Miramelle alpestre, Miramelle des reposoirs
Publié le 18 Décembre 2019
Miramelle alpestre, Miramelle des reposoirs (Miramella alpina) photographiée par Bernard Weinzapflen au Gaschney
Bernard a été surpris de découvrir ce petit criquet vert-fluo sur les chaumes du Gaschney dans les Hautes Vosges. Vraiment curieux ce criquet avec des moignons d'ailes. Merci Bernard de nous partager cette découverte.
Roland
Nom scientifique : Miramella alpina var subalpina (Kollar, 1833)
Nom allemand : Alpine Gebirgsschrecke
Origine du nom: je n’ai pas trouvé l’origine du nom miramelle. Il est attribué à de nombreux criquets alpins ou sub-alpins qui ont de noms de genres différents de Miramella comme Cophodisma frigida, Bohemaniella frigida, le prénom « alpina», signifie « alpine » car elle est acclimatée à ce type de milieux, alpins ou subalpins.
Observation : le 6 juillet au Gaschney dans les Hautes Vosges (950 m)
Classification : la Miramelle alpestre appartient à l’ordre des Orthoptères (sauterelles et criquets) qui contient la famille des Acrididae,
les criquets qui se distinguent des sauterelles par des antennes courtes et articulées.
Rappelez-vous la différence entre sauterelles et criquets. Les sauterelles ont de longues ou très longues grandes antennes et une tarière de ponte chez la femelle et les criquets ont de courtes antennes, articulées.
Dimensions: 16 à 23 mm pour le mâle et 22 à 30 mm pour la femelle
Période d’observation : fin juin à septembre
Description : son corps est vert- éclatant avec une large bande noire tout le long du corps et une bande rouge sur l’arrière des fémurs. Les mâles sont plus colorés, bien plus petits que les femelles. Malgré leur petite taille ils se comportent en machos et se laissent transporter longtemps après l’accouplement sur le dos de leur compagne ! Les ailes sont réduites à des fourreaux alaires et leur donne une allure de criquets au stade larvaire.
Cette curiosité correspond selon les entomologistes spécialistes à une adaptation au milieu montagnard.
Sans ailes, comme d’autres insectes d’altitude, la miramelle a moins de chance d’être emportée par le vent et moins de surface à refroidir. Pour compenser, elle se déplace par de grands bonds souvent décuplés par le vent toujours présent en montagne. Cette réduction des ailes est appelée « microptérie ». Elle concerne aussi des oiseaux de certains milieux, comme le très rare Grèbe microptère.
Les antennes sont courtes et divisées en nombreux petits articles.
Biologique et activité :
Les miramelles émettent des bruits stridents quand elles sont en danger et quand on les prend en main. Ce bruit est produit par le frottement des mandibules et non pas le frottement des pattes contre les ailes comme les autres criquets.
Pour la parade nuptiale, le mâle pour conquérir sa dulcinée avance en se balançant de gauche à droite. La femelle hypnotisée par ces ondulations se laisse séduire sans plus résister. Inutile les mecs, de faire de pareilles gesticulations en face d’une beauté, le genre féminin des humains n’est pas aussi niais que la Miramelle alpine et ne sera pas hypnotisé par quelques mouvements de hanche…
Reproduction: après son accouplement, la femelle pond ses œufs avec sa tarière. Les œufs vont éclore et devenir des adultes après plusieurs mues.
Nourriture des adultes : phytophage, mange exclusivement des végétaux, comme les mousse, lichens, et plantes de la famille des Ericacées (Bruyère et Myrtille).
Habitat: affectionne les chaumes et prés humides de basse et moyenne montagne
Prédateurs: chauve souris, oiseaux, mammifères, amphibiens.
Photo : Bernard Weinzaepflen
Texte: Roland Gissinger (Anab)
Articles de référence et bibliographie :
Sources bibliographiques voir index biodiversité
Revue des criquets alpins
Très joli et instructif livre : Insectes remarquables de Lorraine et d’ Alsace –JY Nogret /S Vitzthum édition Serpenoise