Le Mulot sylvestre, Mulot gris, Souris de terre, Rat sauteur

Publié le 31 Janvier 2018

Photo Sandy Rae (Flickr)

Nom scientifique : Apodemus sylvaticus (Linnaeus, 1758)

Observation : Sarre-Union et partout dans notre région
Famille : des Muridae, rongeurs de petite taille ressemblant à la souris domestique. On en compte 250 genres soit plus de 1000espèces. Ils sont présents sur tous les continents sauf l’Antartique;
Parmi les Muridés, on trouve les loirs, les hamsters, les gerbilles, la majorité des rats. Certaines espèces ont la particularité de se reproduire très rapidement quand la nourriture est abondante. Ils deviennent alors invasifs.

Dimensions: 6 à 14 cm + la queue soit 13 à 25 cm
Poids : 15 à 35 g

Description: rongeur à longue queue, à allure de grande souris et aux grands yeux proéminents et brillants.
Son pelage est de couleur grise à reflets roux et bruns.
Il est agile et peut faire des bonds de 80cm s’il est pourchassé. A noter que la peau de la queue possède une propriété peu commune. Elle peut se détacher quand par exemple l’animal risque de subir une prédation.
Elle est annelée (130 à 180 anneaux)

Biologie :
Cet animal vit surtout la nuit mais s’active aussi avant le coucher du soleil et après le lever. Le mulot peut parcourir 2 km par nuit.
Il creuse des galeries souterraines où il cache des réserves comme des graines ou fruits à coques.
Le réseau de galeries contient toujours au moins deux sorties dont l’une est signalée par un petit tas de terre.
Il comprend un grenier avec réserves et un nid tapissé d’herbes sèches. A noter que son nid peut être aérien dans les broussailles et en forêt. Les provisions peuvent être stockées

Nourriture: ses poils tactiles présents sur le corps lui servent de radar pour attraper ses proies animales comme des vers, des insectes, des escargots qu’il ouvre à leur base.
Il a une prédilection pour les céréales : avoine et blé, les fruits sans et avec coque comme les noix et noisettes, les champignons, les mousses, les bourgeons...
Dans les maisons il affectionne le pain et le fromage.

découpes noisette Mulot sylvestre et Campagnol roussâtre/ livre de Pang et Dahlström

Dégustation des noisettes : (selon Pang et Dahlström)
le Mulot sylvestre ronge une noisette en la maintenant avec ses pattes antérieures. Elle est oblique la base tournée vers l’extérieur.
Après avoir fait un trou sur la zone la moins épaisse, le sommet, le Mulot introduit ses incisives dans la noisette. Il ronge la noisette en appuyant de l’extérieur vers l’intérieur sur le coté du trou opposé à son corps. Il fait tourner la noisette tandis qu’il la ronge. Il laisse ainsi avec ses incisives supérieures des rayures claires sur l’extérieur de la noisette.

Au contraire, le Campagnol roussâtre, Clethrionomys glareolus, tient la base de la noisette vers l’extérieur et ronge le côté le plus proche de lui.
Les découpes sont donc plus perpendiculaires et sans traces car l’angle est droit.
Les incisives de la mâchoire supérieure sont côté intérieur et ne laissent donc pas de marques visibles.

Durée de vie et cycle: l’accouplement a lieu de mars à octobre. La femelle peut avoir 3 à 4 portées par an de 4 à 9 jeunes. Au bout de trois semaines les jeunes sont autonomes !! Ils atteignent leur maturité sexuelle après seulement huit semaines. Facile d’imaginer la prolifération très rapide. Ils peuvent vivre 18 à 20 mois.

Habitat :tous les biotopes pas trop humides, jardins, haies, lisières, champs, bois de feuillus jusqu'à 2500 m d'altitude.

Prédateurs : le renard, les rapaces nocturnes en particulier comme chouette effraie, Chouette hulotte, hiboux et diurnes, des mustélidés : putois, fouine, blaireau.

Utilité et dégâts :
Ils sont accusés de transmettre certaines maladies comme des mycoses aux arbres (armilliaire), de manger des graines et jeunes pousses d’arbres.
Dégâts économiquement importants : il peut s’attaquer aux semis agricoles, céréales et betteraves et aux fruits entreposés.

Ils jouent en forêt un rôle écologique certain. Comme ils vivent sous la terre, ils transportent de nombreux morceaux de filaments de champignons (mycélium) qui vont faciliter la mycorhization des racines d’arbres.
Pour les fidèles lecteurs, rappelez-vous, les filaments de champignons contenant des bactéries actinomorphes comme les frankia.
Ces associations champignons bactéries permettent d’augmenter la nourriture en azote des arbres car les bactéries transforment l‘azote atmosphérique en azote ammoniacal utilisable par les plantes.

Les mulots sont de gros consommateurs de champignons, de carpophores (le champignon visible) aériens et souterrains, contenant des spores. Les spores se retrouvent alors dans leurs crottes où elles restent en majorité viables.
Des chercheurs ont même noté qu’une maturation des spores avait lieu dans l’estomac et que certaines espèces comme les fameuses truffes auraient du mal à se répandre sans l’intervention d ‘animaux mycophages tels le mulot ou le sanglier.

Texte et bibliographie Roland Gissinger (Anab)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Apodemus_sylvaticus
http://ecologie.nature.free.fr/pages/mammiferes/mulot.htm
Guide des traces - Pang et Dahlström (Delachaux Niestlé)