Orchis mâle, Herbe à la couleuvre
Publié le 8 Mai 2019
L’Orchis mâle est une orchidée banale dans certains pays et régions. Il devient de plus en plus rare chez nous où il ne subsiste plus qu'en lisière de forêt, et dans les friches ou quelques prairies très isolées.
Roland
Nom scientifique : Orchis mascula (L.) L., 1755
Origine du nom: du grec « orchis », qui signifie, « testicule» allusion à la forme de ses deux tubercules, et de « mascula», mâle, les testicules ne concernent que les mâles bien évidemment.
Nom commun allemand/ dialecte : Männliches Knabenkraut
Nom anglais: early-purple orchid, early spring orchis
Date de l’observation: 7 mai à Weyer (67)
Famille de plantes : les Orchidées, dont font partie le phalaenopsis, l'orchidée des grandes surface et jardineries, ainsi que la vanille exotique et le très rare sabot de Vénus. Les plantes de cette la famille des Orchidées sont, d’après les scientifiques très évoluées. Elles s’installent dans tous les milieux, des plus secs aux plus humides. Il en existe près de 30 000 espèces. Elles sont menacées car peu résistantes à la pollution et sont quelquefois pillées.
Une des particularités des orchidées est leur vie en symbiose avec un champignon.
Elles ont besoin de trouver dans le sol ce champignon avec lequel elle vont s’associer. Il leur est indispensable pour faire germer leurs graines. Celles-ci sont microscopiques, presque dépourvues des réserves contrairement à la plupart des graines des autres plantes. C’est sans doute au fur et à mesure du développement de leur symbiose avec les champignons qu’elles ont perdu la faculté de développer des graines avec réserves. De ce fait, elles ont un besoin impératif du mycélium émis par ce champignon « compagnon ». Ce fin filament puise des nutriments minéraux dans le sol pour sa croissance et les partage avec l’orchidée.
Grâce à ses apports, la graine va pouvoir germer et développer ses premières racines et feuilles. Le champignon mycorhizien est très sensible aux changements d’acidité des sols provoqués par des apports de lisier et d’engrais chimiques ainsi qu’aux pesticides.
C’est pour cette raison que les orchidées sont si sensibles à la pollution par les fongicides, herbicides et les engrais même à faible dose pour certaines.
Les orchidées de notre région sont en voie de disparition. Leurs milieux, coteaux secs et zones humides disparaissent. De plus, les pratiques d’agriculture intensive avec engrais et fumures détruisent ce champignon microscopique.
Les fauchages de prairies et zones herbeuses trop précoces (avant juillet et août) interdisant leur production de graines sont une autre cause de leur disparition.
Catégorie: plante de taille moyenne, vivace, avec un épi de fleurs très allongé..
Hauteur: 10 à 40 cm
Tiges et racines: tige unique, ronde, lisse, pourpre au sommet, non rameuse et surtout feuillée dans le bas.
La racine est tubérisée, gorgée de réserves ; Elle va grossir durant la belle saison en accumulant des réserves. Au début de l’’année suivante ce tubercule va servir à faire croitre les feuilles et la tige. Le tubercule va se flétrir au fur et à mesure de l’épuisement des réserves. Un autre prend le relais pour se gorger de réserves et servir l’année suivante.
Cet orchidée a donc toujours deux tubercules, l’un flétri l’autre bien rempli.
Feuilles: elles apparaissent à la fin de l’automne précédent. Elles sont en forme de lance de couleur vert vif parfois maculées de brun-noir et un peu charnues. L’Orchis mâle possède 4 à 8 feuilles à sa base et 2 à 4 plus petites sur la tige Ces feuilles supérieures en V ont tendance à envelopper la tige.
Floraison: avril à juin
Individu forme albiflora d'Orchis mâle, Herbe à la couleuvre (Orchis mascula.) Ce spécimen est dit de la Baleine blanche (blagounette pour remercier Jean-Claude de sa remarque sur la dénomination.)
