Manger de façon plus écologique en dehors de chez soi:

Publié le 9 Décembre 2019

Manger de façon plus écologique en dehors de chez soi:

Votre repas écolo, c’est sur place ou à emporter ?

M. Green, avez-vous remarqué ce satané traître ? Depuis 9 semaines, de parfaits inconnus font équipe avec vous pour commettre des repas parfaits. Ensemble, vous torpillez les aliments peu écolo, mauvais pour votre santé et votre portefeuille. Une équipe du tonnerre, un plan idéal, impossible de se planter. Et puis paf, ça déraille à cause d’un petit FatFood, d’un joyeux pique-n**** ta planète. En somme, un repas où vous perdez le contrôle parce que justement, vous pensez ne pas l’avoir. Ressaisissez-vous. La #MissionAlimentation de France Nature Environnement vous invite à faire un casse cette semaine : manger à l’extérieur sans zigouiller votre bilan écologique. Sortez vos lunettes, ça commence maintenant.

Une portion de suremballage, des aliments importés, sauce aux pesticides... ce sera tout ?

Ce casse, il pèse 26 % du budget alimentaire des français.es en 2014 contre 14 % en 1960 selon l’INSEE. Sandwich du midi, plat livré le soir, restaurant du week-end, petit déjeuner sur la route… l’augmentation du nombre de repas pris à l’extérieur est le résultat de mutations profondes de nos modes de vie. Ironie du scénario : les repas sains progressent dans nos repas maison quand la consommation de produits trop gras, salés et sucrés explose dans nos repas pris à l’extérieur.

Côté environnement, la première attaque en rafale vient du tout jetable. Rien que les petits couvercles pour recouvrir les gobelets représentent plus de 2 millions de kilos en France en une seule année. Pour les emballages en aluminium de sauces, c’est plus d’un million de kilos selon les calculs menés en 2012 par l’ADEME. Ça fait mal.

Attention ! Tir croisé en provenance du contenu. En 2014, l’apparition en restaurant du polémique label « Fait Maison » a levé le voile sur la quantité tristement faramineuse de plats industriels servis en restaurant. Il y a également ces chiffres : à peine 3 % de la valeur de la nourriture servie en restauration collective et 1,4 % de la restauration commerciale sont des produits bio en 2018. Quant à l’origine de la viande bovine, les deux tiers servis hors domicile ne sont pas d’origine France.

Épiez aussi le gaspillage alimentaire : 21 kg de gâchis par personne et par an sur la consommation qui n’est pas maison. Alors, faut-il se barricader ? Non. Voici le plan.

Level 1 : un peu flemmard.e ? Chassez ces « petits rien » pas si anodins

Étape 1, chassez quelques « petits rien ». Dans ce défi facile, France Nature Environnement vous recommande chaleureusement de compter ceux que vous arrivez à dézinguer en une seule semaine : vous verrez que les cibles foisonnent. Impossible pour nous de faire une liste exhaustive des petits riens pas si anodins mais voici quelques idées.

Pour les emballages, vous pouvez dire non merci aux pailles, touillettes, sachets de sucre non consommés ou encore les petits gâteaux et chocolats emballés avec votre café. Vous pouvez aussi rendre le giga bloc de serviettes en papier servies en prime de votre sandwich ou les couverts en plastiques emballés sous plastique. N’hésitez pas non plus à apporter votre verre au travail, notamment si l’eau est servie dans des bonbonnes avec distributeur de gobelets en plastique. L’option tasse à café ou thé peut aussi être une belle fierté.

Pour le contenu, pourquoi ne pas demander à ne pas avoir de tomate décorative en plein mois de décembre ? Ou encore refuser la boisson « comprise dans la formule sandwich, madame, c’est moins cher ». Si la personne en caisse insiste, acceptez le prix formule et offrez-la au comptoir : votre gourde appréciera cette preuve de fidélité.

Level 2 : motivé.e ? Dénichez les hot-spot de l’alimentation durable

Les petits riens, ce n’est pas assez ? Partez à la découverte des lieux de restauration plus responsables. Des initiatives privées offrent une transversalité dans les critères de restaurant durable. Si ce n’est pas encore fait, téléchargez l’application Etiquettable : elle identifie les restaurants et points de ventes recensés par des démarches tels qu’Écotables, The Place to Bio, VegOresto ou encore Yes we green.

