Selon une enquête récente, les populations d’oiseaux des campagnes ont diminué de 30% en 15 ans. Un basculement écologique sans précédent. Reportage avec des naturalistes qui protègent la biodiversité.
Le contraste est saisissant. Il est 7 heures et le soleil printanier vient de se lever. Dans le petit sous-bois, on entend chanter au moins une quinzaine d’espèces d’oiseaux, du pouillot véloce à la grive musicienne en passant par la sittelle torchepot. Un peu plus tard et à seulement un kilomètre à… vol d’oiseau, en plein cœur des champs de blé et de colza, leur nombre tombe à tout juste cinq espèces : plusieurs corneilles, des pigeons ramiers et quelques « rescapées » comme ces trois alouettes des champs en vol stationnaire très haut dans le ciel. Nous sommes à Trétoire (Seine-et-Marne), une commune rurale de 475 habitants, située à 80 km au nord-est de Paris.
Quand vous pensez que certains d’entre eux pèsent à peine dix grammes et qu’ils sont pourtant capables de voler des milliers de kilomètres !
Notre guide, Julien Bottinelli, 36 ans, professeur de SVT (sciences de la vie et de la Terre) au lycée de Coulommiers, avec ses bottes, sa casquette, sa paire de jumelles et son carnet de notes, ressemble à un Rouletabille ornithologue. Il a surtout une bonne ouïe. « Ces petits cris stridents et répétitifs, ce sont ceux de l’alouette des champs, détaille-t-il. C’est une des espèces les plus menacées à l’heure actuelle car, à cause de l’usage généralisé des insecticides mais aussi de la diminution des haies, il y a de moins en moins d’insectes dans les champs, la principale source de nourriture de ces oiseaux. Même si, sur ma zone d’observation, les effectifs sont relativement stables. Ce qui n’est pas le cas du bruant jaune, du bruant proyer, de la linotte mélodieuse et de la perdrix grise, quatre espèces significatives de ces milieux agricoles et dont mes graphiques montrent qu’elles sont en chute libre. »
Les 10 oiseaux des champs les plus menacés
Une catastrophe écologique
Ce féru d’ornithologie, qui trimbale dans son sac à dos une édition usagée du fameux guide Delachaux des oiseaux est un des 1000 membres du réseau Stoc (Suivi temporel des oiseaux communs), un programme de sciences participatives porté par le Muséum national d’histoire naturelle. Depuis sept ans, Julien a ainsi la responsabilité d’un carré de 2 km2 où, à raison de dix points d’écoute de cinq minutes chacun, il se rend méthodiquement deux fois par an – au début et à la fin du printemps – pour noter le nombre de chants, et donc d’oiseaux observés sur un carnet pour les transmettre à la banque de données du Muséum.
« Je suis aussi naturaliste qu’ornithologue, confie-t-il. Depuis mon enfance dans les Vosges, j’ai toujours été attiré par toute la diversité de la nature qui nous entoure, des orchidées sauvages des sous-bois aux tritons des mares. Les oiseaux me fascinent tout particulièrement par leur capacité d’orientation et de migration. Quand vous pensez que certains d’entre eux pèsent à peine dix grammes et qu’ils sont pourtant capables de voler des milliers de kilomètres ! C’est notre devoir d’essayer de les préserver et de maintenir la biodiversité dont ils ont besoin. »
Le 20 mars 2018, un communiqué de presse cosigné exceptionnellement par le Muséum et le CNRS a fait l’effet d’une petite bombe. Dans ce document, intitulé « Le printemps 2018 s’annonce silencieux dans les campagnes françaises » – en référence au livre culte pour les défenseurs de la nature, Printemps silencieux, de Rachel Carson, publié en 1962 aux États-Unis –, des scientifiques de ces deux vénérables institutions françaises révélaient, en effet, que « les oiseaux des campagnes françaises disparaissent à une vitesse vertigineuse » .
