Sous les réacteurs d’avions, la biodiversité s’épanouit Entzheim - Aéroport de Strasbourg

Publié le 1 Décembre 2017

Roland et Julia Seitre, de l’association Hop ! biodiversité, exposent à Strasbourg le résultat des études réalisées dans treize aéroports français partenaires.

Roland et Julia Seitre, de l’association Hop ! biodiversité, exposent à Strasbourg le résultat des études réalisées dans treize aéroports français partenaires.

Paru dans les DNA le 30/11/2017

Lancée depuis bientôt deux ans, une étude – financée indirectement par la compagnie Hop ! – montre, photos à l’appui, que les abords des pistes de l’aéroport d’Entzheim sont propices à la présence d’une faune et d’une flore variée.



Le transport aérien n’a rien d’écolo, et de l’aveu même du président de l’aéroport de Strasbourg, Thomas Dubus, l’objectif n’est pas de faire d’Entzheim un parc naturel. Mais à y regarder de plus près, entre les pistes et tout autour de l’aéroport, des centaines de fleurs, d’insectes et de mammifères s’épanouissent dans les 169 hectares d’espaces verts préservés de toute activité agricole et d’épandage chimique – soit 71 % de la surface totale de l’aéroport.

« Les sceptiques peuvent venir voir l’exposition »

Un havre de biodiversité sous le vacarme des réacteurs ? L’information peut surprendre. Surtout lorsque l’on apprend qu’elle est diffusée par l’association Hop ! biodiversité, qui n’a rien d’étranger avec la compagnie aérienne du même nom.

« Les sceptiques peuvent venir voir l’exposition », tranche le docteur vétérinaire Roland Seitre, directeur de l’association (la compagnie)  Hop ! biodiversité, en référence à la vingtaine de panneaux installés depuis mardi à l’espace détente de l’aérogare. Ils présentent en images la démarche de l’association créée il y a quatre ans avec le soutien de la compagnie, de la direction générale de l’aviation civile et du Muséum national d’histoire naturelle, et implantée dans plusieurs aéroports français.

On y découvre les clichés de quelques-unes des 80 espèces d’oiseaux, des 17 espèces de papillons ou des 470 vers de terre au mètre carré qui peuplent les abords des pistes strasbourgeoises. « Depuis bientôt deux ans, des relevés sont régulièrement effectués par dix à quinze volontaires issus du personnel de l’aéroport, dans une démarche de science participative », précise Julia Seitre, coordinatrice scientifique.

Pas de grand hamster

Libellules, chauve-souris et renards viennent aussi se ravitailler à deux pas des avions. « Ils profitent de cette prairie naturelle formée autour des pistes, alors que l’aéroport est entouré presque exclusivement de zones agricoles », ajoute Roland Seitre. Une grande prairie qui n’est fauchée qu’une fois par an (sauf endroits « techniques »). Un gage de sécurité : « Il n’y a pas mieux qu’un pré sans cesse fauché pour attirer les rapaces, qui sont un danger pour l’aviation », rappelle Roland Seitre.

Comme l’indique un panneau de l’exposition, favoriser l’équilibre biologique attire par exemple les renards, et qui dit renard, dit « moins de mulots, et moins de mulots, c’est moins de rapaces ». Seul absent, le grand hamster qui n’a pas encore élu domicile au bord du tarmac. Le petit rongeur, lui, est peut-être sensible au bruit ?

Rédigé par ANAB

Publié dans #Biodiversité hors région

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