Côté labels officiels ou mentions suivies par l’État, plusieurs critères de l’alimentation durable sont repérables :

  • le label Agriculture Biologique pour les produits cultivés sans pesticides de synthèse ni OGM ou élevés dans de conditions de vie animales plus dignes. Il n’indique cependant pas si le produit est fait maison, ni s’il est local ou non.
  • le label « Fait maison » est très polémique au vu de ce qu’il considère comme « fait maison ». Il exclut les plats entièrement prêts et simplement réchauffés mais n’empêche pas l’assemblage de deux produits « tout prêt ». Pas de distinction non plus entre des coquilles St Jacques surgelés venant du Canada et celles toutes fraîches fournies par le pêcheur local.
  • pour le local, il n’y a que le bœuf qui s’affiche : d’où qu’il vienne son origine est obligatoirement affiché en restaurant depuis 2002. Ouvrez l’œil avant de manger votre burger.

Level 3 : semaine de winner ? Organisez mieux vos sorties

Prêt.e pour l’assaut final ? Alors cette semaine, revoyez votre organisation.

Par exemple, cuisinez de plus grandes quantités pour ramener votre gamelle le midi : votre budget appréciera ce beau geste. Ou encore, choisissez un restaurant avec une carte brève et cohérente : s’il y a une vingtaine de plats, peu de chances qu’ils soient concoctés maison. N’hésitez pas non plus à tester les plats sans viandes. Enfin, si vous avez une petite faim, mentionnez-le au serveur, c’est toujours moins de gâchis.

Pour limiter les emballages, accordez-vous également une pause la prochaine fois que l’on vous demande « sur place ou à emporter ». Si vous tenez vraiment à l’emporter, présentez vos précieux contenants en verre à votre traiteur. Ils sont de plus en plus nombreux à apprécier la démarche, certain·es avant-gardistes déduisent même le prix de l’emballage pour vous y inciter.

Vous partez en pique-nique ? Tchao la vaisselle jetable. Votre bon petit sandwich est enroulé au choix dans un torchon ou un « bee wrap » fait maison : cet emballage à la cire d’abeille remplace utilement les films étirables. Pensez à apporter également la gourde, les boîtes en verre et la jolie serviette en tissu.

L’article de la semaine… est un exemple à suivre

Des cantines 100 % bio, avec la majorité des aliments produits localement, de saison, cuisiné sur place sans pour autant que les prix n’augmentent ? Ce n’est pas une utopie, c’est le bel exemple à suivre de la commune de Mouans-Sartoux dans les Alpes-Maritimes. Regardez par vous-même : visite guidée réalisée par Brut

Verdict : un brin timide ?

Convaincre sans brusquer : tel est le dilemme qui semble se poser à vous. Car la question de la semaine dernière interrogeait en filigrane votre façon de militer. Comment convaincre un organisateur de réunions de remplacer les bouteilles d’eau individuelles par des pichets et verres ? Pour une grande majorité d’entre vous, (57%) il s’agit d’envoyer des signaux faibles mais clairs : dégainer une gourde « Robinet Forever ». Les plus expressifs représentent cependant bon tiers (34%) de l’équipe. Ils soulignent le hic de vive voix en guise de préambule quand les 9 % restant vont plus loin (ou en tout cas, c’est ce que vous nous dîtes) et donnent les clefs du changement : un pichet d’eau offert en remerciement de cette réunion.

Rédigé par ANAB

Publié dans #Consommation

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C
Bonjour,<br /> <br /> Bravo pour cette belle initiative et pour cet article très intéressant sur les alternatives écologiques lorsque l'on mange hors de chez soi.<br /> <br /> Mon amie Marie et moi-même sommes rédactrices d'un blog dans lequel nous partageons nos recettes de produits à faire soi-même : produits ménagers, cosmétiques et recettes saines.<br /> https://www.mesproduitsmaison.shop/<br /> <br /> N'hésitez pas à venir le consulter.<br /> <br /> Bien à vous,
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