Epipactis des marais
Publié le 23 Juin 2019
L’Epipactis des marais est une orchidée rare car ses milieux ont été détruits. De loin elle est anodine et passe inaperçue.
En regardant de près, c’est une petite merveille.
Merci Jean Claude pour tes belles photos
Roland
Nom scientifique : Epipactis palustris (L.) Crantz, 1769
Origine du nom: du grec « epipactis », qui était le nom très ancien d’une orchidée cousine, Epipactis helleborine, et de « palustris», du marais ( son habitat)
Nom commun allemand/ dialecte : Sumpf-Stendelwurz
Date de l’observation: 22 juin près de Saint Avold
Famille de plantes : celle du phalaenopsis, l’orchidée des grandes surfaces et jardineries, de la vanille exotique, du très rare sabot de Vénus. C’est la famille des Orchidées. Les orchidées sont d’après les scientifiques des plantes très évoluées. Elles investissent tous les milieux en particulier les milieux secs et les milieux très humides. Il en existe plus de 22500 espèces. Elles sont menacées car peu résistances à la pollution et sont quelquefois pillées.
Une des particularités des orchidées est leur vie en symbiose avec un champignon.
Elles ont besoin de trouver dans le sol ce champignon avec lequel elle vont s’associer. Il leur est indispensable pour faire germer leurs graines. Celles-ci sont microscopiques, presque dépourvues des réserves contrairement à la plupart des graines des autres plantes. C’est sans doute au fur et à mesure du développement de leur symbiose avec les champignons qu’elles sont perdu la faculté de développer des graines avec réserves. Elles ont à présent un besoin impératif du mycélium émis par ce champignon « compagnon ». Ce fin filament, qui puise des nutriments minéraux dans le sol pour sa croissance. Ici, il va les partager avec l’orchidée.
Grâce à ses apports, la graine va pouvoir germer et développer ses premières racines et feuilles.
C’est pour cette raison que les orchidées sont si sensibles à la pollution aux pesticides et aux engrais même à faible dose pour certaines d’entre elles.
Les orchidées de notre région sont en voie de disparition. Leurs milieux, coteaux secs et zones humides disparaissent. De plus, les pratiques d’agriculture intensive avec engrais et fumures détruisent ce champignon microscopique.
Les coupes de prairies et zones herbeuses, trop précoces; avant août et juillet sont une autre cause de leur disparition.
Catégorie: plante vivace de taille moyenne, avec des fleurs en grappes lâches
Hauteur: 20 à 60 cm
Tiges et racines: tige unique, ronde, pubescente dans le haut et feuillée dans le bas.
La racine est tubérisée, gorgée de réserves ; Elle va grossir durant la belle saison en accumulant des réserves. Au début de l’’année suivante ce rhizome va servir à faire croitre les feuilles et la tige.
Feuilles: apparaissent à la fin de l’automne précédent. Elles sont pliées, en forme de lances (lancéolées) de couleur vert terne sans taches et dirigées vers le haut.
Floraison: juin-juillet
Couleur des fleurs: fleurs pendantes. Les tépales externes sont bruns avec une bordure blanche.
Les tépales internes sont blancs en périphérie rose au centre.
Les fleurs sont moyennes de 1 à 3 cm. Les tépales forment un casque sans éperon. Le labelle, est la partie basse, avant, en forme de langue. Il mesure 10 à12 mm de long.
L’extrémité est arrondie et blanche, plissée sur les bords. Il possède un étranglement au centre (hypochile). A cet endroit se trouvent deux boursouflures ou gibbosités tachées de jaune et deux extrémités du labelles veinées de rouge et irriguée par un nectaire..
Les étamines sont soudées en deux petites boules jaunes, les pollinies, visibles sous le casque. Elles sont collantes et vont se détacher et rester plantées sur la tête de l’insecte.
Transportées à son insu, l’insecte pollinisateur, coléoptère comme les oedémères, des diptères, hyménoptère de type bourdons abeilles va les mettre en contact avec les parties femelles, les styles au cours de la visite d’autres fleurs, assurant ainsi la fécondation et un croisement des gènes.
Confusion : ressemble à d’autres epipactis mais sa couleur et son lieu de vie, les zones humides, rend la confusion difficile.
Fruits : la gousse après fécondation par des insectes va se remplir de nombreuses et minuscules graines de moins de 0.3 mm.
Habitat : en pleine lumière sur des marais, zones humides ou des terrains de type marneux comme des terrils.
Protection : ne pas ramasser, protégé dans de nombreuses régions ou il est classé en danger ou vulnérable comme en Alsace.
Utilisation médicinale : Utilité alimentaire:
Aucune. Des croyances anciennes attribuaient des vertus à ces plantes qu’elles n’ont pas. Elles ont contribué à les faire disparaitre.
Photos : Jean Claude Weissend (Anab) sauf mention
Texte Roland Gissinger (Anab)
Sources bibliographiques voir index biodiversité