Grande ciguë, Ciguë tachée (Conium maculatum )

Grande ciguë, Ciguë tachée (Conium maculatum )

Tout le monde a entendu parler de cette plante et de sa toxicité. La reconnaitre est plus difficile.  C’était le poison officiel des Athéniens. Socrate en est la victime la plus illustre. Mithridate le roi grec (-132 à -63 Av J-C) consommait régulièrement de la cigüe pour s’y habituer et résister à une tentative d’empoisonnement.
Ce système de protection est passé dans le langage courant sous le terme de  mithridatisation.
N’imitez pas Mithridate et méfiez-vous de cette plante extrêmement toxique.

Roland


Nom scientifique : Conium maculatum L., 1753

Allemand/ dialecte:

Date et lieu  de l’observation : le 13 novembre à Achen

Famille de plantes : celle de la carotte, du fenouil et du persil.
C’est la famille des Apiacées autrefois dénommée Ombellifères. C’est une famille qui comprend 3000 espèces de par le monde. Caractéristique commune : les fleurs sont disposées en ombelles souvent déclinées en petites ombellules, à l’origine de l’ancien nom de famille. Les ombelles sont plus ou moins contractées si bien qu’il faut regarder de très près certaines espèces ou à la loupe pour les voir. Les apiacées sont souvent aromatiques, comme la coriandre, la livèche, souvent comestibles mais quelquefois extrêmement toxiques, comme la Grande cigüe ou allergènes, comme la Berce du Caucase.
Les plantes sauvages de cette famille sont à observer avec beaucoup d’attention pour ne pas avoir d’incident de santé grave. Le mieux est de s'abstenir de les consommer si vous n'avez  pas de connaissances botaniques élémentaires.


Catégorie : plante bisannuelle.


Hauteur : 50 à 200 cm de haut.

Tige: à odeur fétide, rameuse, glabre, maculée de taches pourpres surtout vers la base

Feuillage : les grandes feuilles ont des folioles découpés 3 à 4 fois jusqu’à la nervure principale (pennatiséquées)

 

Fleurs en ombelles de Grande ciguë, Ciguë tachée (Conium maculatum )

Fruits akènes de Grande ciguë, Ciguë tachée (Conium maculatum )

Floraison :  juin  à  septembre

Fleurs : petites, blanches un peu verdâtres. Les pétales sont émarginés et se terminent  en pointe courbe. Ombelles nombreuses à 8-15 rayons inégaux. Au nœud des ces rayons 3 à 5 bractées réfléchies.
Les involucelles, des  ombelles de 2^ème ordre ont des bractéoles,  rejetées sur un seul côté.


Fruits :  akènes petits ,  de 2.5 à 3.5 mm, de forme ovoïde, marqués de cotés crénelées

 
Habitat :  aime les milieux riches en azote, chemins, lieux incultes, friches, berge des rivières
Cette plante est commune dans certaines régions comme le Centre et en Meurthe et Moselle. Elle est relativement rare chez nous dans  l’est.


Statut : espèce non réglementée

Confusions possibles : oui avec d’autres plantes de cette famille  

Origine du nom : vient du grec « coneion» qui désignait la ciguë, ou « maculatum »  qui veut dire « tacheté » comme sa tige.
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Usage alimentaire : aucun, très  très toxique !!

Usage médicinal :
Contient des Alcaloïdes violemment  toxiques : coniine (= cicutine), gamma-conicéine, conhydrine, N-méthyl-coniine, N-méthyl-conhydrine, pseudo-conhydrine, conhydrinone

Comme de nombreuses plantes toxiques elle a des vertus médicinales. Sa toxicité rend  son utilisation dangereuse.
Le dosage est très délicat. Elle a des effets analgésiques sur certains nerfs.
Elle est utilisée en homéopathie contre des nodules glandulaires douloureux.

En médecine vétérinaire elle était utilisée contre des problèmes articulaires chez le chien, les tumeurs osseuses chez le cheval et en homéopathie sur le système nerveux, le tube digestif et système lymphatique
De nombreux animaux sont très sensibles à la toxicité de la cigüe, le cheval et l’âne ainsi que les oiseaux semblent  moins sensibles.

Texte,  photos, bibliographie  Roland Gissinger (Anab)

Bibliographie
Voir fin d’article index plantes