Sphagnum inundatum et parlons des sphaignes
Publié le 21 Septembre 2019
Nom scientifique : Sphagnum inundatum Russow, 1894
Date de l’observation: 23 février 2019 à Keskastel
Classification et famille: mousse de la famille des Sphagnaceae
Habitat: fossés et bords de cours d’eau en biotope acide, marécages ou tourbières. Le specimen ici a été trouvé dans un ravin forestier jouxtant une pinède, avec des callunes.
Description :
C’est une espèce de sphaigne de taille moyenne. La tige est brun foncé à presque noir ou vert dans les formes ombrées. Les feuilles de tige sont presque toujours plus ou moins triangulaires. La plante fait environ 10-15 mm de large
Protection :
Elle est présente sur la liste rouge des Bryophytes menacées en Alsace (2014) en statut DD (données insuffisantes)
Parlons des sphaignes
Qu’est-ce qu’une sphaigne ? : les sphaignes sont un genre de mousse (Sphagnum) du grand ordre des sphagnales. L'extrémité de la tige est pourvue de nombreux rameaux, de plus en plus courts vers le sommet et donnant un aspect d'étoile à cette mousse. La plante contient des cellules mortes qui se gorgent d'eau. Cette plante meurt par le bas et continue à croître.
Où les trouve-t-on ? Ce sont des mousses typiques de milieux très humides et sur sols acides, comme les tourbières, les marécages, etc.
Comment décrire une sphaigne ? La plante se présente comme un petit arbre avec une tête (le capitulum), une tige et des feuilles. Il y a deux types de feuilles, celles des rameaux (feuilles raméales) et celles de la tige (feuilles caulinaires)
Observons une feuille raméale au microscope. On note la présence de 2 types de cellules : des cellules translucides mortes (les hyalocystes, en forme de petits tonneaux avec des cerclages ) et des petites cellules vivantes vertes (les chlorocystes) qui font la photosynthèse.
Ce sont dans les hyalocystes que l’eau est stockée et elle rentre par des pores.
Sphagnum inundatum coupe transversale feuille raméale microscopie x1000 (Photo Gilles Weiskircher (Anab)
Observons une coupe transversale d’une feuille raméale. On voit que les chlorocystes sont entourés par les hyalocystes et que la coupe forme un rectangle. La disposition de ces cellules est un critère important dans la détermination.
Sphagnum inundatum coupe transversale d'une feuille raméale microscopie x1000 Photo Gilles Weiskircher (Anab)
Voilà une feuille de la tige. Son sommet est denticulé.
Sphagnum inundatum M28 10 feuille caulinaire microscopie x40 et x100 Photos Gilles Weiskircher (Anab)
Et enfin une coupe transversale de la tige. Observez la couche de cellule translucide complètement à l’extérieur (ce qu’on appelle le hyaloderme). Ce sont les hydrocytes qui sont des cellules mortes réduites à leur paroi et qui peuvent absorber de l'eau grâce aux pores. Ensuite un ensemble de cellules appelées stéréides, qui ont des parois épaissies permettant le soutien de la tige. Et enfin une zone médullaire avec des cellules parenchymateuses. Les tiges ne possédant pas de vaisseaux conducteurs de sève, la circulation de l'eau se fait par capillarité le long de la tige grâce aux hydrocytes.
coupe transversale de la tige Sphagnum inundatum (grossissementX1000)- Photo Gilles Weiskircher (Anab)
Texte, photos, et bibliographie : Gilles Weiskircher (Anab)
Sources :
http://bryologia.gallica.free.fr/bryophyte-Sphagnum-inundatum-6742.php#