Exactement -30 % en 15 ans. Et pour ce qui est des responsabilités de cette « disparition massive » qui s’apparente, selon eux, « à une catastrophe écologique », le Muséum et le CNRS n’y vont pas par quatre chemins. Pour eux, cette disparition est « concomitante à l’intensification des pratiques agricoles ces 25 dernières années, plus particulièrement depuis 2008-2009 ». Et le communiqué commun de citer « la fin des jachères imposées par la Politique agricole commune (Pac) » , « la reprise du suramendement au nitrate permettant d’avoir du blé surprotéiné » et « la généralisation des néonicotinoïdes, insecticides neurotoxiques très persistants » .
Un rôle de lanceur d'alerte
Rencontrés à Paris dans les bureaux du Muséum, à deux pas du Jardin des Plantes, les principaux auteurs de ce communiqué – repris aussi bien à la une du Monde que dans les grands journaux anglo-saxons (The New York Times, The Guardian, National Geographic, etc.) – ne s’avouent pas complètement surpris par l’écho rencontré ni la polémique qui a suivi, certains leur reprochant de n’avoir pas attendu une publication de leurs études dans une revue scientifique pour la communiquer au grand public.
Dans les années 1960, il y avait un facteur unique et puissant, le DDT, qui empoisonnait littéralement les oiseaux. Aujourd’hui, c’est plutôt l’ensemble des écosystèmes qui sont attaqués.
« C’est vrai que dans cette affaire, nous avons un peu joué volontairement le rôle de lanceurs d’alerte, reconnaît Benoît Fontaine, responsable des suivis de biodiversité au Muséum et coordinateur du programme Stoc. Et qu’effrayés par ce que nous constations, notamment la vitesse de disparition des oiseaux, nous n’avons pas voulu attendre une publication de peur que nos constats se perdent dans l’anonymat d’autres études, comme c’était si souvent le cas dans le passé. D’ailleurs, concernant la mise en cause de l’agriculture intensive, on ne peut pas attendre d’avoir tout prouvé pour agir. Il y a déjà tellement d’autres études, notamment sur les dangers des néonicotinoïdes pour les abeilles, que nous pouvons avoir une forte présomption sur la responsabilité non pas des agriculteurs mais du modèle agricole intensif. Car, nous chercheurs, nous assistons, de façon impuissante, à un effondrement généralisé de la biodiversité. »
Un autre facteur a également joué : la réalisation au même moment d’une seconde étude, menée cette fois par le Centre d’études biologiques de Chizé, dans les Deux-Sèvres, par une équipe du CNRS avec plus de 160 points de mesures dans une plaine céréalière de 45.000 hectares. « Les résultats étaient identiques et tout aussi inquiétants. Et comme nos équipes se connaissent bien, nous avons décidé de faire un communiqué commun. Nous étions, en effet, détenteurs de quelque chose de trop lourd pour le garder tout seul » , renchérit Romain Julliard, directeur du Centre d’écologie et des sciences de la conservation (Cesco) du Muséum.
« Ce qui se passe à l’heure actuelle est moins spectaculaire mais plus insidieux que lors du Printemps silencieux dénoncé par Rachel Carson. Dans les années 1960, il y avait un facteur unique et puissant, le DDT, qui empoisonnait littéralement les oiseaux. Aujourd’hui, c’est plutôt l’ensemble des écosystèmes qui sont attaqués, poursuit Romain Julliard. Il n’y a qu’à se rappeler cette étude récente de chercheurs allemands qui montre qu’en Europe 80 % des insectes volants ont disparu en 30 ans. C’est le fameux test du pare-brise : aujourd’hui, vous pouvez rouler pendant des centaines de kilomètres sans voir le moindre moucheron s’y écraser. Or, pas d’insectes, pas d’oiseaux… »
Ce « désert ornithologique » n’est pas, en effet, le scénario catastrophe d’un mauvais film de science-fiction. Il suffit d’aller dans les Deux-Sèvres, où a eu lieu la seconde étude, celle menée par le CNRS, pour s’en rendre compte. Cette fois notre guide s’appelle Vincent Bretagnolle, responsable du Centre d’études biologiques de Chizé et directeur de la zone-atelier Plaine et Val-de-Sèvre. Cet ornithologue de formation, directeur de recherche au CNRS, âgé de 56 ans, réalise également des points d’écoute. La première halte est désespérante.
