Oiseaux et chauves-souris chouchoutés par la ville de Strasbourg
Publié le 19 Décembre 2017
Janvier 2013, opération sauvetage des chauves-souris qui hibernaient dans les creux des platanes abattus.
paru dans DNA du 16/12/2017
Parmi les points à l’ordre du jour du conseil municipal figure l’adoption d’une charte pour la prise en compte des chiroptères et des oiseaux nicheurs.
L’affaire avait fait grand bruit en janvier 2013 : sept grands platanes avaient été abattus dans le cadre du projet d’extension et de réhabilitation du Palais de la musique et des congrès. Le hic ? Certains arbres abritaient une colonie de chauves-souris. Grâce à la mobilisation des riverains et de la Ligue de protection des oiseaux (LPO), la très grande majorité des petits mammifères en hibernation avait pu être sauvée.
Presque cinq années plus tard, le traumatisme est toujours là. « Les protecteurs de la biodiversité l’ont vécu comme une période anxiogène », reconnaît Christel Kohler, devenue en 2014 adjointe au maire en charge de la ville en nature. D’où l’idée d’élaborer, d’expérimenter et d’ajuster des protocoles pour la prise en compte des chauves-souris cavernicoles et des oiseaux dans les procédures d’abattage d’arbres au niveau de l’important patrimoine arboré (80 000 arbres).
Un partenariat lie la Ville de Strasbourg, la LPO et le GEPMA (Groupement d’Études pour les Mammifères d’Alsace). L’élue relève que les chauves-souris jouent un rôle essentiel dans l’écosystème grâce à leur fonction d’insecticides naturels. « 23 espèces sont présentes en Alsace, parmi les 1 100 recensées sur la planète ».
La Ville de Strasbourg est « pro active » pour faire face à ce genre de situation, puisqu’elle a noué un partenariat avec la DREAL Grand Est et le Conseil départemental du Bas-Rhin.
Le conseil municipal aura à voter sur l’application systématique d’une charte partenariale englobant trois protocoles. Histoire de différencier les démarches selon le degré d’urgence de l’abattage : abattages dans le cadre de projets ou dans les cas d’urgence inférieur à 3 mois ou inférieur à 3 jours. « Cette démarche est innovante et unique en son genre », souligne Christel Kohler, consciente de « la nécessité de tenir compte à la fois de la présence de chiroptères et des oiseaux nicheurs ». Ce qui revient à dire que « les marges de manœuvre sont réduites ».
Lundi 18 décembre à partir de 9 h 30, conseil municipal. En salle des conseils du centre administratif.