Couleur des fleurs: fleurs très colorées de pourpre mais souvent tachées de blanc. Elles sont groupées en un épi assez long de 3 à 15 cm, dense, à l’extrémité des tiges en forme de cylindre allongé et arrondi au sommet.
Les fleurs ont moyennes de 1 à 2cm. Les tépales forment un casque. Le labelle, partie avant en forme de langue, mesure 10 à12 mm de long. Il est formé de trois lobes dont le médian est le plus grand maculé de taches. Les lobes latéraux sont repliés.
Il existe des plantes totalement incolores, blanches.
La plante est inodore ou peut émettre une odeur agréable ou fétide.
Un des tépales est transformé en tube ou éperon épais aussi long que l’ovaire, en principe ascendant ou quelquefois horizontal.
Les étamines sont soudées en deux petites boules jaunes, les pollinies, visibles sous le casque. Elles sont collantes et vont se détacher et rester plantées sur la tête de l’insecte pollinisateur.
Transportées à son insu, l’insecte va les mettre en contact avec les parties femelles, les styles d’autres fleurs qu'il va visiter, assurant ainsi la fécondation et un croisement des gènes.
Confusion : cet orchis ressemble à d’autres orchidées comme l’Orchis bouffon, Anacamptis morio pour les intimes, mais ce dernier possède des rayures sur le casque ou l’Orchis de mai, lui présent dans les endroits humides et dont les feuille sont très tachées et alternent sur la tige .
Fruits : la gousse après fécondation par des insectes va se remplir de nombreuses et minuscules graines de moins de 0.3 mm.
Habitat : en pleine lumière mais souvent à l’ombre sur sols acides à calcaire. Présent souvent en lisière forestière, dans les prairies maigres mais aussi les talus, et prairies pâturées de manière non intensive, non amendées, sans apport de fumier ou d’engrais ni pesticides.
Protection : ne pas ramasser, protégé dans certaines régions
Utilisation médicinale : Utilité alimentaire:
aucune, des croyances anciennes attribuaient des vertus à ces plantes qu’elles n’ont pas et ont contribué à les faire disparaitre
Légende : le médecin grec Dioscoride du 1er siècle de notre ère disait que cet Orchis mâle était utilisé par les parents pour déterminer le sexe de leur enfant. Si le mari mangeait un gros tubercule ce serait un garçon et si la femme consommait un tubercule flétri ce serait une fille !
La forme de l’éperon a aussi engendré des croyances et fait croire à des pouvoirs magiques au temps du Moyen Age.
Texte et photos Roland Gissinger (Anab)
Sources bibliographiques voir index biodiversité
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Orchidées déjà présentées sur notre blog:
Nom taxon français | Nom scientifique |
Céphalanthère pâle, Céphalanthère à grandes fleurs, Helléborine blanche | Cephalanthera damasonium |
Epipactis des marais | Epipactis palustris |
Eppipactis pourpre | Epipactis atrorubens |
Gymnadène à long éperon, Gymnadénie moucheron, Orchis moucheron, Orchis moustique | Gymnadenia conopsea |
Listère ovale, Grande Listère | Neottia ovata |
Ophrys abeille | Ophrys apifera |
Ophrys bourdon, Ophrys frelon | Ophrys fuciflora |
Ophrys élevé | Ophrys fuciflora subsp. elatior |
Orchis bouc, Himantoglosse à odeur de bouc | Himantoglossum hircinum |
Orchis bouffon | Anacamptis morio |
Orchis de Fuchs, Orchis tacheté des bois, Orchis de Meyer, Orchis des bois | Dactylorhiza fuchsii |
Orchis de mai, Dactylorhize de mai | Dactylorhiza majalis |
Orchis mâle, Herbe à la couleuvre | Orchis mascula |
Orchis pourpre, Grivollée | Orchis purpurea |
Orchis pyramidal, Anacamptis en pyramide | Anacamptis pyramidalis |