Au milieu de nulle part, au croisement d’immenses parcelles – l’une de blé, l’autre de maïs et une troisième de ray-grass –, deux tracteurs imposants avancent en ligne droite. L’un laboure une terre trop profondément, une hérésie selon les spécialistes agronomiques des sols car elle provoque la diminution des vers de terre ; l’autre répand du glyphosate, un désherbant classé « cancérigène probable » par l’OMS, que la France a décidé d’interdire d’ici à trois ans… « On a la totale », soupire Vincent Bretagnolle, en ramassant des semences de maïs toutes rouges, car enrobées d’un produit chimique.
La nouvelle agriculture tarde à sortir de terre
Les ravages de l’agriculture intensive
« Le déclin des oiseaux de plaine a démarré avec la généralisation de l’agriculture intensive, favorisée par la Pac . Non seulement ici, dans le Poitou, où nous bénéficions de 25 ans de recul grâce au 160 points d’écoute où nous recueillons des données deux fois par an, mais aussi au niveau de toute l’Europe. On observe la perte de 421 millions d’oiseaux en 30 ans, selon une étude britannique publiée en 2014. Et cela en raison de deux causes essentielles : l’usage des pesticides et l’uniformisation des paysages. » À l’horizon, on ne voit d’ailleurs ni haies, ni bosquets, à peine quelques bandes enherbées. En un quart d’heure, à part quelques corneilles téméraires, nous n’observerons que deux alouettes des champs passer très haut dans le ciel. Sans s’arrêter.
Des mesures agro-environnementales bien ciblées permettent de faire revenir une forme de biodiversité dans les champs.
À une dizaine de kilomètres de là, en se rapprochant de Niort, ce sont encore des champs de céréales mais avec une diversité qui, sans être totalement champêtre, est cette fois plus intéressante. Les parcelles sont moins grandes et diversifiées (blé, colza, féverole…), des haies subsistent avec des petites prairies de fauche où des fleurs sauvages (marguerites, myosotis…) poussent. Il y a même, dans un coin encore ombragé, une dizaine de ruches. « Ce sont des éléments semi-naturels, qui permettent à la faune et à la flore d’exister » , remarque Vincent Bretagnolle, qui écarte du chemin de terre, avec précaution, un carabe, un petit scarabée. « Pour les oiseaux, note-t-il, il y a à la fois le gîte et le couvert… » En un quart d’heure, nous observerons (et entendrons) une quinzaine d’espèces : bruant jaune, coucou, tourterelle des bois, hypolaïs polyglotte, buse variable, alouette des champs, rossignol, vanneau… Une véritable symphonie pastorale. « C’est réconfortant, même si tout cela est fragile, et cela montre qu’une autre forme d’agriculture est possible. »
Une expérience avec 400 agriculteurs
Vincent Bretagnolle sait de quoi il parle. Depuis une quinzaine d’années, ce chercheur, aussi engagé que rigoureux, mène une expérience originale à laquelle il a réussi à associer 400 agriculteurs de toutes pratiques (du bio au conventionnel). Dans la zone-atelier Plaine et Val-de-Sèvre – dont la -moitié de la surface bénéficie du statut Natura 2000 –, il observe, avec son équipe, les effets à long terme des pratiques agricoles. Et en démontrant que la baisse de 30% des intrants ne nuisait ni au rendement ni au revenu agricole, sur plus de 15.000 parcelles étudiées, il a en tiré deux conclusions essentielles pour l’avenir.
