Orchis bouc, Himantoglosse à odeur de bouc
Publié le 20 Mai 2018
Hampe florale d'Orchis bouc, Himantoglosse à odeur de bouc (Himantoglossum hircinum) village de Xure (Moselle)
Voici une des plus grandes orchidées sauvages de métropole. Très spectaculaire et très jolie on risque d’être déçu par son odeur… de bouc
Un sujet pour vous rappeler la sortie orchidées organisée par notre association le prochain samedi 26 mai, voir les détails de cette sortie ici (cliquer)
Roland
Nom scientifique : Himantoglossum hircinum (L.) Spreng., 1826
Nom commun allemand/ dialecte : Bocks-Riemenzunge
Date de l’observation: 14 juin région de Sarre-Union
Famille de plantes : celle du phalaenopsis, l’orchidée des grandes surfaces et jardineries, de la vanille exotique, du très rare sabot de Vénus, (famille des Orchidées).
Les orchidées sont d’après les scientifiques des plantes très évoluées. Elles investissent tous les milieux en particulier les milieux secs et les milieux très humides.
Une des particularités des orchidées est leur vie en symbiose avec un champignon.
Elles ont besoin de trouver dans le sol ce champignon avec lequel elle vont s’associer. Il leur est indispensable pour faire germer leurs graines. Celles-ci sont microscopiques, presque dépourvues des réserves contrairement à la plupart des graines des autres plantes. Les orchidées ont donc besoin du mycélium émis par ce champignon « compagnon », ce fin filament, qui puise des nutriments minéraux dans le sol pour sa croissance. Ici, il va les partager avec l’orchidée.
Grâce à ses apports, la graine va pouvoir germer et développer ses premières racines et feuilles.
C’est la raison pour laquelle les orchidées sont si sensibles à la pollution par les pesticides et les engrais même à faible dose pour certaines d’entre elles.
Les orchidées de notre région sont en voie de disparition. Leurs milieux, coteaux secs et zones humides disparaissent. Les pratiques d’agriculture intensive avec engrais et fumures détruisent ce champignon microscopique.
Les coupes de prairies et zones herbeuses, trop précoces; avant août et juillet sont une autre cause de leur disparition.
Catégorie: grande plante, vivace, avec un épi de fleurs très allongé..
Hauteur: 30 à 100 cm
Fleurs et pollinies , seconde image d' Orchis bouc, Himantoglosse à odeur de bouc (Himantoglossum hircinum)
Tiges et racines: tige unique, ronde, lisse, sans tâches, non rameuse et surtout feuillée dans le bas.
Feuilles: apparaissent dès l’automne précédent. Elles sont de couleur vert gris et charnues. de la base ovales à lancéolées et engainantes le long de la tige. A la floraison elles sont souvent fanées puis noires.
Floraison: mai à juin
Couleur des fleurs: fleurs groupées en un épi très long de 11 à 30 cm, dense, à l’extrémité des tiges en forme de cylindre allongé et aigu au sommet.
Les fleurs sont grandes, les tépales forment un casque verdâtre veiné de pourpre . Le labelle, partie avant en forme de ruban, mesure, de 3 à 6 cm sur 2 à 3 mm de large. Il est plus ou moins enroulé, torsadé, également taché de rouge sur des crêtes à sa base puis vert et orangé à son extrémité.
La plante émet une odeur de bouc pour attirer les insectes. Cette orchidée ne récompense pas toujours les insectes avec du nectar. Cela dépend des régions. Elle produit par économie (principe universel de comportement et édification chez les êtres vivants) ce parfum plutôt que du nectar. Il attire l’insecte par sa composition spécifique.
Les étamines sont soudées en deux petites boules jaunes, les pollinies, visibles sous le casque. Elles sont collantes et vont se détacher et rester plantées sur la tête de l’insecte.
Transportées à son insu, l’insecte pollinisateur va les mettre en contact avec les parties femelles, les styles au cours de la visite d’autres fleurs, assurant ainsi la fécondation et un croisement des gènes.
Fruits : la gousse après fécondation par des insectes va se remplir de nombreuses et minuscules graines de moins de 0.3 mm.
Habitat : en pleine lumière sur sols calcaires uniquement. Présent souvent en pionnier, dans les prairies sèches mais aussi talus, bords des routes, jardins, et prairies pâturées de manière non intensive, non amendées, sans apport de fumier ou d’engrais.
Origine du nom: du grec « himanto », qui signifie, « lanière, décrivant ainsi la forme du labelle», « glossum », la langue (ou ici le labelle) et du latin « hircus », le bouc, allusion à son odeur de bouc.
Protection : ne pas ramasser, protégé dans certaines régions
Utilisation médicinale : Utilité alimentaire: aucune
Des croyances anciennes attribuaient des vertus à ces plantes qu’elles n’ont pas et ont contribué à les faire disparaitre
Texte et photos Roland Gissinger (Anab)
Sources bibliographiques voir index biodiversité