La grande Hyponomeute du fusain

Publié le 23 Mai 2018

Chenilles de l'Hyponomeute du fusain (Yponomeuta cagnagella ) - Constater la nature grégaire de cette espèce- Photos Raymonde Virion (Anab)

Chenilles de l'Hyponomeute du fusain (Yponomeuta cagnagella ) - Constater la nature grégaire de cette espèce- Photos Raymonde Virion (Anab)

Cette petite chenille est en train de ravager le fusain du jardin à notre collègue Raymonde. Vraiment sans gêne.
Ces chenilles donneront naissance à de petits papillons blancs d’aspect inoffensifs. Le papillon l’est mais cet hyponomeute et ses cousins sont de terribles dévoreurs de feuilles quand ils sont à l’état de chenille. Ne doutons point que Dame Nature régule tout cela par la présence de prédateurs.
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Roland

Nom scientifique : Yponomeuta cagnagella (Hübner, 1813)

Nom allemand : Pfaffenhütchen-Gespinstmotte

Nom anglais: spindle ermine

Etymologie : Le nom de genre « Yponomeuta» dérive du grec « oxy, « pointu et de « thyrea », « écusson », soit « écusson pointu »
et du latin « evonymella » , est le nom en latin du «fusain », allusion à son menu préféré.

Famille des Yponomeutinae dont il existe au moins une douzaine de représentants en Europe, chacun ayant son arbre de prédilection.
Le terme commun utilisé pour ces papillons est le mot « teigne ».

Par exemple, la Teigne du pommier, Yponomeuta malinella adore les pommiers et les pruniers, une autre les poireaux comme la Teigne du poireau.
Inutile de préciser que les dégâts économiques peuvent être importants en cas de pullulation.
Pour les reconnaitre entre eux c’est très difficile.

Date et lieu de l’observation: le 19 mai à Vic sur Seille

Dimensions : 16 à 25 mm d’envergure pour le papillon et une dizaine de mm pour la chenille

Description et biologie :
C’est une teigne de couleur blanc-brillant, parsemée de points noirs alignés sur les ailes.
Les ailes postérieures sont étroites, en lame et possèdent de petites franges en périphérie.
Au niveau de l’appareil buccal, les palpes maxillaires sont réduits, les palpes labiaux dressés.
Les individus passent l’hiver sous la forme d’œufs sous les feuilles. Les chenilles commencent à éclore au printemps pour se nourrir des feuilles.
A priori il n'existe qu'une seule génération par an chez cette espèce.

Chenille:
Sa tête est noire et elle possède un écusson anal noir.
attention aux espèces et faux amis. Ce n'est pas si simple comme le dit David, puisque la chenille du fusain ( Yponomeuta evonymella ) est plutôt sur les rosacées comme le ceriser et merisier : Yponomeuta evonymella
et la Grande yponeumeute du fusain, sur le fusain, Yponeumeuta cagnagella. Une autre chenille très voisine, Yponeumota irrorella est également amatrice de fusain.

L'Hyponomeute du fusain (Yponomeuta evonymella) photo common Wikipedia

Reproduction : la période de vol des adultes se situe de juillet à août ou plus tôt selon la température moyenne de l’année. Les œufs, ronds et aplatis, sont pondus sur les rameaux et branches des arbres hôtes. De petites larves vont sortir après 10 jours des œufs. Elles grignotent les feuilles des végétaux.
Leur particularité est de se regrouper dans des nids sociaux qu’elles forment collectivement en tissant de fins fils de soie.
En fin de cycle la chenille forme un cocon-pupe suspendu verticalement par un fil de soie. Les cocons sont séparés les uns des autres. Il sont en forme de fuseau, immobiles. A l’intérieur l’insecte se nymphose pour se transformer en 10 à 20 jours en papillon.
La pupe est l’équivalent d’un cocon mais a un aspect plus dur et résistant que les cocons. Elle est « chitinisée », par cette substance typique des insectes et secrétée par la chenille.

Les papillons vont se rechercher pour s’accoupler. La femelle vit 60 jours tandis que le mâle meurt après l’accouplement.

Habitat : papillon présent dans toute l’Europe et en Asie sur le fusain, le cerisier à grappes et le nerprun. (plantes hôtes)

Etymologie : Le nom de genre « Yponomeuta» dérive du grec « oxy, « pointu et de « thyrea », « écusson », soit « écusson pointu »
et du latin « evonymella » , est le nom en latin du «fusain », allusion à son menu préféré.

Protection et Prédateurs : une espèce voisine Yponomeuta Cganagella a ravagé des milliers de km de haies d’aubépine en Irlande en 1992 et des km en Haute Savoie en avril 2017. Cette teigne est considérée comme un fléau car les arbres sont complètement défoliés. Le risque est d’utiliser des produits chimiques et de perturber encore plus l’écosystème. Les toiles de soie qui regroupent de nombreux individus semblent rebuter les oiseaux qui sont des consommateurs habituels de ces chenilles.
Ceci favorise leur pullulation certaines années.
Les agents biologiques à encourager sont les prédateurs naturels de cette teigne : de petites mouches (diptères) ou guêpes sauvages (hyménoptères) . Ce sont des insectes parasites qui pondent leurs œufs dans les chenilles ou les utilisent pour nourrir leurs larves.
Une fois encore une biodiversité préservée protège les plantes d’attaques massives de ce genre de papillons.
Si le prédateur est présent, il va s’adapter et se développer au même rythme que sa nourriture. La nature est bien faite et cet équilibre existe depuis la nuit des temps.

Risque de confusion :
Il existe une autre teigne très voisine qui s’attaque également au fusain, Yponomeuta plumbella.
L’identification doit être faite par des spécialistes du sujet.

Texte et bibliographie : Roland Gissinger (Anab)
Photos Raymonde Virion (Anab / et Amis du Saulnois et de son Patrimoine (ASP) ) - maj23/5/2022

En plus de la bibliographie habituelle
Communication de données personnelles de David Demerges qui a étudié la répartition de ces chenilles sur les plantes hôtes et fait une clé de détermination. Un grand merci, David.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Yponomeuta_malinella