Si on veut inverser la tendance, c’est l’ensemble du système agricole qu’il faut changer. Pas forcément en ne promouvant que le bio, mais en soutenant l’agroécologie.
Premièrement, on peut augmenter le rendement agricole avec moins de pesticides et d’azote ; deuxièmement, des mesures agro-environnementales bien ciblées permettent de faire revenir une forme de biodiversité dans les champs. Dans son petit bureau de Chizé, encombré de livres sur l’ornithologie et la biodiversité, Vincent Bretagnolle en tire même une troisième conclusion : « Si on veut inverser la tendance, c’est l’ensemble du système agricole qu’il faut changer. Pas forcément en ne promouvant que le bio, mais en soutenant l’agroécologie, qui propose, elle, une voie de sortie de cette crise à tous les agriculteurs : agir avec et non contre la nature. C’est, à mon avis, un choix de société qui concerne l’ensemble des citoyens, principalement les consommateurs et leurs options alimentaires. » Sinon ? « Tout le monde sera perdant. Sans oiseaux, c’est l’ensemble de la chaîne du vivant qui sera atteinte. L’homme fait partie de la nature, et sans nature on ne peut pas vivre. C’est à la fois un patrimoine naturel et culturel. »
Il n’est qu’à se rendre sur les terres de l’un des agriculteurs impliqués dans l’expérience, Guillaume Riou, 48 ans, polyculteur-éleveur à Marigny, en plein centre de la zone-atelier Plaine et Val-de-Sèvre, pour le vérifier. Sur 145 hectares (dont les deux tiers en location), cet ancien inséminateur, installé depuis 2002 et converti au bio en 2009 – il est même devenu en avril 2018 le nouveau président de la Fédération nationale de l’agriculture biologique (Fnab) – y cultive non seulement toute une série de céréales et légumineuses (luzerne, quinoa, blé, pois, lin, triticale, maïs, orge, sainfoin…) mais entretient également des prairies pour ses 30 vaches allaitantes de race limousine. Et surtout, il participe à un programme de conservation de l’outarde canepetière, une sorte de gros faisan sauvage, un des oiseaux les plus menacés des plaines cultivées de France. L’outarde est inscrite sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) car ses effectifs ont baissé en France de plus de 80 % en 20 ans !
Atténuer les effets du productivisme
Dans le Poitou, une de ses zones traditionnelles de reproduction, il ne resterait que 200 à 300 mâles chanteurs… « On sait que l’habitat de l’outarde est inféodé à la culture de la luzerne, car elle y trouve des criquets, son aliment principal, informe Guillaume Riou. Cela tombe bien, car avec le principe de la rotation des cultures, la luzerne, une plante herbacée, est une des composantes essentielles du système d’agriculture biologique. » Ayant passé avec la zone-atelier du CNRS de Chizé un contrat Natura 2 000 de cinq ans sur 39 hectares, il a accepté de ne pas mettre les pieds dans ses champs de luzerne – et donc de ne pas faucher – du 15 mai au 31 août, la période de reproduction/nidification de l’outarde.
