Thuidie à feuilles de Tamaris, les mousses: des conquérants!
Publié le 18 Mai 2019
Nom scientifique : Thuidium tamariscinum (Hedw.) Schimp., 1852
Date de l’observation: 27 janvier 2019 à Zetting, forêt acidiphile, sur souche
Famille : Thuidiaceae
Habitat: sur les sols des forêts humides et ombragées
Description :
C’est une espèce de mousse terrestre assez courante de nos forêts, ramifiée, dont la forme fait penser, comme le laisse entendre son nom scientifique, au feuillage des thuya ou des tamaris. Elle est de couleur vert foncé et forme des gazons lâches et étendus, avec des
tiges présentant de nombreuses excroissances filiformes, dentées et très ramifiées.
Les mousses, des conquérants qui font la tête de pont
Les bryophytes ont été les premiers végétaux à conquérir doucement le milieu terrestre il y a 440 millions d’années. Les bryophytes sont présentes partout, à l’exception des littoraux trop salés ou trop secs, comme certains déserts, et des milieux glacés polaires. . Leur habitat de prédilection sont les milieux humides.
Pour rappel, l’anatomie des mousses est restée très simple et leurs besoins modestes. Elles n’ont aucun système de distribution de la sève et non plus de véritables racines, mais des organes appelés rhizoïdes qui ne servent qu’à les fixer à toute sorte de substrats (rocher, sable, terre, écorce etc.). Elles ne tirent aucune nourriture du sol et se développent uniquement grâce à la photosynthèse, et par diffusion à travers l’ensemble de leurs tissus de l’eau et des microparticules minérales apportées par l’atmosphère. Cette apparente simplicité en fait une force pour les mousses mais aussi une faiblesse puisqu’elles restent dépendantes de l’humidité. Ce n’est qu’avec l’apparition plus tard de structures anatomiques comme les vaisseaux conducteurs de sève, les racines, etc. que les plantes s’affranchiront complètement des milieux humides pour conquérir d’autres biotopes. En quelque sorte, avec les lichens qui leur ont préparé le terrain, les mousses ont été parmi les premiers organismes à conquérir la terre ferme, sans perdre de vue l ‘élément aquatique. À l’interface entre deux mondes, les mousses, aussi modestes soient-elles, ont permis au vivant de franchir un pas de géant dans son histoire.
Texte, photos, et bibliographie : Gilles Weiskircher (Anab)
Source :
http://liboupat2.free.fr/Lichens/thuidium.htm