Lynx dans les Vosges : le mauvais feuilleton se poursuit

Publié le 6 Février 2020

Lynx dans les Vosges : le mauvais feuilleton se poursuit
article paru sur Alsace Nature le 21/1/2020

Mardi 14 janvier 2020 à Pau, le Président de la République annonçait la fin du programme Ours dans les Pyrénées, moins d’une semaine plus tard, un Lynx est retrouvé abattu dans les Vosges ! A vouloir satisfaire les désirs d’une minorité, le Président a envoyé un très mauvais message aux opposants à la présence de grands prédateurs dans nos espaces naturels.

Rappelons que le dernier lynx retrouvé abattu date de 2003. Le retour de ces méthodes de braconnage dans notre massif, n’augure rien de bon à l’heure où nos homologues allemands du Palatinat conduisent de leur côté un programme ambitieux de renforcement de leur population.

Le massif des Vosges est un lieu naturel de présence du Lynx et pourrait accueillir une vingtaine d’animaux si on leur laissait la chance de vivre sereinement. Réintroduit en 1983, la population ne doit sa très faible présence qu’à une longue suite de tueries. Bien qu’alimenté  par les migrations d’animaux en provenance du Jura et maintenant du Palatinat, le Lynx n’a malheureusement jamais réussi à se développer correctement dans les Vosges.

Aujourd’hui l’heure est venue où chacun doit prendre ses responsabilités vis-à-vis de la protection de cette espèce :

  • L’Etat d’abord, en réaffirmant le rôle bénéfique indéniable de la présence des grands prédateurs dans les Vosges et en envoyant un signal très clair : le relâché rapide d’un nouvel individu dans le massif pour ne pas laisser la population s’éteindre.
  • La fédération des chasseurs doit prendre un position claire sur le sujet des grands prédateurs, condamner fermement cet acte et se porter partie civile, sans cela elle se rendra complice des braconniers.
  • Tous les citoyens désireux de garder la naturalité du massif des Vosges et une cohabitation avec les grands prédateurs doivent s’exprimer en signant notre pétition.

    Nos associations saisiront le procureur de la République et se constitueront partie civile pour que le ou les responsables soient identifiés,  jugés et condamnés. Nous mettrons tout en œuvre pour que le gouvernement, non seulement relâche un individu en compensation, mais aussi engage un programme plus vaste de protection réelle et sérieuse (protection de troupeaux, zones de quiétude, …) des grand prédateurs dans le massif. Pour cela, nous lançons dès aujourd’hui un appel à dons pour nous permettre de mener à bien ces différents objectifs.

    C’est parce que nous ne pouvons tolérer que certains décident, par la force, quelles sont les espèces qui ont le droit de vivre dans les Vosges, que nous serons toujours là où la nature a besoin de nous.

Difficile de comprendre ce tir car le lynx n'a pas d'incidence sur la densité du gibier selon l'étude la plus récente faite sur le sujet en Allemagne et parue sur le site des chasseurs de l'Est

Ci-dessous un article paru le 3/12/2018 sur chasseurs-est.com



L'impact des lynx sur le gibier dans la forêt du Palatinat

Deux ans après les premiers lâchers de lynx dans la forêt du Palatinat (en Allemagne), les premiers résultats de l'impact du prédateur sur les cervidés ont été analysés.

Contexte : Le projet de réintroduction de lynx dans la forêt du Palatinat a débuté au 1er janvier 2015. Les premiers lynx ont été lâchés en juillet 2016, et à ce jour 13 individus (6 mâles et 7 femelles) ont été réintroduits. Le projet prévoit la réintroduction de 20 lynx provenant de Suisse et de Slovaquie, d'ici à 2020. Ce projet nommé Life, porté par la Fondation nature et environnement de Rhénanie-Palatinat, est soutenu par la fédération des chasseurs de Rhénanie-Palatinat. Le parc naturel régional des Vosges du Nord est le partenaire français du projet et intervient dans des actions de sensibilisation et de concertation avec les acteurs locaux.

Comment chasser le lynx : Le suivi réalisé dans la forêt du Palatinat montre que les lynx réintroduits chassent principalement le chevreuil, qui représente plus de 80 % des proies retrouvées grâce aux données des colliers GPS. Les chevreuils capturés sont plus fréquemment des adultes que des jeunes. Par ailleurs, les chevrettes sont plus souvent chassées que les brocards. À côté du chevreuil, les lynx ont également capturé des faons de cerfs, des biches, ainsi que quelques mouflons, renards, martres, lièvres et marcassins.

Une étude sur les interactions entre le lynx et le chevreuil a été menée dans la forêt du Palatinat, par le Centre de recherche en écologie forestière (FAWF) de Trippstadt. Cette étude a pour objectif d'évaluer les effets du retour du lynx sur les populations de chevreuils. Pour cela, une estimation des densités de chevreuils a été réalisée avant les premiers lâchers de lynx (en 2016) et a été réitérée en 2017 et 2018 alors que les lynx étaient présents. Des circuits routiers ont été réalisés de nuit en forêt, à l'aide de caméras infrarouges pour détecter les animaux. Les résultats montrent que la densité moyenne des chevreuils sur le territoire inventorié était d'environ 6 chevreuils/100 ha. Cette densité est cependant très variable d'un secteur à l'autre. La comparaison des résultats obtenus en 2016, 2017 et 2018 ne révèle pas de diminution significative de la densité des chevreuils. Autrement dit, les 13 lynx réintroduits entre 2016 et 2018 n'ont à ce jour pas fait diminuer la densité de chevreuils dans la forêt du Palatinat. La poursuite de ce suivi permettra de savoir si l'impact de la prédation du lynx sur les populations de chevreuil dans la forêt du Palatinat reste limité ou pas.

 

Source : SNU et Landesforsten Rheinland-Pfalz

Rédigé par ANAB

Publié dans #Protection animale

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article