Ceci contre une compensation financière (480 € par an et par hectare) au titre des mesures agro-environnementales européennes, appartenant au deuxième pilier de la Pac, celui qui est chargé d’atténuer les effets destructeurs du productivisme. « L’argent, même si cela aide, n’est pas notre seule motivation, précise Guillaume Riou. Certes, nous “les bio”, nous demandons que les agriculteurs qui ont de bonnes pratiques – de la protection de la biodiversité à la protection de la ressource en eau – bénéficient de ce que nous appelons les PSE (Paiement pour services environnementaux), mais il y a plus que cela. Ici, le bio devient une tendance de fond, avec dans la commune, sur les 20 agriculteurs restants, 8 en bio, et dans le département une progression de 17 % du nombre d’installations en 2017. Pour nous, le respect de l’environnement n’est pas vécu comme une contrainte mais comme une motivation supplémentaire. Un supplément d’âme à notre métier. »
Le cri de l’outarde
Un peu plus tard dans l’après-midi, nous allons avec son fils, Alexis, 24 ans – qui est en train de s’installer, lui aussi, en élevage bio de vaches -allaitantes sur 35 hectares, aux portes de Niort –, sur ses terres en bordure de la forêt de Chizé. Le vent agite les graminées parsemées de fleurs des champs. Mais toute l’attention de Guillaume et d’Alexis se porte sur l’envol d’un oiseau, au loin. Serait-ce une outarde ? Difficile de trancher. Nous approchons et soudain l’hypothèse se vérifie. Avec son cou revêtu d’un collier noir et blanc caractéristique, un nouvel envol un peu balourd (certains spécimens peuvent peser jusqu’à 1 kg !) et un cri, « Prrrt », un peu sec, pas de doute : c’est une outarde. « Un mâle qui cherche, sans doute, à protéger le nid de sa femelle, avance Guillaume Riou. Je n’en reviens pas, je n’en ai jamais vu un d’aussi près. Je vais téléphoner au centre de Chizé pour qu’il prenne des mesures supplémentaires pour le protéger. » Il est ému, et nous avec lui.
Le livre culte de l’écologie : « Il y avait un étrange silence dans l’air. Les oiseaux, par exemple – où étaient-ils passés ? On se le demandait, avec surprise et inquiétude. Ils ne venaient plus picorer dans les cours. Les quelques survivants paraissaient moribonds. Ils tremblaient sans pouvoir voler. Ce fut un printemps sans voix. » Ainsi débute Silent Spring, de Rachel Carson. Cette biologiste marine, qui débuta sa carrière au Bureau fédéral des pêches américain, inquiète de l’utilisation des pesticides dans l’agriculture, y dénonce l’utilisation massive du DDT et ses effets nocifs pour les oiseaux et l’homme. Le succès fut immédiat. Plus de deux millions d’exemplaires ont été vendus dans le monde et il y a eu de nombreuses rééditions depuis la mort de l’auteure en 1964. La prise de conscience suscitée par ce livre a entraîné l’interdiction du DDT, la création en 1970 de l’Environmental Protection Agency (EPA, l’agence de protection de l’environnement), dont les crédits ont été largement amputés par Donald Trump. Dans la préface de l’une des rééditions, Al Gore, ancien vice-président américain, lui attribue même « la naissance du mouvement écologiste ».
Printemps silencieux, de Rachel Carson, Wild Project, 14 €.
Hulot sonne le tocsin : En plein doute existentiel sur son poste ministériel, Nicolas Hulot a mis la barre très haut en annonçant, vendredi 18 mai, lors d’un déplacement dans le Parc national des Calanques, que nous devons être capables en France, « à l’horizon 2030 de ne plus contribuer à détruire la nature, mais de devenir des réparateurs du vivant ». Ajoutant : « Je veux aujourd’hui sonner le tocsin et lancer ce cri de mobilisation générale. » Et de confirmer que la France accueillera au printemps 2019 la septième session internationale de l’IPBES (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques), le « GIEC de la biodiversité », et en 2020 à Marseille le congrès mondial de l’UICN (Union internationale de la conservation de la nature). Toutefois, le ministre de la Transition écologique a renvoyé l’annonce de mesures concrètes à juillet, après une consultation du public jusqu’au 7 juin sur Internet (www.consultation-plan-biodiversite.gouv.fr) et un comité interministériel le 28 juin. Nicolas Hulot y gagnera-t-il ses arbitrages ? Rien n’est moins sûr. La position du gouvernement, à la fois favorable à l’exploitation d’une mine d’or en Guyane, dans une zone forestière protégée, et opposé à la proposition de la Commission européenne d’un moratoire visant à suspendre la chasse à la tourterelle des bois, ne laisse rien présager de bon. D’ailleurs, la LPO a publié un communiqué au titre très sec : « Un an après l’élection du président Macron, les lobbies progressent et la nature régresse… »