Avis de crash (aéroport Notre Dame de sLandes
Publié le 15 Décembre 2017
Paru dans les DNA le 14/12/17 Didier Rose
Le scandale a changé de camp. Les partisans d’un nouvel aéroport à Nantes accablaient un État jugé veule et une adversité forte en gueule. Les voilà à leur tour sur la défensive. Sous ses allures de ne pas y toucher, le rapport de trois médiateurs prépare au crash en bout de piste d’une coûteuse chimère.
Peu d’arguments en faveur de Notre-Dame-des-Landes résistent au comparatif avec une option glissée trop longtemps sous le tarmac : un agrandissement de l’aéroport existant. Sans pitié, les chiffres. La simple rénovation peut s’avérer moitié moins chère, trente fois plus économe en foncier, indolore pour le biotope, plus respectueuse du climat et même conforme aux projets urbains nantais. L’inverse de ce qui avait été promis-juré par les chevaliers blancs du bétonnage en zone verte.
À un tel niveau d’erreurs ou de contresens, les défenseurs de Notre-Dame-des-Landes ne manquent pas d’air. Le dossier a été présenté comme une nécessité. Il est plus proche de la calamité. Lorsque les fans du transfert dénoncent un déni de démocratie en cas d’abandon, il y a vraiment de quoi s’étrangler. Non seulement la consultation populaire de l’an dernier avait été taillée géographiquement pour le oui, mais les informations livrées alors au public étaient manifestement incomplètes.
Pour Macron, une grande partie du long voyage vers la décision est faite. Il tient des cartes sincères en main. Au motif que l’État ne peut qu’être honnête, il s’économisera par l’oubli d’un projet-dinosaure une guérilla avec les activistes du bocage. Il évitera aussi le départ en vrille de son écologiste ministériel, Hulot. La France, qui se veut chef de l’escadrille des sauveteurs du climat, peut s’estimer délivrée du dilemme nantais. Sauf, bien sûr, si des raisons échappant aux médiateurs plaidaient pour une affaire d’État du calibre de l’écotaxe.
Avant de prendre une décision définitive au sujet de la construction ou non de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), Emmanuel Macron a commandé un rapport à des experts. Ce rapport vient d'être présenté.
France 2 le 13/12/2017 + vidéo 1min 30
Le rapport d'expertise commandé par Emmanuel Macron au sujet du projet de construction d'un aéroport à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) a été présenté au premier ministre ce mercredi 13 décembre. En direct de Matignon, Anne Bourse revient en détail sur ce rapport. "On pourrait dire qu'il s'agit là d'un rapport de plus, mais celui-ci est supposé être le dernier. Emmanuel Macron s'est donné un peu de temps en commandant cette nouvelle étude à son élection. Ce rapport détaille les points positifs et négatifs de chacune des solutions, à savoir l'agrandissement de l'aéroport de Nantes ou la construction d'un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes, précise-t-elle. Le rapport établit aussi le coût de chacune des solutions, à savoir 500 millions d'euros pour l'aménagement de l'un, 1 milliard pour la construction de l'autre."
Une décision définitive en janvier
Quelle que soit la décision prise, prévue pour le mois de janvier, elle suscitera de très vives tensions. La journaliste ajoute : "A l'Élysée comme à Matignon, on s'accorde à dire qu'il n'y a pas de bonne solution tant le débat s'est radicalisé au cours de ces dernières années. Il faudra aussi faire face à l'évacuation de la ZAD. Respect de l'environnement, respect du referendum, préservation des intérêts économiques ; l'équation est complexe pour le chef de l'État. Cette décision sera probablement l'un des grands moments de son quinquennat."