan carbone en passant par la rentabilité de tel océan. Ainsi, des faits complètements différents sont additionnés.
Des critères imprécis pour calculer l'empreinte écologique ?
L’empreinte écologique est l’impact de notre vie sur l’environnement. Les experts mesurent "la quantité d’espace biologiquement productif (sur terre ou en eaux) dont une personne, une population ou une activité ont besoin pour produire toutes les ressources consommées et pour absorber tous les déchets produits, compte-tenu des technologiques disponibles et des pratiques de gestion mise en œuvre". L’empreinte écologique est aussi calculée en hectares globaux.
L’impact des importations et des exportations est pris en compte. Mais, seul l’être humain est concerné par le calcul. Or les autres êtres vivants peuvent aussi accéder à ces ressources et les consommer.
Les données disponibles et les modes de calcul de l’empreinte écologique varient en fonction des pays et des villes et sont au final tous additionnés ensemble puisqu’ils sont convertis dans la même unité qui est l’hectare global, comme le détaille Slate. Or les données de certains pays sont moins complètes que dans d’autres pays. Et chaque pays ne prend pas forcément en compte les mêmes facteurs.
L’ONG se base d’abord sur les données de l’Organisation des Nations Unies, puis sur les études de journaux et revues scientifiques. Plus de 5 400 données sont analysées. L’étude est relue par d’autres scientifiques. Ainsi, elle reste sérieuse même si la méthode de calcul peut paraître quelque peu aléatoire. Et le but premier de l'ONG reste de sensibiliser les gens sur leur consommation, avec une étude diffusée à très grande échelle