Ginkgo, Arbre aux quarante écus, l’Abricotier d'argent (Ginkgo biloba)- arbre du mois

Publié le 11 Décembre 2019

Ginkgo, Arbre aux quarante écus, l’Abricotier d'argent (Ginkgo biloba)- Photos Bernard Weinzaepflen

Un grand merci à Bernard W68 de nous avoir proposé ce sujet de Ginkgo via un quiz et ses belles photos. Beaucoup d’entre vous connaissent cet arbre. Son histoire et ses vertus médicinales sont très riches si bien que vous apprendrez (comme moi à la rédaction) de nouvelles choses à son sujet en lisant cet article.
Pour ceux qui ne connaissent pas, en résumé, c’est un arbre originaire de Chine. C’est un survivant de la préhistoire et de l’Histoire récente. Il possède une biologie unique, est très décoratif et paré de 1000 vertus médicinales, réelles ou prétendues.
Roland.

Nom scientifique : Ginkgo biloba L., 1771

Nom en allemand/dialecte : Mandel-Weide

Origine du nom : du japonais qui vient lui-même du chinois «ginkyō» -qui signifie »abricot d’argent » - et du latin « biloba » -bilobé comme la forme de toutes ses feuilles.

Observation : le 14 novembre dans un jardin à Roderen
Il existe des exemplaires géants dans des parcs un peu partout dans le Monde dont plusieurs place de la République à Strasbourg.
Vous trouverez, sur internet, et sans beaucoup chercher, un tas d'autres Ginkgo aux formes extraordinaires.

Famille de plantes : celle des Ginkgoaceae qui appartient à la division des Gymnospermes comme les conifères, plantes à ovules nus, comprend une seule espèce actuelle mais de nombreuses espèces fossiles.
Particularité : cette espèce est apparue 40 millions d’années avant les dinosaures vers -270 millions d’années !
Le Ginkgo est donc un véritable fossile vivant. Il nous montre ce qu’était un arbre à cette époque très lointaine.

Tronc : de 20 à 40 mètres. Ecorce lisse puis crevassée et fissurée.

Longévité : plus de 1000 ans. Il n’aurait pas de prédateurs naturels à part l(Homme, ni parasites, ni maladies.

Feuilles : couleur vert vif et de forme tout à fait unique parmi les plantes : deux palmes accolées sans nervure centrale.
5 à 12cm. Elles sont glauques munies d’un pétiole et insérées sur les rameaux par 3 à 4.

Ginkgo, Arbre aux quarante écus, l’Abricotier d'argent (Ginkgo biloba)- Photos Bernard Weinzaepflen

Embryon de graine de Ginkgo, Arbre aux quarante écus, l’Abricotier d'argent (Ginkgo biloba)- Photo JC Lincker

Floraison : avril à juin, la floraison va de pair avec l’apparition des feuilles.

Couleur des fleurs : comme chez saules, il existe des arbres femelles et des arbres mâles. Dans ce cas, l’espèce est dite dioïque (ce mot savant signifie en grec, « deux maisons »).
Les chatons mâles sont nus, et très allongés, gonflées de pollen. Les arbres femelles portent des ovules nus qui ne peuvent être fécondés que par du pollen d‘un autre Ginkgo. Point original, l’ovule grossit sur l’arbre en accumulant des substances de réserves jusqu’à 2 ou 3cm. En fin d’été, il jaunit , se ride tombe à terre après avoir élaboré à l’intérieur une petite pousse dénommé prothalle comme chez les fougères !
Il développe au passage une odeur rance peu agréable et explique pourquoi dans les parcs, les jardiniers plantent plus souvent des pieds mâles.
Cette pousse chlorophyllienne peut se développer toute seule à partir de ses réserves une fois tombée à terre. Il existe des arbres mâles et femelles chacun produisant des prothalles de son sexe. Le prothalle mâle émet des spermatozoïdes mobiles qui vont féconder les oosphères présentes sur les prothalles femelles. Au printemps l’embryon fécondé développe des organes racinaires et une tige.
A la différence des plantes à fleurs, les ovules ne produisent pas des graines qui peuvent germer après quelques mois ou quelques années. Le cycle est en continu.

Fruits : il n’existe pas de fruits ni de graines chez cet arbre

Habitat : cet arbre aime les sols siliceux et silico-argileux et est peu exigeant avec la nature du sol.

Médecine : ce sont les feuilles et extraits de feuilles qui sont utilisés.

Aller voir l’article de Wikiphyto complet et très long sur le Gingko mais aussi les sites médicaux.
La littérature est abondante , impossible de tout résumer.

Ces extraits sont normalisés, par exemple :
22% de glycosides flavoniques, 5 à 7% de lactones, 2.8 à 3.4% de gingkolides qui pour les chimistes, sont des lactones diterpéniques avec des squelettes à 20 atomes de carbone et moins de 5 mg/ kg d’acide ginkgolique hautement allergisant.

Indications des feuilles selon Wikiphyto
- Améliore les symptômes de la schizophrénie chronique
- Améliore la performance mentale (vivacité d’esprit et mémoire à court terme améliorées) chez les individus souffrant de troubles cognitifs
- Acouphènes, vertiges, baisse d’acuité auditive
- Propriétés “anti-stress”
- Déficits pathologiques cérébraux en gérontologie

Effets indésirables nombreux en raison de l’activité des composants : parmi d’autres
- ovules ou embryons contenant des alcaloïdes toxiques
- incompatible avec l’hémophilie
- non recommandés pour les personnes ayant un terrain hémorragique et éviter lors des interventions de chirurgie
-

Usage alimentaire : les ovules sont utilisés comme nourriture traditionnelle au Japon et aux mariages en Chine. Il reste que les ovules sont très toxiques à l’état crû.

Usage décoratif : arbre résistant à la pollution souvent planté en ville en raison de ses feuilles décoratives et de ses changements de couleur spectaculaire, jaune ou orangé en automne. Il est aussi cultivé par les amateurs en bonzaï.

Histoire ;
Cet arbre est chargé d’histoire, se reporter à l’article de wikipedia.
Il a été redécouvert en Chine où il avait presque disparu vers 1690 par le médecin –botaniste allemand, Engelbert Kaempfer,, qui travaillait pour la Compagnie des Indes. Il rapporte des pousses de cet arbre au jardin d’Utrecht aux Pays Bas où il a été planté en 1730.

Il possède une résistance extraordinaire à presque tout : bactéries, virus, froid, gel, sécheresse mais aussi aux agents mutagènes comme les rayons X. Un Ginkgo a survécu à la bombe d'Hiroshima en 1945 alors qu’il était à 1 km du lieu de l’impact et a été la première plante à repousser dans cette funeste zone.

Photos : Bernard Weinzaepflen
Texte Roland Gissinger (Anab)

Sources bibliographiques voir index biodiversité
Wikiphyto complet et très long sur le Gingko
Doctissimo sur Gingko
Wikipedia