Politique agricole commune Situation des aides en Alsce pour 2018

Publié le 19 Janvier 2018

Paysage agricole d'Alsace Bossue (Dehlingen)

Paysage agricole d'Alsace Bossue (Dehlingen)

DNA/paru dans les DNA O.W. 04/01/2018
 

Convergence des aides: l’Alsace perdante.
Oui, la situation est variable selon les régions et le type d'agriculture dominante.
Les exploitations céréalières de grande taille sont celles qui perdront le plus.  Ceci est un petit équilibrage après que les riches agriculteurs  dirigeants la FNSEA aient pendant des décennies  défendu le système d'agriculture des grandes exploitations au détriment des petites. Plus l'exploitation était grande plus elle touchait de subventions.
La nouvelle PAC aide un peu mieux les petits agriculteurs et ceux en situation géographique difficile (montagne par ex.)  mais ce n'est  pas encore l'équilibre.
Roland


 

La nouvelle politique agricole commune se traduira bien, pour l’agriculture alsacienne, par une baisse des aides européennes. Le ministère de l’Agriculture a fait le calcul : entre 2015 et 2019, la ferme bas-rhinoise devrait perdre 11 % de ses soutiens du premier pilier. Le Haut-Rhin percevra, lui, 6 % de moins.

Les agriculteurs alsaciens s’en étaient émus lorsque les nouvelles orientations de la politique agricole commune (PAC) avaient été annoncées : cette réforme qui vise à réduire les écarts entre les différents types d’aides allait faire de nombreux perdants dans la région, avaient-ils déploré. Les simulations réalisées par le ministère de l’Agriculture le confirment : entre 2015 et 2019, le redéploiement des aides agricoles, notamment vers l’élevage extensif et les exploitations les plus petites, se traduira globalement par une diminution des soutiens communautaires à la production de 11 % dans le Bas-Rhin (où ils représentaient 59,3 millions d’euros en 2015) et de 6 % dans le Haut-Rhin (36,2 millions d’euros en 2015), indiquent les statisticiens de la DRAAF dans leur dernière publication*.

À l’échelle du Grand Est, précisent-ils, cette baisse est de près de 9 %, « ce qui situe la région au troisième rang national des diminutions derrière l’Île-de-France et les Hauts-de-France mais la baisse apparaît la deuxième en montant ». Elle s’élève en effet à 77 millions d’euros en quatre ans.

Il faut préciser qu’à l’échelle nationale, comme européenne, l’enveloppe globale des soutiens reste stable.

Rééquilibrage

Ce recul est d’autant plus mal vécu par la profession qu’il est intervenu au pire moment, lorsque les agriculteurs ont dû faire face, pendant plusieurs campagnes successives, à la fois à de mauvaises récoltes et à une baisse des cours. Les aides européennes ont alors été, pour certains, leur unique ressource.

Les premières touchées par ce rééquilibrage des soutiens sont les fermes de grande taille (plus de 100 hectares) spécialisées dans la culture des céréales -ce qui représente environ 14 % des exploitations alsaciennes. Ces entreprises agricoles, qui recevaient en 2015 en moyenne 31 028 euros de soutiens publics en 2015 (la moyenne nationale se situait autour de 23 800 euros), devraient subir une baisse des aides PAC de 15 %, indiquent les services du ministère de l’Agriculture.

La baisse concerne également « les exploitations qui ont des références historiques en matière de droit à paiement unique (DPU) élevées ». Or en Alsace, les DPU sont nettement supérieurs à la moyenne. Les agriculteurs, qui disposent ici d’exploitations plus petites que dans le reste du pays, ont en effet compensé ce handicap en intensifiant leur production et en multipliant les cultures spéciales, plus rémunératrices. C’est le cas notamment des producteurs laitiers, des cultivateurs de tabac et des maïsiculteurs irriguants.

Au final, relèvent les services du ministère, sur les 6 500 agriculteurs professionnels alsaciens, 3 150 vont perdre de l’argent -pas moins de 8,768 millions d’euros au total. Pour certains, la baisse dépassera les 40 000 euros.

À l’inverse, les 3 300 autres paysans du territoire vont en gagner, mais moins. Le processus de rééquilibrage des aides publiques permettra à ces exploitations de petite taille, situées dans des zones difficiles comme la montagne et qui pratiquent l’élevage extensif, de bénéficie, au total de 4,2 millions d’euros supplémentaires -soit moins de 10 000 euros pour l’immense majorité des fermes.

Ce redéploiement qui permet de financer, avec une surprime, les 52 premiers hectares « a pour effet d’accorder une plus value financière aux petites structures », expliquent les statisticiens de la DRAAF.

Il doit aussi permettre de « verdir » les modes de production. Car désormais, pour pouvoir toucher l’intégralité de leur subvention, les agriculteurs doivent respecter trois critères : la diversité de l’assolement, le maintien des prairies permanentes et le maintien de 5 % de surfaces d’intérêt écologique. S’ils ne sont pas dans les clous, ils peuvent perdre jusqu’à 30 % de leurs aides directes.

*Agreste, Analyses et résultats, décembre 2017.

Rédigé par ANAB

Publié dans #préserver les ressources

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